Bénéficiant d’une offre en hébergements touristiques très développée, notamment en campings et résidences secondaires, le Var est un des départements à l’activité touristique la plus forte de France. Les emplois générés par la présence de touristes sont très nombreux, jusqu’à un emploi salarié marchand sur cinq lors du pic de fréquentation estivale. Ils le demeurent également en avant et après saison, du fait d’un étalement de la fréquentation touristique d’avril à octobre.
Le poids de l’emploi salarié touristique dans l’emploi salarié marchand est plus élevé sur le littoral et dans la partie varoise du Verdon. L’hébergement-restauration y occupe une place majeure. Dans les territoires du centre du Var, également touristiques, les activités sont plus diversifiées.
Les emplois touristiques du Var sont moins souvent à durée indéterminée qu’en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ou en France mais plus fréquemment à temps complet.
Le Var, un département à forte attractivité touristique
La fréquentation touristique dans le Var est très élevée – 15 nuitées par habitant et par an en moyenne en camping, hôtel et résidence de tourisme, contre 6 au national – faisant du tourisme un secteur crucial pour l’activité économique du département. Cette réalité a été mise en exergue lors de la crise de Covid 19, qui a pénalisé l’activité plus fortement qu’au niveau national, dans l’hébergement-restauration en particulier.
Le tourisme génère deux fois plus d’emplois qu’au niveau national
En 2019, la présence de touristes dans le Var a généré directement 30 000 emplois touristiques salariés en moyenne sur l’année. Cela représente 13,1 % de l’emploi salarié marchand, soit plus du double du niveau national (6,3 %). Cette part est de 8,9 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région métropolitaine où elle est la plus élevée après la Corse.
En nombre d’emplois salariés touristiques, le Var se classe au sixième rang des départements de France, derrière la Seine-et-Marne, département d’implantation de Disneyland Paris, et quatre départements avec des métropoles majeures (Paris, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et la Gironde). Il se classe septième pour la part d’emploi touristique, derrière la Seine-et-Marne, trois départements à l’économie tournée vers le tourisme de montagne (les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes et la Savoie) et les deux départements de Corse. Après les départements corses, le Var est le département littoral où la part de l’emploi touristique est la plus élevée.
La forte présence de ces emplois salariés touristiques, aussi bien en nombre d’emplois qu’en part, est une spécificité que le Var partage seulement avec la Seine-et-Marne et son voisin les Alpes-Maritimes. Les autres départements littoraux, dits départements de comparaison , ont un nombre d’emplois salariés touristiques bien plus faible.
Les emplois liés au tourisme ne se résument pas aux seuls emplois salariés générés par la présence de touristes. D’une part, les emplois touristiques peuvent être occupés par des non-salariés ; d’autre part, certains emplois touristiques comme ceux des salariés des agences de voyage, peuvent être générés par les projets de voyage des résidents en dehors du Var. Les non-salariés et les emplois dits « en amont » du tourisme (activités de soutien, transports) ne sont pas inclus dans la suite de cette étude.
Un pic de 48 000 emplois touristiques salariés en août
Le Var connaît son pic de fréquentation touristique en été, induisant de même un pic d’emploi touristique très élevé en pleine saison : celui-ci représente jusqu’à 19,3 % de l’emploi salarié marchand du département en août, alors qu’il atteint un minimum de 8,4 % en janvier. Le nombre d’emplois touristiques salariés varie ainsi de 18 000 en janvier à 48 000 en août.
À l’aide d’un indicateur synthétique de la saisonnalité qui rapporte le nombre d’emplois touristiques salariés des mois de haute-saison à ceux des mois de basse-saison , il est possible de comparer les territoires entre eux. Ainsi, le Var est le département le plus saisonnier de Provence-Alpes-Côte d’Azur : l’emploi touristique y est 2,2 fois supérieur lors des mois pleins que pendant les mois creux, pour une moyenne régionale de 1,7. Par rapport aux départements de comparaison, le constat est similaire : le Var est le département qui possède le ratio saisonnier le plus élevé, avec les Landes.
Un début de saison de plus en plus précoce
Même si le pic de juillet-août est très important, l’emploi touristique reste soutenu tout au long de l’année, y compris en basse saison. Il est également plus élevé que dans les départements de comparaison. Au cœur de la basse saison, la part des emplois touristiques dans le Var est même supérieure à celle mesurée au niveau national lors du pic du mois d’août.
