Chaque été, des milliers de travailleurs saisonniers se mobilisent dans les exploitations agricoles d’Auvergne Rhône-Alpes, assurant la récolte, le tri et la vente des productions régionales. Face à une demande croissante, à un recrutement toujours plus difficile et à la diversification des profils, la main-d’œuvre saisonnière est au cœur des défis humains et économiques du secteur. Plongée dans une réalité peu visible, mais cruciale pour la vitalité agricole estivale.
En Auvergne Rhône-Alpes, le travail saisonnier agricole représente l’un des piliers de l’emploi régional chaque été, tant par son ampleur que par ses enjeux humains et économiques.
Pour la saison 2025, plus de 16 900 projets de recrutement ont été recensés dans l’agriculture régionale, dont une très grande partie concerne des contrats saisonniers, représentant environ 44% des intentions d’embauche dans le secteur. Cela confirme l’attractivité et la nécessité de cette main-d’œuvre pour assurer les récoltes, la cueillette, le tri, le conditionnement ou la vente directe des productions estivales.

Secteurs les plus demandeurs
Les besoins sont particulièrement concentrés dans le maraîchage, l’horticulture, les cultures fruitières et la viticulture, qui nécessitent un renfort massif sur une courte période, de l’avril à la fin septembre. En 2020, le travail saisonnier ou occasionnel correspondait à 7 800 équivalents temps plein dans la région, une proportion particulièrement élevée dans les filières à forte intensité de main-d’œuvre comme l’arboriculture et le maraîchage. La viticulture, à elle seule, concentre environ 21% des contrats saisonniers agricoles conclus chaque année dans la région.
Les salariés saisonniers en Auvergne Rhône-Alpes se distinguent par une part élevée de jeunes : 64% ont moins de 25 ans, souvent étudiants ou primo-demandeurs d’emploi, et 21% sont des travailleurs étrangers hors Union Européenne. Les offres s’adressent donc à une population hétérogène, oscillant entre main-d’œuvre locale, jeunes, personnes en réorientation professionnelle et travailleurs étrangers.

Difficultés de recrutement et fidélisation
L’un des principaux défis pointés par les employeurs reste la difficulté à recruter et à fidéliser : de nombreux postes, notamment en élevage, peinent à trouver preneur. Malgré la solidarité saisonnière, la forte pénibilité et l’exigence physique du métier expliquent une importante rotation du personnel et des abandons en cours de saison. À cela s’ajoutent les contraintes de logement et d’accessibilité, même si nombre de structures essaient aujourd’hui de proposer des solutions d’hébergement temporaire.
Les saisonniers bénéficient du même cadre légal (contrats, bulletins de paie, droits sociaux) que les autres salariés, mais avec des spécificités liées à la périodicité du travail et aux pics d’activité. Des outils sectoriels, tels que livrets pratiques, guides d’embauche multilingues, et calendriers des travaux agricoles, sont mis en place par les organisations professionnelles pour faciliter à la fois le recrutement et l’intégration des travailleurs saisonniers.
Dans un contexte de transition écologique et de mutation des pratiques agricoles, le travail saisonnier reste un enjeu de survie pour de nombreux producteurs, mais aussi une porte d’entrée vers l’emploi agricole pour un public diversifié. Les réseaux agricoles régionaux, conscients de ces défis, multiplient les initiatives pour accompagner, former et valoriser ces travailleurs de l’été, indispensables à la vitalité de l’agriculture en Auvergne Rhône-Alpes.
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