Officiellement président de l’Université Claude Bernard Lyon 1 depuis le 20 mars dernier, Bruno Lina présente ses ambitions et celles de l’Université pour les quatre prochaines années. Dans un contexte de tension avec le personnel et les syndicats, le professeur de virologie souhaite rassembler et dialoguer avec les différents acteurs de l’Université et faire de la formation des étudiants et de la transition écologique des enjeux majeurs de son mandat.
Nouveau Président de l’Université Claude Bernard Lyon 1, Bruno Lina est un homme aux multiples casquettes. Professeur de virologie, Directeur du service de virologie des Hospices civiles de Lyon depuis 25 ans, mais également directeur du Centre National de Références pour les virus respiratoires, Bruno Lina est une pointure du monde médical lyonnais renommé à l’international.
Ces cinq dernières années, fort de son expérience professionnelle et de son expertise en virologie, l’homme devient membre du Conseil scientifique pour le Covid-19.
Élu le 20 mars dernier avec 18 voix sur 26, Bruno Lina devient le quatorzième Président et succède à Frédéric Fleury.
Un défi de taille pour le professeur de virologie qui dirigera durant les quatre prochaines années « la plus grande université de France qui n’est pas un IDEX »
L’Université Lyon 1, l’une des plus importantes du pays
Sport, sciences, santé… Les formations proposées au sein de l’Université sont nombreuses et diverses allant de la formation de type L3 ou DUT jusqu’au master d’ingénieur ou de doctorat. Avec plus de 47 000 étudiants formés sur trois campus et 16 sites différents à Lyon, mais également à Bourg-en-Bresse ou à Saint-Etienne, l’université est l’une des plus grandes de France.
Les relations internes et externes de l’Université au coeur du projet de Bruno Lina
À la tête de cette Université, l’une des plus importantes du pays, depuis le 20 mars, Bruno Lina a d’ores et déjà énoncé ces grandes directives et établit un calendrier « ambitieux pour les quatre prochaines années »
Arrivé dans un contexte de tension, Bruno Lina souhaite, tout d’abord, rétablir les relations internes à l’université : « On va essayer de réinstaller un dialogue entre le personnel et la direction, d’avoir finalement une co-construction de notre vie commune au sein de l’université qui soit plus souple, plus facile, avec un dialogue non seulement avec le personnel, mais aussi avec les représentants des syndicats. »
Pour cela, le nouveau Président souhaite remettre le personnel de Lyon 1 au cœur du projet et de la vie du campus : « Une Université ne marche que parce que son personnel est content d’y être et envie d’être performant » estime Bruno Lina.
Outre les relations internes, le professeur de virologie, souhaite également améliorer les relations de l’Université avec l’extérieur et notamment avec les autres Universités de la ville. Alors que le Président assure qu’il n’y aura, durant son mandat, pas de fusion avec d’autres structures, il souhaite en revanche renforcer les relations avec d’autres écoles :
« On souhaite avoir des relations particulières avec certains partenaires privilégiés, que peut-être, par exemple, les Hospices Civiles de Lyon, que sera l’École normale supérieure, mais d’autres aussi, Lyon 2, Lyon 3 et les écoles d’ingénieurs, pour qu’on ait à la fois de la formation partagée, il va y avoir des doubles cursus qui vont être proposés, et puis surtout de la recherche partagée. C’est par la commune et les instituts transverses qu’on y arrivera. ».
L’objectif est ainsi de faire de l’Université Claude Bernard un moteur : « Quand on voit le poids que peut représenter Lyon 1 dans le domaine de la recherche et de l’enseignement sur le site de Lyon-Saint-Etienne, il est indispensable que Lyon 1 soit vraiment positionné comme moteur, mais pas comme moteur isolé. C’est un moteur qui travaille avec les autres » annonce Bruno Lina.
Des relations qui ont d’ores et déjà changées selon le nouveau président de l’Université : « J’ai ressenti que les relations avec Lyon 2 et Lyon 3 ont changé alors qu’elles étaient plutôt compliquées avant. » estime Bruno Lina.
Des relations adoucies grâce à une politique différente : « Aujourd’hui’ on est dans une logique de dialogue et de co-construction, l’ensemble des relations avec Lyon 1 et le monde extérieur est plus simple, j’espère que ce sera durable » admet le Président.
