Face aux ravages du mégafeu de l'Aude, la Présidente de Région Carole Delga lance un appel solennel à Emmanuel Macron pour un plan national d'urgence climatique.
Au cœur des terres brûlées de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Carole Delga a haussé le ton ce jeudi. Confrontée aux stigmates du mégafeu du 5 août qui a dévasté l’Aude, la présidente de la Région Occitanie ne mâche plus ses mots : son territoire vit “une situation exceptionnelle” qui exige “un traitement exceptionnel“.
“Nous sommes immobilisés par une usine à gaz réglementaire”
Sa colère est palpable quand elle évoque les blocages administratifs qui paralysent les projets de retenues collinaires dans les Corbières. Face à la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, elle dénonce sans détour : “Nous sommes aujourd’hui immobilisés dans de nombreux projets par des contraintes réglementaires. Il faut assouplir et simplifier ce qui ressemble pour beaucoup à une usine à gaz.“
L’urgence est criante. Dans cette région où les vignerons voient leurs exploitations partir en fumée, où les sécheresses succèdent aux canicules, Carole Delga réclame “de la souplesse et de la rapidité dans les autorisations administratives” pour construire enfin ces infrastructures vitales.

L’appel direct à Macron : “Je veux un plan Occitanie Résiliente”
C’est alors que la présidente régionale hausse encore d’un cran sa rhétorique. S’adressant directement au chef de l’État, elle lance : “Il a lancé un plan Marseille en grand, je veux un plan national l’Occitanie Résiliente.“
Son argument est imparable : “Notre région doit faire l’objet d’un traitement exceptionnel du fait de sa situation exceptionnelle. Nous sommes la région la plus exposée aux risques climatiques : sécheresses, incendies, inondations.” Un constat alarmant qu’elle étaye d’une prédiction glaçante : “Ce que subit l’Occitanie aujourd’hui, demain les autres régions le subiront à leur tour.“

Entre pragmatisme et urgence
Consciente des contraintes budgétaires nationales, Carole Delga se veut “responsable” mais inflexible : “Il faut retrouver l’État stratège, planificateur et préparer l’avenir : prévenir coûte bien moins cher que guérir.“
En attendant les grandes décisions, elle annonce des mesures d’urgence : un numéro unique pour accompagner les professionnels sinistrés, un dispositif de soutien aux communes calqué sur celui de 2018 lors des inondations, et un inventaire précis des dégâts.
Mais le message est clair : l’heure n’est plus aux demi-mesures. Pour Carole Delga, l’Occitanie est devenue le laboratoire grandeur nature du réchauffement climatique en France. Son cri d’alarme résonne comme un ultimatum : l’État doit agir, et vite.
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