Laurent Wauquiez le Président de la Région a dévoilé ce 16 janvier ce que va devenir le Musée des Tissus et des Arts Décoratifs repensé par le célèbre architecte Rudy Ricciotti : « La renaissance du Musée des tissus pour lui redonner la place centrale qu’il mérite, afin d’offrir aux Lyonnais un grand lieu de culture qui retracera notamment la riche histoire de la soierie. Un musée qui se veut ouvert sur la ville, un lieu de vie pour les Lyonnais. »
Créé au XIXe siècle pour accompagner l’industrie de la soie, du textile, mais aussi de la chimie et d’autres domaines, le Musée des Tissus et des Arts Décoratifs accueille une collection textile unique au monde, de l’Antiquité à nos jours, qui attire les visiteurs, les passionnés du monde entier.
Ce musée, témoin de la longue histoire que Lyon entretient avec les tissus, a failli disparaitre comme ont disparu de nombreuses entreprises du secteur. Son propriétaire historique, la CCI Lyon Métropole-Saint-Étienne-Roanne, a su transmettre le relais avec l’appui des professionnels réunis au sein d’UNITEX. La Région Auvergne- Rhône-Alpes œuvre désormais pour rendre au musée sa juste place, l’ouvrir au plus grand nombre, tout en le maintenant au cœur de la presqu’île de Lyon dans un cadre historique exceptionnel. Il incarne la vision de la culture portée par la Région, à savoir une culture populaire, exigeante, ouverte à tous et fière de son histoire.
Le musée des Tissus conserve une des plus riches collections de textiles au monde, estimée à 2,5 millions d’œuvres, témoins de 4 500 ans d’histoire, de l’Antiquité à nos jours, comprenant les tissus de tous les continents. Il retrace notamment les 4 siècles de traditions de la soierie lyonnaise. Le musée des Arts décoratifs possède lui aussi, des trésors en quantité extraordinaire.
Parmi les trésors déjà identifiés, une tunique datant de l’Egypte ancienne, des tissus fabriqués pour les Empereurs Napoléon Ier et Napoléon III, une exceptionnelle collection de textiles byzantins, le pourpoint de Charles de Blois, une tenture de la chambre du Roi Louis XV…
Depuis la reprise par la Région, déjà plusieurs expositions ont été organisées symbolisant le nouvel élan donné au Musée des tissus : Olivier de Serres en 2019, Yves Saint Laurent en 2019-2020, exposition qui a rencontré un immense succès avec près de 80 000 visiteurs, Vivienne Westwood en 2020.
Aujourd’hui, avec le projet de Rudy Ricciotti, le musée ouvre une nouvelle page de son histoire. Pour le bien-être de ses visiteurs et la préservation des collections, il était temps d’engager la construction d’un grand musée du XXIe siècle.
Plus fonctionnel, plus ouvert, plus accueillant le nouveau musée des Tissus sera accessible à tous les publics et proposera de nouveaux espaces pour approfondir ses connaissances, stimuler sa créativité ou tout simplement se restaurer ou profiter d’un cadre exceptionnel.
Ce projet abouti, dont les esquisses ont évolué, répond à plusieurs enjeux. Il s’insère dans le Plan local d’urbanisme de la Ville de Lyon et permet garantir toutes les fonctionnalités d’un musée moderne avec de grandes surfaces d’exposition. Tout en respectant la signature architecturale présentée au concours, le projet « Renaissance du Musée des tissus » présente quelques nouveautés comme un gabarit global moins important ou encore un réel effort de verdissement de la parcelle (toit et jardins).
Une nouvelle esquisse pour une meilleure intégration
La Région a souhaité entendre les attentes des riverains exprimées dans le cadre de l’enquête publique et a diminué son programme pour les travaux, en réduisant la surface totale du Musée de 1300m2. L’impact de cette réduction reste très mesuré grâce à l’externalisation de l’atelier de restauration et les réserves des œuvres textiles. La modification de surface conduit en parallèle à une diminution des hauteurs de l’ensemble des bâtiments :
En termes de surface, le projet est dessiné avec une surface totale de 5516m2. Pour autant, les priorités en termes d’espace et de fonctionnalités sont respectées :
- 1 141m2 pour les expositions temporaires ;
- 1 080 m2 pour le parcours permanent ;
- 489 m2 pour un espace modulaire dédié aux évènements (d’un seul tenant) au RDC de l’hôtel neuf, à compléter par l’accès en R-1 de l’auditorium de 403m2 et un accès jardin ;
- 399 m2 sur 3 étages dans l’hôtel des tissus, pour de l’espace privatisable, séminaires et autres expositions.