La transition écologique comme direction
Dans un contexte de changement climatique, l’Université souhaite prendre ses responsabilités et ainsi jouer un rôle important dans la transition écologique au sein de son campus, mais également dans ses formations et ses recherches :
« On a une envie extrêmement forte qui affiche à la fois des volontés de formation, des volontés d’action sur le site. Qu’est-ce qu’on peut faire pour qu’on soit meilleur en termes de transition écologique et de responsabilité sociétale ? Et puis de monter des projets, de faire de la recherche aussi telle que c’est déjà illustré par un certain nombre de projets que Lyon 1 conduit dans le cadre du réchauffement climatique, dans le cadre de la capture du CO₂, etc. »
La formation et la recherche, évidemment au centre des enjeux
Avec 47 000 étudiants formés chaque année, Lyon 1 joue un rôle important dans la formation des jeunes adultes. Bruno Lina souhaite également améliorer le bien-être de ses étudiants « Lyon 1 est vraiment une Université de premier plan, je souhaite que les étudiants viennent par envie et que le diplôme soit un gage de qualité de la formation qui est délivrée. »
Afin de délivrer des formations qualitatives qui répondent aux besoins du marché du travail, l’Université souhaite se rapprocher du monde socio-économique : « Lyon 1 a besoin de faire des formations de qualité. Le partenariat avec le monde socioéconomique est important pour qu’on soit en capacité de répondre à des besoins, et notamment dans ce qui est dans le périmètre de l’innovation, et des nouveaux métiers qu’il convient de développer. » ajoute Bruno Lina.
Le nouveau président souhaite également renforcer les liens avec les lycées : « On va essayer d’interagir aussi avec l’environnement. Alors, à la fois pour, en aval, discuter avec les lycées et faire de la médiation scientifique avec les lycées, leur expliquer ce que c’est que la science, expliquer ce que Lyon 1 est capable d’offrir ainsi aux étudiants lorsqu’ils sortent des lycées, des différentes filières. »
Lyon 1 souhaite également renforcer ses liens avec les organismes nationaux de recherche : « On veut travailler aussi en aval avec les organismes nationaux de recherche, avec les structures qui financent la recherche de façon à ce qu’on soit performant aussi et qu’on soit capable de développer des projets qui sont des projets innovants, intéressants et qui, parfois, peuvent coûter cher et sur lesquels il va vraiment falloir qu’on trouve des moyens. » explique Bruno Lina.
L’Université Lyon 1 est également une place importante de la recherche en France, elle est notamment la première Université française en nombre de brevets déposés à l’institut national de la propriété industrielle. (INPI)
La santé économique de l’Université au beau fixe.
Alors que récemment, de nombreuses Universités ont tirées la sonnette d’alarme sur leur situation financière, c’est le cas notamment de l’Université de Montpellier, Bruno Lina, l’assure, la santé financière de l’Université Claude Bernard est au beau fixe « On a la chance, que Lyon 1 soit une Université , qui aujourd’hui, sur la passe de son bilan financier soit une Université qui est considérée comme saine ».
Une situation en partie due au modèle économique de l’Université, grandement aidé par des ressources extérieurs « Une partie de cette capacité de financement de Lyon 1 est liée au fait qu’on a une capacité à lever des fonds par des ressources externes qui sont extrêmement importantes. 25 % du budget de l’Université est un budget qui est dit propre, c’est-à-dire qu’il arrive via des contrats de recherche, via des projets de recherche ou des partenariats qu’il peut y avoir. Et donc cette ressource financière, c’est finalement ce qui nous donne de la liberté pour faire de l’investissement, pour faire des projets internes qui permettent de faire de l’amorçage par rapport à des projets de recherche qui sont présentés à des organismes financeurs qui peuvent apporter des sommes très importantes » explique Bruno Lina.
En plus de ces financements, l’Université est également subventionnée par les pouvoirs publics : « On a en même temps une politique de site qui est accompagnée par la métropole, par la ville et par la région, qui nous permet d’améliorer la qualité et la puissance énergétique de nos campus d’une manière générale et de faire de l’innovation au sein des campus. »
Arrivé depuis seulement quelques jours, l’élection du nouveau Président semble avoir, d’ores et déjà des effets visibles sur les relations internes et externes à l’Université Claude Bernard. Avec ces nouvelles directions Bruno Lina, souhaite que l’Université Lyon 1, devienne un lieu de formation et de recherche à la pointe de l’innovation en particulier en matière de transition écologique.