La France est le premier pays européen en termes d’investissements étrangers, et pour la deuxième année consécutive selon le baromètre annuel d’EY. Mais l’écart avec ses concurrents européens, notamment le Royaume-Uni, se resserre.
Le baromètre annuel de l’attractivité d’EY, qui désigne l’organisation des sociétés membres d’Ernst & Young Global Limited, affiche la France comme première destination pour les investissements étrangers en Europe. C’est la deuxième année d’affilée que l’hexagone est en tête, mais les autres pays européens la rattrapent.
En 2020, 1 215 nouvelles décisions d’investissements étrangers ont été enregistrées dans le pays selon Business France, soit un recul de 17 % par rapport à 2019.
L’étude de Business France, publiée en mars 2021, enregistre une baisse de 13 % des emplois créés ou maintenus par les investissements de filiales étrangères.
EY compte parmi les dirigeants étrangers sondés, 985 projets d’investissement en France, contre 975 au Royaume-Uni puis 930 en Allemagne.
Le nombre de projets enregistrent une baisse de 18 % en France, contre 12 % et 4 % respectivement au Royaume-Uni et en Allemagne. En termes de création ou maintien d’emplois, 2020 est tout de même la deuxième année la plus fructueuse depuis dix ans en France, avec 34 567 emplois, selon Business France.
Une situation donc contrastée. Pour maintenir sa position en tête de l’attractivité en Europe, la France doit aller, selon EY, dans le sens des dirigeants internationaux, réticents d’investir à cause de la crise économique, en les rassurant.
Des priorités à identifier pour les court, moyen et long termes afin de maintenir et renforcer l’attractivité économique du pays
À court terme, EY propose de communiquer sur une reprise à horizon 2022, en mettant en avant les actions appliquées dans le cadre de France Relance, notamment les actions qui portent sur la transition énergétique.
58 % des dirigeants internationaux estiment que l’hexagone pourrait, d’ici cinq ans, devenir un leader mondial en termes d’écologie. Afin de les rassurer, le pays peut également maintenir et renforcer le cadre de compétitivité-coût avec les autres pays européens.
À moyen terme, la France peut privilégier d’intensifier ses efforts dans les domaines de l’innovation, l’entrepreneuriat, la formation, la compétitivité du travail mais aussi dans la modernisation des infrastructures françaises avec une action publique de proximité.
Plusieurs éléments très attractifs pour les investisseurs, que la France commence déjà à renforcer.
À long terme, intensifier clairement les transitions déjà entamées et qui déterminent le futur des entreprises internationales, principalement dans les domaines de la technologie (digitalisation, automatisation) et de la durabilité.
La fiscalité et les réglementations numériques et environnementales joueront également un rôle important pour les entreprises au long terme, la France doit donc aussi envisager au long terme la géopolitique fiscale.
La France résiste face à la crise sanitaire
L’hexagone a mis en place une série de mesures d’urgence puis un plan de relance afin de confronter les effets économiques néfastes engendrés par la pandémie de coronavirus. 44 % des dirigeants internationaux sondés dans le cadre de ce baromètre estiment que le plan de relance français est plus efficace que ceux des autres pays européens.
Le baromètre d’EY montre également que 43 % des dirigeants pensent que l’attractivité économique de la France s’est améliorée en 2020, 42 % l’estiment stabilisée.
Les secteurs qui ont le plus bénéficié de la crise sanitaire sont la logistique et la santé, avec respectivement 89 et 59 décisions d’investissements, le nombre de projets dans la santé a notamment bondi de +123 %.
Certains secteurs industriels, tels que l’automobile et l’aéronautique, ont au contraire été lourdement affectés et l’implantation de centres de R&D ou de sièges sociaux a reculé.
42 % des dirigeants interrogés par EY ont reporté leurs investissements, prévus initialement pour 2020. Tandis que les conséquences de la crise sanitaire perdurent, 14 % envisagent de reporter leurs investissements, 44 % songent à ajuster à la baisse leurs projets en France.
Si la progression du pays ralentit actuellement en termes d’investissement, les données anticipent une reprise prometteuse. 74 % des dirigeants estiment que l’attractivité de la France va s’améliorer d’ici 2025, ce qui traduit une certaine confiance et des possibilités pour la France de rester en tête de l’attractivité en Europe.
Sources : EY, Business France.
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