En termes de hauteurs, elles sont totalement revues en fond de parcelle, jusqu’à disparaître pour les riverains de la rue Auguste Comte. Toutes les vues sont aujourd’hui préservées. - Les dépendances sud (côté rue des remparts d’Ainay) s’érigent sans dépasser l’hôtel Villeroy : un niveau est supprimé ;
- L’hôtel neuf reste maintenu à 15,5 m.
Le geste architectural est maintenu à l’identique, vue de la rue de la Charité, avec une ouverture sur rue, du jardin.
Un jardin est créé derrière l’hôtel Villeroy, avec un verdissement des toits de l’annexe, pour une vue valorisante pour les voisins. La vue du ciel est à valoriser avec un effort important de verdissement de l’ensemble de la parcelle.
Le projet « Renaissance du Musée des tissus » : un musée qui se veut ouvert sur la ville, un lieu de vie pour les Lyonnais
Le projet architectural de Rudy Ricciotti propose de distribuer les espaces de la façon suivante :
- Un espace polyvalent pour accueillir tout type de manifestations culturelles au rez- de-chaussée de l’hôtel neuf ;
- Les espaces d’exposition temporaire dans les étages de l’hôtel neuf et dans ceux de Villeroy ;
- Le parcours permanent dans l’hôtel Lacroix-Laval avec la possibilité d’accueillir de façon temporaire des activités d’artisanat d’art dans les communs de Lacroix-Laval ;
- Les espaces à dédier aux activités (café, restaurant, terrasse en rooftop, salles de séminaire) restent dans l’hôtel des tissus, avec un accès rue. Les Lyonnais auront la possibilité de profiter de cette offre sans passer par la billetterie. Le jardin sera également accessible gratuitement ;
Le projet « Renaissance du Musée des tissus » : un projet moderne qui respecte l’histoire des lieux
L’esquisse nouvellement adaptée s’inscrit dans la continuité :
- Respect des deux hôtels particuliers, avec une mise à distance permettant leur valorisation en tant qu’hôtels 18e siècle, « entre cour et jardin » : déconstruction du bâtiment arrière (le silo ouest) pour créer l’opportunité de restituer un jardin à l’hôtel Villeroy, le replacer dans son contexte d’origine, et valoriser la vue des fenêtres des riverains avec le verdissement du toit de l’annexe arrière et le verdissement de l’actuelle cour rouge ;
- L’hôtel Villeroy reprend une place prépondérante vis-à-vis de ses communs. L’intervention contemporaine sur les communs fabrique un écrin qui ne fait que mettre en valeur et réhausser l’hôtel Villeroy ;
- Maintien à l’identique de l’hôtel des tissus, en tant qu’emblème vu de la rue de la Charité et de la rue Laurencin : le voile de soie (matériau verrié) posé sur l’ensemble des façades des nouvelles constructions se présente comme un véritable écrin pour les éléments patrimoniaux préservés à l’identique ;
- Insertion de l’hôtel neuf, avec une façade améliorée, facilitant les connexions entre les deux hôtels particuliers, et présentant un espace polyvalent pour les manifestations culturelles, au rez-de-chaussée avec un accès vers l’auditorium, le jardin et les étages présentant les expositions temporaires. Elément distributif du musée, c’est le bâtiment, qui améliore totalement le fonctionnement du musée en permettant une circulation sur plusieurs niveaux, entre Villeroy, Lacroix-Laval et l’hôtel neuf ;
- Complète restitution de l’hôtel Lacroix-Laval, qui sera exclusivement dédié aux fonctions nobles du musée ;
- Le matériau verrié, formant « le voile de soie », qui sera mis au point permettra une opalescence qui profitera des jeux de lumière en fonction de la luminosité tout au long de la journée.
Laurent Wauquiez a précisé : « Lorsque nous avons fait le choix de reprendre en main le Musée des tissus de Lyon, nous avons refusé de voir ce musée disparaître. Nous avons aujourd’hui l’ambition d’en faire un lieu de culture moderne, à la hauteur de la richesse de ses collections et de toute l’histoire qu’il incarne. Il faut se rendre compte de la chance que nous avons d’avoir ce lieu qui concentre toute une tradition qui a fait la grandeur de Lyon et de notre région, un lieu unique au monde. Avec ce projet, nous poursuivons la renaissance du Musée des tissus afin de lui redonner la place centrale qu’il mérite, afin d’offrir aussi aux Lyonnais un grand lieu de culture qui retracera notamment la riche histoire de la soierie. Plus qu’un projet architectural, marqué du talent de Rudy Ricciotti, les investissements de la Région permettront de donner un nouvel élan au Musée des tissus pour en faire un haut-lieu de la culture et de notre patrimoine. »