Dans un contexte inédit où l’instabilité politique sur le plan national a engendré l’adoption tardive du budget pour le pays, la présidente de Région, Carole Delga, et sa majorité régionale, ont présenté le budget primitif 2025 lors de l’Assemblée plénière, ce jeudi 13 février. Il a été adopté à une large majorité, hormis le groupe Occitanie courageuse et du Rassemblement national qui ont voté contre. Les membres du groupe Nous Occitanie se sont abstenus. Mais pour quelles priorités et surtout pour quelles économies ?
L’Investissement reste une priorité
En réponse à un nouvel effort demandé par l’Etat aux collectivités, la Région s’adapte grâce à sa gestion rigoureuse et responsable.
Dans l’intérêt des habitants et de l’Occitanie, le budget régional est ainsi fixé autour de 5 priorités : le pouvoir d’achat des familles, l’emploi, la santé, la décarbonation et l’action populaire et citoyenne.
« Dans un contexte international d’une grande instabilité où le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis est une menace pour notre continent et la planète, la France et ses responsables politiques n’ont pas le droit de se résoudre au déclin. Nous avons besoin d’une nation forte, pivot d’une Europe politique, économique et de la défense, qui soit à la hauteur des enjeux géopolitiques, climatiques et de la dérégulation du monde que certains veulent nous imposer.
Les Régions, moteurs de l’investissement national, participeront au redressement des comptes du pays qui sont clairement dans le rouge. Mais, comme je l’avais annoncé il y a plusieurs semaines, la Région Occitanie arrêtera de pallier en 2025 les désengagements de l’État. Pour ne pas mettre à l’arrêt les projets de transports décarbonés, j’ai obtenu du gouvernement des avancées importantes, notamment l’attribution d’un versement mobilité régional qui prendra effet en 2026.
En Occitanie, j’ai fixé, avec ma majorité régionale, un cap clair à l’action régionale autour de 5 priorités : le pouvoir d’achat des familles, la santé, l’emploi, la décarbonation de notre modèle de développement (économie, mobilités, énergies vertes, etc.) et l’action populaire et citoyenne. Avec le maintien de nos aides avec la rentrée scolaire la moins chère de France, la gratuité d’usage des trains et des cars liO pour les 12-26 ans ou encore les trains à 1€ pour tous les salariés. Mais aussi, laconcrétisation de projets emblématiques pour l’Occitanie et ses habitants comme la mise à l’eau des premières éoliennes en mer à Port-la Nouvelle, la réouverture de la ligne ferroviaire Montréjeau-Luchon, la construction du TechnocampusHydrogène Occitanie, le recrutement du 100ème médecin par la Région ou encore l’ouverture d’un nouveau lycée à Auterive.
Pour y arriver, des efforts doivent être faits. Nous ne pourrons pas avoir le même niveau d’intervention dans tous les domaines. Nous poursuivrons également les économies de fonctionnement structurel.
Cette année sera également marquée par une grande tournée de proximité dans les 13 départements d’Occitanie pour aller, avec beaucoup d’humilité, rencontrer les habitants, ceux que l’on n’entend jamais, et écouter leurs préoccupations.
Tout cela est possible grâce à notre gestion financière responsable qui permet de préserver une situation saine avec une capacité de désendettement loin du seuil d’alerte. L’Occitanie reste la 1ère Région française en termes d’investissement depuis 2016 sans être la plus endettée, ce qui mérite d’être relevé. Ce sérieux budgétaire, ce volontarisme politique et la forte mobilisation de crédits européens permettent de réaliser les projets indispensables au territoire qui, malgré son enclavement, reste le plus attractif et le plus dynamique de France. », a déclaré Carole Delga, présidente de la Région Occitanie en ouverture de l’Assemblée plénière.
La présidente de la Région juge disproportionnée les efforts budgétaires demandés aux Régions et à l’Occitanie car :
– Elle a la plus forte dynamique démographique de tout l’Hexagone (+ 40 000 habitants par an) ;
– Un réel enclavement impliquant de nécessaires investissements (lycées, formations, transports routiers et ferroviaires)
– Un revenu par habitant plus faible que la moyenne (2 423€/mois en Occitanie contre 2 630€/mois en France).
Un plan d’actions pour réaliser 140 millions d’€ d’économies
En dépit des chocs successifs, la Région parvient, grâce à une gestion budgétaire responsable, à préserver une situation financière saine.
Pour faire face aux baisses conséquentes de ses recettes dans le cadre du PLF, elle a toutefois dû élaborer un plan d’actions pour :
Réaliser 140 M€ d’économies sur ses dépenses dès 2025, soit l’équivalent de l’impact budgétaire de la version initiale du PLF 2025. Voici les principales mesures annoncées :
– 47,7 M€ de report des acquisitions de matériel roulant ;
– 9,3 M€ de chasse aux doublons avec l’État, comme par exemple sur les guichets de la rénovation énergétique (2 M€ d’économies par an) – désormais financés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah)
– 7,5 M€ de baisse minimum de 5% des subventions récurrentes et des cotisations aux organismes extérieurs
– 6 M€ d’optimisation énergétique dans les lycées
– 6 M€ d’optimisation dans les transports scolaires
– 3,5 M€ sur la masse salariale de la collectivité : gel de la création de nouveaux postes en 2025
– 3,1 M€ de gel des opérations liées à l’enseignement supérieur prévues dans le cadre du CPER, sujettes à des désengagements de partenaires, telles que les travaux de réhabilitation du bâtiment de l’INSA Toulouse (31)
– 2,9 M€ d’optimisation sur les salons régionaux
– 1,9 M€ avec la réduction du nombre d’agences régionales : passage de 7 à 3 grandes agences, dédiées à la culture, au développement économique et à l’attractivité, ainsi qu’à l’aménagement et au climat (17 M€ d’économies d’ici 2028)
– Ajustement sur la formation professionnelle