Evotec, entreprise allemande de R&D pharmaceutique, est le premier site privé industriel à se raccorder au réseau de chaleur de la métropole toulousaine.
Il n’est pas si fréquent d’inaugurer une chaudière, mais celle de la société Evotec est spéciale. Elle est reliée au réseau de chaleur de la métropole toulousaine, appelé Toulouse Énergie Durable (TED) car alimenté à 70 % par l’énergie renouvelable issue de l’unité de valorisation énergétique du Mirail et du data center de Météo France à Montaudran.
« Nous sommes heureux que les entreprises s’en saisissent », se réjouit Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole. Evotec, spécialisé dans les produits pharmaceutiques innovants, est le premier site privé industriel à s’y raccorder. Diminuant son empreinte carbone de 40 %, ainsi que sa facture de chauffage.
« Le campus de Toulouse est l’un de nos plus gros sites »
Le groupe allemand de R&D pharmaceutique compte 17 implantations dans le monde, dont deux en France, à Toulouse et à Lyon. « Le campus de Toulouse est l’un de nos plus gros sites », précise Pierre Cooremans, directeur général d’Evotec France. C’est aussi le seul chauffé de la sorte.
Evotec s’est installé en Haute-Garonne en 2015 sur l’ancien site de Sanofi. Il a depuis racheté les lieux et compte maintenant près de 900 salariés. « Vous avez tenu vos promesses en termes de création d’emplois », reconnaît Jean-Luc Moudenc.
Et ce n’est pas tout, en septembre, la construction d’une usine de usine de production de biomédicaments a commencé, laquelle sera raccordée au réseau de chaleur.
« Nous avons aussi d’autres mesures : l’usine va être équipée de panneaux photovoltaïques et nous allons installer des ombrières sur l’ensemble des parkings », ajoute le directeur. Le réseau de chaleur sera également mis à contribution pour produire du froid en climatisant un des bâtiments du campus Curie. « Cela s’inscrit dans la volonté du groupe de réduire son empreinte énergétique en suivant les préconisations des accords de Paris ». Soit une neutralité carbone atteinte en 2050. Le raccordement au réseau de chaleur évitera l’émission de 2 000 tonnes de CO2 par an.
Dalkia à la manœuvre
« C’est l’illustration très concrète d’une action collective », salue Valérie Patron, directrice régionale de Dalkia Sud-Ouest, filiale d’EdF à qui la gestion, la conception et la commercialisation de TED ont été confiées. Depuis 2019, le réseau a été élargi à 36 km de réseaux, « on a même traversé la Garonne! », rappelle Jean-Luc Moudenc. Ils desservent le CHU de Rangueil, des bâtiments tertiaires et des logements de la ZAC de Montaudran, la zone d’Empalot, le CNES…
« À terme, le réseau aura une capacité de chaleur délivrée de 120 gigawattheures et pourra d’alimenter 135 bâtiments. » Ce qui permettra d’éviter 19 000 tonnes de CO2 par an.
Seule inconnue à Toulouse: le devenir de l’incinérateur du Mirail. Révélé comme étant l’un des plus polluants de France, son avenir est incertain. Il devrait passer par une rénovation, voire une reconstruction sur place ou ailleurs…