En un an le prix du mètre carré dans l'existant a augmenté de 10 % et de 11 % dans du neuf, atteignant ainsi respectivement 4710 € au mètre carré voir 6341 €. L'Observatoire immobilier d'Habitat de la Chambre de Commerce et d'Industrie Nice Côte d'Azur tire la sonnette d'alarme.
Avec le retour post Covid des acquéreurs étrangers sur la Côte d’Azur, l’augmentation du nombre de Français qui souhaitent s’installer dans ce département tellement attractif et avec la production du neuf qui est insuffisante, la Côte d’Azur souffre d’un déficit structurel. Face à une offre neuve toujours insuffisante, le marché de l’existant a compensé pour partie l’absence de production à moins de 4 500€ m2, avec pour corollaire une augmentation des reventes de +15% au premier semestre 2022. Les prix continuent leur ascension (4 710 € m2, soit +10% en un an).
En deux ans, le prix du mètre carré a augmenté en moyenne de 500 €. 700 € en 3 ans !
Le neuf en souffrance
Du côté du neuf même si l’offre s’est redressé (plus de 13 %) en ce premier trimestre 2022, elle reste insuffisante par rapport aux besoins. La baisse drastique du stock et du délai d’écoulement des biens en témoignent. Un peu plus de deux mille appartements neufs sont disponibles alors qu’ils font qu’il en faudrait cinq mille.
« Le délai d’écoulement est inférieur à six mois alors que pour un marché sain on compte entre douze et dix-huit mois » a souligné Marc Raspor, Président de la Fédération des promoteurs immobiliers de la Côte d’Azur et de la Corse. Sur les douze mois consécutifs, les mises en vente atteignent juste le niveau de l’année dernière, déjà très faible.
Le volume des ventes a progressé de 8 % par rapport au premier semestre 2021, mais il a diminué de 2 % sur l’année glissante. Les transactions en bloc représentent 46 % des ventes totales du semestre contre 36 %, il y a un an. Les ventes au détail ne représentent plus que 46 % du total des ventes contre 56 %, il y a un an.
Dans ce contexte les prix ont encore progressé pour atteindre 6341 € au mètre carré soit une augmentation de 11 %.
Dos au mur
La situation est plus qu’inconfortable alors qu’il faut loger les actifs. Un point important pour l’économie du territoire comme l’a souligné William Siksik, Président de la Fnaim 06 lors de la conférence de presse. : « Les entreprises ont du mal à s’installer ou rester sur le territoire si les salariés n’arrivent pas à se loger correctement. »
Au nom des professionnels de l’immobilier Cyril Messika, Président de l’OIH Côte d’Azur, a exprimé les craintes d’une dégradation, liée à plusieurs facteurs : le stock de produits toujours très insuffisant, la hausse de l’inflation, la remontée des taux des crédits à l’habitat qui se poursuit, le durcissement des conditions d’octroi aux crédits, la problématique des taux d’usure, la loi Climat qui à compter de 2023 aura pour conséquence une baisse des biens à la location et un impact sur les ventes de logements existants.
Lors de la présentation des résultats de l’Observatoire Immobilier d’Habitat, des propositions ont été lancées afin d’améliorer la situation en insistant sur la nécessité de libérer un peu plus le foncier , de construire de manière raisonnée, d’aider les bailleurs au niveau fiscal. Révision des taux d’usure et reversion de la TVA aux collectivités locales de la part des promoteurs ont par exemple été mises en avant.
« Il faut que nos politiques nous entendent » conclut William Siksik.
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