A l’issue du premier Conseil d’administration de la société de la LNMP et de la réunion du Comité de pilotage tenus tous deux ce 29 septembre, la présidente de Région, Carole Delga, et le préfet de la région Occitanie, Etienne Guyot, ont dressé un point d’étape du projet reliant Montpellier à Perpignan. Quel calendrier peut-on attendre pour les deux phases de réalisation ? Quelle participation pour l’Etat, la Région et les 10 autres collectivités partenaires et financeurs ? Reportage.
Attendue depuis les années 1990, la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP) doit jouer un rôle majeur dans le désenclavement du territoire en facilitant sa connexion avec Paris et l’Espagne. Elle permettra notamment de relier Perpignan à Paris en 4h20, contre 5h10 aujourd’hui, et sera également un chaînon important du futur réseau à grande vitesse du Sud de la France, aux côtés des lignes Toulouse-Bordeaux et Marseille-Nice.
Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie : « En plus de désenclaver et de renforcer l’attractivité du territoire, ce projet contribuera à renforcer les mobilités du quotidien en permettant un accroissement de l’offre TER, plus particulièrement sur l’axe littoral. »
La LNMP ambitionne aussi d’augmenter le nombre de trains du quotidien sur le littoral et d’offrir un report modal du trafic de fret vers le rail. Elle répondra à un déséquilibre territorial puisqu’à ce jour 60% des Français situés à plus de quatre heures en train de Paris résident en Occitanie.
Etat et Région comme principaux financeurs
Pour la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan (LNMP), comme pour Toulouse-Bordeaux, l’Etat s’engage à participer à hauteur de 40%, l’Europe interviendra pour 20% à la phase 1 et les Collectivités locales pour 40%. Dans ce cadre, la Région Occitanie mobilisera 41% de la part relevant des Collectivités pour chacun des deux projets de LGV. Le coût global de la réalisation du projet (phase 1 : Montpellier-Béziers + phase 2 : Béziers-Perpignan) est estimé à 6,12 Mds €.
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie : « Je tiens à saluer la mobilisation collective autour de ce projet de ligne à grande vitesse, indispensable pour le territoire, son attractivité économique et pour faciliter les déplacements quotidiens des habitants. »
Concernant la phase 1, le coût des travaux est estimé à 2,04 Mds €. Sous l’impulsion de l’Etat et de la Région Occitanie, l’ensemble des collectivités locales partenaires ont validé le protocole d’intention de financement du projet. Leur contribution pour la phase 1, estimée à 816 M€, sera répartie de la manière suivante :
Région Occitanie : 41% (334,56 M€) ; Conseil départemental de l’Hérault 14,16% (115,55 M€) ; Conseil départemental des Pyrénées-Orientales 10,46% (85,35 M€) ; Conseil départemental de l’Aude 8,10% (66,1 M€) ; Montpellier Méditerranée Métropole 8,69% (70,91 M€) ; Perpignan Méditerranée Métropole 6,26% (51,08 M€) ; CA Béziers-Méditerranée 3,51% (28,64 M€) ; CA Le Grand-Narbonne 3,31% (27,01 M€) ; CA Carcassonne-Agglomération 2,43% (19,83 M€) ; Sète Agglopôle Méditerranée 1,26% (10,28 M€) ; CA Hérault-Méditerranée 0,82% (6,69 M€)
Une société de projet pour accélérer le processus
Créée au mois de mars 2022, la société de projet a pour mission de porter la part de financement des collectivités. Six mois plus tard, ce 29 septembre, à Montpellier, Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie, en a ouvert le conseil d’administration réunissant les 11 collectivités territoriales concernées, ainsi que SNCF Réseau et SNCF Gares et Connexions.
Catherine Trevet, directrice territoriale SNCF Réseau Occitanie : « SNCF Réseau va pouvoir finaliser sans attendre l’organisation qui lui permettra de poursuivre les études et d’engager les travaux pour une mise en service en 2034.
Après la signature de l’ordonnance du 3 avril dernier par le Président de la République, c’est donc la première étape clé de la concrétisation du projet. Au cours de cette séance, la présidente de Région, Carole Delga, a été élue à l’unanimité présidente du conseil d’administration de la Société de la LNMP ; Philippe Vidal, vice-président du département de l’Hérault délégué à l’aménagement du territoire en a été élu le vice-président.
Un comité de pilotage pour fédérer les forces en présence
Le conseil d’administration a également voté les premières orientations budgétaires qui prévoient une augmentation progressive des contributions des collectivités à partir de 2023 pour un montant de 8,1 M€. En 2026, la part de financement atteindra son plein potentiel, avec un montant de 24,5 M€.
En 2022, la poursuite des études (12 M€) et des acquisitions foncières (13,2 M€) restent financées par des conventions signées entre l’État, SNCF-Réseau et chacune des collectivités. L’objectif ambitieux est en fait de démarrer les travaux de la première phase en 2029 pour une mise en service de la LNMP en 2034.
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie : « Région où le train est le moins cher de France, je tiens à ce que l’Occitanie soit une force motrice dans ce défi de taille. Pour cela, je veillerai en tant que présidente du conseil d’administration, à ce que le calendrier des travaux soit accéléré. »
À la suite du conseil d’administration, un comité de pilotage s’est réuni sous la coprésidence d’Étienne Guyot et de Carole Delga. L’ensemble des collectivités signataires du plan de financement et des préfets des départements concernés étaient également présents.
Enquête et Mixité
SNCF Réseau a exposé les suites données à l’enquête publique, l’avis favorable du commissaire enquêteur et a réaffirmé son engagement à traiter l’ensemble des points sensibles en concertation étroite avec les acteurs du territoire. L’occasion, également, de présenter la structuration de son organisation interne et les réflexions en cours en vue de choisir le mode d’organisation de la maîtrise d’ouvrage pour les études opérationnelles et les travaux.
Catherine Trevet, directrice territoriale SNCF Réseau Occitanie : « Pleinement mobilisées, les équipes vont poursuivre le dialogue de qualité mené tout au long de la phase 1 tout en préparant la concertation propre à la phase 2 avec l’ensemble des acteurs du territoire. »
Les membres du comité de pilotage ont aussi salué la présentation du planning général. Ils se sont également accordés à engager le travail sur la seconde phase de travaux du projet qui sera ensuite soumis à concertation. Par ailleurs, les collectivités ont demandé à SNCF Réseau de réexaminer la phase 2 du projet pour réétudier le sujet de la mixité de la ligne pour la circulation de voyageurs et du fret.