La conférence de rentrée de la métropole toulousaine était placée sous le signe des économies d’énergie et du réchauffement climatique. Ainsi des moyens inédits sont dédiés au REV, le réseau express vélo, et le nombre de cycles en libre service va augmenter. Parmi les inquiétudes actuelles : le prix de l’énergie à la hausse et les constructions en baisse.
Cette année, le coût de l’électricité pour la métropole toulousaine augmentera de 40 % et celle du gaz de 231 %. « Le mois prochain, lors du conseil métropolitain, nous présenterons un plan d’économie d’énergie », a annoncé le président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, lors de sa conférence de presse de rentrée. « Notre volonté est de ne pas faire supporter aux habitants cette inflation que nous savons conjoncturelle. »
Concernant Tisséo, le syndicat mixte des transports en commun, la facture d’électricité restera stable (6 millions d’euros) en raison des prix bloqués par convention jusqu’à la fin de l’année. « Mais l’an prochain notre simulation monte à 24 M € », prévient Jean-Michel Lattes, président de Tisséo. Promettant néanmoins que l’augmentation de juillet serait la seule : le ticket était passé de 1,70€ à 1,80€.
La mobilité et le REV
« Parmi les leviers pour lutter contre le réchauffement climatique, il y a la mobilité. Et le vélo est un axe de priorité », souligne le président Moudenc. 370 km de nouvelles pistes cyclables sont en projet dont 240 sur la métropole ». Il s’agit du REV, le réseau express vélo. « De 2016 à 2021, nous avons aménagé 92 km de pistes supplémentaires, et le nombre de cyclistes a augmenté de 77 %. Notre ambition est que quatre Toulousains sur cinq y ait accès près de son entreprise », afin de désengorger la zone aux heures de pointe.
Maxime Boyer, chargé des déplacements et des nouvelles mobilités pour Toulouse, parle des « vélotaffeurs ». « Un projet important est en cours : le contournement de la zone aéroportuaire », rappelle-t-il. Par ailleurs, avec le réaménagement de la portion de voie cyclable sur le quai de Tounis à Toulouse, l’axe de 15 km entre Blagnac à l’Oncopole, deux importants pôles d’activités, sera complet.
Augmentation du parc de vélos en libre service en 2024
« Nous avons 283 stations de vélos en libre service et leur succès n’a jamais été démenti », rappelle Jean-Luc Moudenc, annonçant que 192 autres sont à venir : 117 à Toulouse et 75 dans les communes environnantes. Le marché sera attribué en juillet 2023 pour une mise en service l’année suivante.
Il est prévu que la moitié du parc soit en assistance électrique, ce qui permettra de toucher plus de monde. « On pense doubler les usagers à l’horizon 2024. ». Il est aussi question d’installer 900 places sécurisées (payantes) dans des parkings de la ville et 823 arceaux à vélos supplémentaires.
L’incinérateur dans le viseur
L’incinérateur toulousain du Mirail s’est invité dans cette conférence sous le signe de l’écologie. Selon un récent rapport de l’association Zero Waste Toulouse, c’est le plus polluant de France, avec 322 tonnes d’oxydes d’azote relâchés dans l’atmosphère en 2020. « Nous sommes en dessous de l’arrêté préfectoral qui régit les pollutions », rappelle le maire.
290 000 tonnes de déchets y sont traités, alimentant le réseau de chaleur de la ville, environ 40 000 logements. Trois options s’offrent à cette usine datant de 1969 gérée par Decoset, le syndicat mixte de gestion des déchets de l’agglomération toulousaine : la maintenir en l’état, la rénover ou la reconstruire. Le maire s’est dit favorable à la dernière alternative, mais sans avancer de lieu, d’autant qu’une concertation publique doit s’ouvrir.
Moins de constructions
Le président de la métropole a repris à son compte une inquiétude exprimée une semaine plus tôt par le Medef de Haute-Garonne : la baisse de la construction. En raison de plusieurs facteurs : la hausse du coût des matériaux et celle des taux d’intérêt, l’annulation du plan local d’urbanisme par le tribunal administratif et enfin la loi Climat et Résilience qui prévoit d’arriver, par paliers, à zéro artificialisation des sols d’ici 2050. « Mécaniquement, ça va augmenter les prix, redoute Jean-Luc Moudenc. Une réunion de travail est prévue pour accélérer la délivrance des permis ».