C’est au Village by CA à Toulouse, que le Crédit Agricole Toulouse 31 a officiellement déployé sa solution OMEDYS, un service de télémédecine pour répondre aux besoins de soins de ceux qui en ont le plus besoin sur tous les territoires de la Haute-Garonne. Comment cela marche ? Reportage vidéo exclusif.
OMEDYS est une société française fondée en 2018 par les docteurs Jérémie Goudour et Arnaud Devillard, spécialisés en médecine générale et en urgences. Elle se consacre au déploiement de la télémédecine territoriale pour améliorer l’accès aux soins dans les déserts médicaux. OMEDYS propose des solutions de téléconsultation assistée et augmentée, intégrées au parcours de soins coordonné, en respectant les réglementations françaises.

Ses services incluent :
- La mise en place d’organisations territoriales de télémédecine (OTT) avec des salles équipées dans des zones en tension, en collaboration avec des acteurs locaux (CPTS, pharmacies, infirmiers).
- Une assistance par des professionnels de santé locaux pour accompagner les patients avant, pendant et après les téléconsultations.
- L’utilisation d’objets connectés (tensiomètres, stéthoscopes, ECG) pour transmettre les données cliniques en temps réel.
- Un accompagnement pour les patients sans médecin traitant, avec un suivi via le dossier médical partagé et une aide pour trouver un médecin local.
OMEDYS, basée à Rosières-près-Troyes, a créé le premier cabinet médical digital français, “Télémédical Solution”, dédié aux téléconsultations pour les soins non programmés. La société revendique environ 50 000 téléconsultations, principalement dans l’Est de la France, et est reconnue par l’Assurance Maladie et les syndicats de médecins. En 2019, Korian a acquis 70 % de son capital pour déployer ses services à l’échelle nationale.
Désormais, elle se développe dans le sud avec le soutien du Crédit Agricole et de sa filiale dédiée à la santé.

Nicolas Langevin, le Directeur général du Crédit Agricole Toulouse 31 explique pourquoi ils se sont mobilisés pour implanter cette solution dans le département de la Haute-Garonne : « Aujourd’hui il y a 13% des haut-garonnais qui n’ont pas de médecin. Le Crédit Agricole n’est pas un professionnel de la santé en tant que tel, c’est un facilitateur, un organisateur qui permet par son financement, par son organisation et par son offre de service avec Omedys d’offrir des soins aux personnes qui n’y ont pas accès ».
« Ça s’adresse aux déserts médicaux, aux territoires qui n’ont plus ou très peu de médecins. Les médecins des villes vont venir soutenir ces territoires grâce à la téléconsultation assistée et augmentée, comme un rendez-vous physique ! Ça permet vraiment de garantir l’accès aux soins pour tous » explique Jérémie Goudour, Co-fondateur de Omedys.

Comprendre ce qu’est la télémédecine :
La télémédecine en France est un dispositif médical permettant la prise en charge des patients à distance grâce aux technologies de l’information et de la communication. Réglementée depuis 2009, elle s’est développée pour répondre aux défis des déserts médicaux, à la surcharge des services de santé et à la nécessité d’améliorer l’accès aux soins.
Voici un aperçu :
Cadre légal et organisation
- Définition : La télémédecine inclut des actes comme la téléconsultation (consultation à distance), la télé-expertise (échange entre professionnels de santé), la télésurveillance (suivi des données médicales), la téléassistance (assistance à un autre professionnel) et la régulation médicale (ex. SAMU).
- Réglementation : Encadrée par le Code de la santé publique, la télémédecine doit respecter les mêmes exigences éthiques et déontologiques qu’une consultation classique. Elle est intégrée au parcours de soins coordonné, privilégiant le médecin traitant ou une organisation territoriale (ex. CPTS).
- Remboursement : Depuis 2018, les téléconsultations sont remboursées par l’Assurance Maladie sous conditions (parcours de soins, vidéotransmission sécurisée). Les tarifs sont alignés sur ceux des consultations en présentiel (ex. 25 € pour un généraliste).

Contexte et développement
- Déserts médicaux : Avec environ 30 % des Français vivant dans des zones sous-dotées en médecins, la télémédecine est une réponse clé pour les soins primaires et non programmés.
- COVID-19 : La crise sanitaire a accéléré son adoption, avec une explosion des téléconsultations (19 millions en 2020 contre 40 000 en 2019). Des dérogations temporaires ont permis un remboursement à 100 % et des consultations par téléphone en cas d’impossibilité technique.
- Infrastructures : Des cabines de téléconsultation (comme ici OMEDYS) équipées d’objets connectés (stéthoscopes, tensiomètres, oxymètres) sont déployées dans des pharmacies, mairies ou maisons de santé pour les patients sans équipement numérique.
Acteurs principaux
- Plateformes privées : Doctolib, Qare, Livi, et OMEDYS dominent le marché des téléconsultations. OMEDYS se distingue par ses solutions territoriales assistées.
- Secteur public : Les hôpitaux et Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) développent des projets comme la télésurveillance (ex. diabète, insuffisance cardiaque).
- Start-ups et partenariats : Des entreprises comme Korian (actionnaire d’OMEDYS) ou H4D investissent dans des solutions intégrées.
Avantages
- Accès rapide aux soins, notamment pour les patients sans médecin traitant (environ 6 millions de Français).
- Réduction des déplacements, bénéfique pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.
- Désengorgement des urgences et cabinets médicaux.
Limites et défis
- Fracture numérique : 13 % des Français n’ont pas accès à Internet ou manquent de compétences numériques, limitant l’accès dans les zones rurales.
- Qualité des soins : Certains actes (ex. examens physiques complexes) restent impossibles à distance.
- Régulation : Risques de surutilisation ou de consultations hors parcours de soins, bien que des garde-fous soient en place.
- Acceptation : Résistance de certains patients et médecins, notamment sur la perte du contact humain.

Chiffres clés :
- Environ 10 % des consultations médicales sont réalisées en télémédecine.
- 80 % des téléconsultations concernent la médecine générale.
- Plus de 1 500 cabines de téléconsultation installées, majoritairement dans des pharmacies.
- 90 % des Français jugent la télémédecine utile, mais seulement 20 % l’ont utilisée (sondage 2023).
Perspectives
- Plan gouvernemental : Le plan “Ma Santé 2022” et les investissements du Ségur de la Santé (2 milliards d’euros pour le numérique) visent à généraliser la télémédecine.
- IA et objets connectés : L’intégration de l’intelligence artificielle et des dispositifs médicaux connectés (ex. montres, capteurs) renforce la télésurveillance.
- Formation : Les médecins et paramédicaux sont formés pour intégrer la télémédecine dans leur pratique.
« Omedys est une des réponses possibles, avec un impact très fort, à la problématique du renoncement aux soins pour nos populations les plus fragiles, notamment les ainés qui sont éloignés des offres de soin.» conclut Jérémie Goudour.
Réagissez à cet article