Renaissance de la pistache en Provence : une filière d'avenir prend racine !

C’est en 2017 qu’Olivier Baussan, figure emblématique de l’entrepreneuriat provençal et fondateur de L’Occitane en Provence, commence à s’intéresser à la culture du pistachier. Après un voyage en Tunisie, il réunit autour de lui quatre experts : Georgia Lambertin, Jean-Louis Joseph, André Pinatel et Alexis Bertucat. Ce “quintet d’aventuriers” fonde en 2018 l’association Pistache en Provence pour promouvoir cette culture oubliée.

Face à l’enthousiasme suscité, l’initiative prend de l’ampleur. En 2021, le syndicat France Pistache voit le jour pour structurer professionnellement la filière et accompagner les agriculteurs. Un effort collectif qui porte ses fruits puisque plus de 500 hectares de pistachiers ont déjà été plantés en Provence, en Occitanie et en Corse depuis 2018.

L’objectif affiché est ambitieux : atteindre 2000 hectares de cultures d’ici 2035. Mais au-delà de la simple réintroduction, c’est tout un modèle agricole qui est repensé. La filière s’engage dans une production agroécologique, respectueuse des équilibres naturels.

“Face à l’uniformisation des cultures, nous revendiquons une alternative : celle d’une filière enracinée, qui restaure la souveraineté agricole tout en garantissant des produits d’exception”, souligne-t-on à La Maison de la Pistache, vitrine du projet.

Inaugurée en juillet 2024 à Valensole, en Haute-Provence, La Maison de la Pistache constitue l’aboutissement visible de cette renaissance. Ce lieu unique propose aux visiteurs une immersion dans l’univers du pistachier, avec une collection variétale unique en France.

Portée par le Groupe Territoire de Provence présidé par Olivier Baussan, cette entreprise développe une gamme complète de produits à base de pistache : crus d’exception, déclinaisons sucrées et salées, aides culinaires et glaces artisanales.

L’initiative s’inscrit dans une vision plus large de développement territorial. En redonnant vie à cette culture ancestrale, les acteurs de la filière entendent revaloriser les terres agricoles provençales et favoriser la biodiversité.

Avec le soutien de la chambre d’agriculture du Vaucluse et de la région Sud, ce projet illustre comment gastronomie, économie locale et écologie peuvent converger. Une renaissance agricole qui pourrait bien transformer durablement le paysage provençal et enrichir son patrimoine culinaire, tout en créant une nouvelle filière d’excellence française.