La saison touristique du Var a pour particularité un début précoce dans l’année, avec une part des emplois touristiques salariés qui progresse fortement dès avril et reste soutenue jusqu’en octobre. Le Var est une destination très prisée par les habitants de certains pays d’Europe du Nord (Allemagne, Belgique, Pays-Bas) sur l’avant-saison estivale, ce qui peut expliquer cette hausse printanière soutenue.
Ainsi, la part des touristes en provenance de l’étranger dans le total des nuitées augmente rapidement dès les mois d’avril et mai, alors que pour la plupart des autres départements, de la région ou de comparaison, la hausse n’intervient qu’à partir de juin. Parmi les départements de comparaison, les Landes semblent être celui dont l’évolution annuelle de l’emploi touristique ressemble le plus au Var.
Du littoral au Verdon, un département très touristique
Au sein du Var, le littoral pèse davantage dans l’emploi touristique : 84 % des emplois touristiques du département sont situés dans les intercommunalités côtières (Sud Sainte Baume, ME Toulon Provence Méditerranée, Méditerranée Porte des Maures, Golfe de Saint-Tropez, Estérel Côte d’Azur Agglomération), contre 75 % pour le total de l’emploi salarié. Celle du Golfe de Saint-Tropez compte le plus grand nombre d’emplois en moyenne annuelle (7 800). Dans ces intercommunalités côtières, l’emploi touristique représente 14,7 % de l’emploi salarié marchand (13,1 % pour le Var).
Toutefois, la part de l’emploi touristique est la plus élevée du département dans la communauté de communes Lacs et Gorges du Verdon (55 %), mais le volume d’emplois y est limité (500 emplois touristiques salariés).
Même s’il est moins touristique, le territoire du Centre-Var, qui regroupe les autres intercommunalités, compte 7,7 % d’emplois salariés touristiques soit davantage qu’en France.
L’indicateur synthétique de saisonnalité varie de 1,4 pour la communauté de communes Provence Verdon à plus de 3,5 pour les communautés de communes du Golfe de Saint-Tropez, Lacs et Gorges du Verdon et Méditerranée Portes des Maures. La métropole Toulon Provence Méditerranée est la quatrième intercommunalité la plus saisonnière du département, avec un indicateur synthétique de saisonnalité de 2,4. Cette métropole mélange des communes extrêmement touristiques (Hyères et ses îles dont Porquerolles, Six-Fours-les-Plages) et d’autres comme Toulon, dont l’économie est plus diversifiée.
Des activités tournées vers l’hébergement et la restauration
Les emplois touristiques se retrouvent dans de nombreux secteurs d’activité. Certains secteurs sont dédiés exclusivement au tourisme dans la mesure où ils n’existeraient pas sans la présence des touristes (hébergement, offices du tourisme, etc.) et d’autres ne le sont que partiellement (restauration, commerce, fabrication artisanale, etc.), puisque les services fournis bénéficient également à la population résidente. Les secteurs à forte composante touristique sont les plus saisonniers. C’est le cas des campings et de la restauration (respectivement 5,3 et 3,6 fois plus d’emplois touristiques l’été que l’hiver) tandis que d’autres secteurs tels que les commerces alimentaire ou non alimentaire ont une activité plus lissée sur l’année.
L’alimentation au sens large est le secteur qui fournit le plus d’emplois salariés touristiques dans le département (37 %). Au sein de ce secteur, dans le Var comme en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce sont les cafés et restaurants qui regroupent le plus d’emplois salariés touristiques (25 %). Cette part est supérieure à celle des départements de comparaison (21 %), et bien au-dessus du niveau national (17 %). À l’inverse, la part du commerce alimentaire (détail et grandes surfaces) dans les emplois salariés touristiques est plus faible dans le Var (12 % contre 14 % en France).
Comme au niveau régional, l’hébergement (campings, hôtels et autres types d’hébergements touristiques marchands) est surreprésenté dans l’emploi touristique du Var (27 % des emplois touristiques contre 22 % en France). La part des campings dans l’emploi salarié touristique est notamment élevée (5 % contre 2 % en France), au même niveau que dans les départements de comparaison. Plus de la moitié des nuitées en camping de la région s’effectue dans le Var ; mais les touristes résidant en hôtellerie de plein air génèrent proportionnellement moins d’emplois touristiques que ceux logés en hôtels ou autres types d’hébergements collectifs marchands.
Source INSE PACA