D'ici 2025, les deux tiers de l'humanité vont vivre dans des zones en tension hydrique. La problématique est posée. Durant deux jours, les 9 et 10 octobre, de nombreux acteurs et décideurs africains et européens se sont réunis au Corum de Montpellier, en France pour participer aux Water Days à l'occasion de la Biennale Euro-Africa qui se tient jusqu'à dimanche à Montpellier.
Près de 60 % de la population de l’Afrique subsaharienne n’a pas un accès minimal à l’eau, soit près de 800 millions de personnes. Si le continent africain se trouve être au cœur des préoccupations liées au réchauffement climatique et à l’accès à l’eau, Montpellier et les régions méditerranéennes sont également touchés. On estime qu’en 2050, plus de 40 % de la population mondiale sera confrontée à une pénurie d’eau.
Michaël Delafosse, Maire de Montpellier et Président de la Métropole a souligné l’importance de ces Water Days : « Ces Water Days se déroulent dans le cadre de la première biennale Euro Africa. Durant deux jours, les acteurs de la recherche scientifique, de nombreux maires, homologues du continent africain de acteurs de la société civile sont réunis pour appréhender la question de ce bien commun qu’est l’eau avec ses défis : sobriété, accès, enjeux d’assainissement… Tout l’enjeu de cette biennale Euro Africa est de favoriser les ponts, le dialogue. Montpellier est un carrefour entre l’Europe et l’Afrique. »
Fatimetou Abdel Malik, Présidente du Conseil régional de Nouakchott (Mauritanie), Présidente de “Cités et Gouvernements Locaux Unis” Afrique, Vice-présidente de l’association internationale des maires francophones, a abordé la problématique de la raréfaction de l’eau : « L’eau, comme vous le savez, est une source de tension, une source de conflit même. On a besoin de plus d’eau, compte tenu de l’augmentation démographique, mais la source elle-même, est restée échangée. Et là, ça devient un grand problème. Donc, il va falloir trouver des stratégies, mutualiser les expériences pour pouvoir bien gérer, maîtriser cette ressource ô combien importante. »
Le Maire de Rosso en Mauritanie Bamba OULD DRAMANE explique les enjeux locaux : « Rosso est construite sur une cuvette, nous sommes sur une zone très basse et nous connaissons beaucoup d’inondations avec des difficultés d’évacuation d’eau, sachant que la ville est plus basse que le niveau du fleuve. Autre problème : la rareté de l’eau. C’est pourquoi nous avons voulu faire le déplacement à Montpellier et espérons trouver des partenariats pour résoudre ces problèmes. »
Clare Hart, Vice-Présidente de la Métropole de Montpellier en charge des relations internationales, met en lumière les défis locaux : « Montpellier est très touchée, c’est un hotspot méditerranéen sur la raréfaction des ressources, sur le stress hydrique qui touche nos plantes, nos cultures. Donc, on a besoin de créer un dialogue avec le continent africain pour aller chercher des techniques, des manières de faire, des expertises que nous n’avons pas ici et qui ont été développées depuis des décennies sur le continent africain. »
En somme, les Water Days à Montpellier représentent une opportunité unique de mettre en commun les expertises et les solutions pour faire face aux défis mondiaux liés à l’eau, tout en favorisant le dialogue entre l’Europe et l’Afrique pour un avenir plus durable et solidaire.
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