D’ici 2023, 28% des entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur seront concernées par la question de la transmission. Un sujet considéré comme stratégique par la CCI Aix Marseille Provence qui a organisé le 22 novembre dernier la cinquième édition du Business Transfer Forum au Palais de la Bourse à Marseille.
Quand les présidents, les gérants d’entreprises vieillissent se pose la question inéluctable de la suite. A Marseille, les familles Fabre, Vidil, Vernazza, Saadé, Swaton, Daher n’ont pas rencontré ce problème. Bien au contraire, les groupes ont prospéré, se sont diversifiés grâce à la descendance.
Pour autant, 25 000 entreprises en région Provence-Alpes-Côte d’Azur n’ont pas cette chance et sont préoccupées par la transmission au cours des cinq ans à venir. Bien souvent les discussions se font sous cape. Comment encadrer au mieux cette étape pour la personne physique et la personne morale ? Comment faire en sorte que le savoir-faire, l’expertise, le débouché marché ne disparaisse pas mais au contraire connaisse un nouveau souffle porté par une nouvelle ambition et un regard neuf ?
« La cession d’entreprise est un enjeu, elle concerne une entreprise sur quatre. 200 000 emplois sont concernés par la perspective de papy boomers qui vont prendre leur retraite. A travers le Business Transfer Forum, nous réunissons l’ensemble de l’expertise de la transmission. C’est une journée dédiée à la cession et la reprise d’entreprise, organisé en partenariat avec l’Ordre des avocats et l’Ordre des experts comptables », souligne Catherine Gineste, élue à la CCI AMP.
Près de 200 personnes se sont retrouvées dans le grand hall du Palais de la Bourse à Marseille le 22 novembre de 9 h à 19heures et pour participer à des ateliers thématiques, des conférences et à des sessions de pitch des cédants d’entreprises.
« Aujourd’hui, les acquéreurs sont confrontés à des problèmes d’obtention de financements bancaires », souligne le bâtonnier du Barreau de Marseille Jean-Raphaël Fernandez. Et de rappeler la nécessité d’obtenir une garantie d’actif et de passif pour sécuriser la transaction. Il a également précisé que de nombreuses entreprises étaient cédées à la barre du tribunal dans le cadre d’une procédure collective.
A 47 ans et une carrière de cadre dirigeant dans l’agroalimentaire et le textile, Richard Gigou, originaire de Saint-Malo, s’est posé avec femme et enfants depuis dix ans à Aix-en-Provence avec l’envie de reprendre une entreprise. « Vous prenez le train en marche avec un actif, des clients, des fournisseurs et vous pérennisez des emplois », ajoute le futur patron qui explore actuellement deux pistes de reprise dans la fabrication de biscuits et dans la communication visuelle. Parmi les critères qui compte à ses yeux dans les dossiers de reprise des sociétés : la situation géographique, le résultat et l’âge du capitaine… .