Le 25 septembre, le Tribunal de commerce de Marseille a rejoint l’Apesa, une association d’aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë. Une première session de formation auprès des juges consulaires s’est tenue en début de semaine. L’objectif : détecter et prévenir les suicides des chefs d’entreprise.
La liquidation d’une entreprise peut être vécue comme un véritable drame pour les chefs d’entreprises à de nombreux égards. Parfois se sentant acculés, certains peuvent avoir des idées suicidaires et, dans quelques cas, ils passent à l’acte et mettent fin à leurs jours comme avec ce bouger artisan à Marseille il y a quelque jours.
« Tous les jours, nous recevons au tribunal des entreprises en difficulté et je peux vous dire que je n’ai jamais serré la main d’une personne morale. Les problèmes rencontrés dans l’entreprise génèrent des problèmes d’hommes. L’Apesa, c’est une sorte de défibrillateur psychique, un extincteur. La plupart du temps, il est dans un coin de la pièce mais ne sert pas. Nous sommes des sentinelles », explique Marc Binnié, greffier associé du tribunal de Saintes et cofondateur de l’APESA en 2013.
Cette association qui forme et sensibilise les juges, mandataires judiciaires, Urssaf, comptables et avocats a mis en place avec le soutien de psychologues référents dans la prévention du suicide un système de détection des signaux faibles.
Le Tribunal de commerce de Marseille s’est engagé ce 25 septembre 2023 à rejoindre 95 autres juridictions en France.
« Quand un chef d’entreprise éclate en sanglots, vit des moments très difficiles, nous nous sentons parfois démunis. Nous nous sommes engagés auprès de 60 000 Rebonds une association qui aide les chefs d’entreprise à rebondir après une liquidation et aujourd’hui avec l’Apesa nous allons former une vingtaine de juges consulaires sur 80 », précise Jean-Marc Latreille, président du Tribunal de commerce de Marseille.
Ainsi, le tribunal rejoint Apesa Provence qui fédère depuis 2016 les tribunaux d’Aix, de Salon et de Tarascon.
« En 2022, 81 fiches d’alerte ont été ouvertes en Provence et 79 au 25 septembre 2023 soit une hausse de 58% à date. Parmi les symptômes ressentis l’épuisement, les troubles du sommeil. Il fallait réagir », souligne Bertrand Bigay, président d’Apesa Provence qui appelle au don pour la prise en charge des consultations.
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