Les 183 élus régionaux de Nouvelle-Aquitaine, réunis sous la présidence d'Alain Rousset ce 11 décembre 2023 à Bordeaux, ont adopté le Budget Primitif 2024 de 3,5 milliards d'euros. « Un budget pour réaliser nos ambitions, c’est-à-dire agir, bâtir, massifier, pour un avenir où l’emploi, l’ascenseur social, la nature et le vivant deviennent un projet social, environnemental, économique important et attractif » indiquent Alain Rousset et Sandrine Derville, vice-présidente en charge des finances.
Ce budget 2024 se caractérise par :
1) Une dynamique de ressources en berne.
Si globalement la hausse est de + 3 % par rapport au BP2023, cette progression est inférieure à l’année dernière.
– Une hausse de la TVA de + 3,5 % par rapport à la prévision d’encaissement en 2023, soit grosso modo la prévision d’inflation du gouvernement
– (- 41.8 M€) sur les cartes grises, soit une forte de baisse de – 17,65 % malgré la hausse du tarif et la suppression de l’exonération pour les véhicules dits propres
– 0 % de variation de la TICPE.
2) Une maîtrise forte des dépenses de fonctionnement malgré les effets de la crise inflationniste.
Hors dette, les dépenses de fonctionnement baisseraient de 3 % en 2024. Cette baisse est ramenée à – 0,5 % hors fonds européens. Les effets inflationnistes jouent en sens contraire selon les dépenses : – 40 M€ sur la dotation globale de fonctionnement des lycées mais + 22 M€ sur les transports routiers, + 15 M€ de l’effet en année pleine des mesures indiciaires nationales…
3) Un investissement marqué par un pic de paiement et le ralentissement réel du rythme d’engagement
4) Un poids de la dette qui s’accroit
5) Au global, un budget qui se traduit par une baisse de l’épargne brute de – 4 % contrebalancée par une baisse de l’emprunt d’équilibre de – 17 %.
Quelques enjeux forts sur les politiques régionales
1) Une nouvelle année de montée en puissance sur le champ des transports et infrastructures :
80 M€ pour la régénération ferroviaire, 27 M€ pour GPSO, 26 M€ pour les gares et pôles d’échanges multimodaux, 19 M€ pour le RER métropolitain, 20 M€ pour les routes nationales, 17 M€ pour les ports…
Par ailleurs, ce BP2024 porte les engagements liés à la mise en place de la Société Publique Interrégionale pour les investissements dans les transports (SPIIT), notamment 687 M€. Pour rappel, cette société vise à piloter techniquement et à financer les investissements relatifs au matériel roulant ferroviaire.
2) L’anticipation du Pacte 2 sur le champ de la formation professionnelle
3) Le maintien d’un haut niveau d’investissement dans les lycées et de soutien aux établissements : 184 M€ prévus avec la montée en puissance de la PPI2. En ce qui concerne la DGF, elle est ramenée à 90M€ (138M€ en 2023), eu égard aux évolutions des cours énergétiques.
4) Un effort majeur sur le soutien aux entreprises, à la recherche et l’innovation : le budget proposé (hors l’aménagement numérique du territoire grâce au Très Haut Débit) pour 2024 est à l’étiage de ceux de 2019, 2020 et même 2023 en autorisations, et le plus haut jamais inscrits en crédits de paiement.
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