Pour la troisième fois après 2022 et 2023, le Campus des Jeunes Entrepreneurs Africains, co-porté par la Fondation Prospective et Innovation ainsi que la Métropole de Montpellier, revenait du 17 au 28 juin derniers. Parmi les temps forts de cette édition 2024, le Forum Bonnes Nouvelles d’Afrique faisait la part belle à « L'Afrique, terre d'innovations pour les entrepreneurs de demain ». Pour l’occasion, le président de la Fondation et ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a vanté une Afrique multiple et qui ne demande qu’à promouvoir ses savoirs. Reportage exclusif.
C’est un jeune événement co-porté par Montpellier Méditerranée Métropole et la Fondation Prospective et Innovation présidée par l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (2002-2005). Le Forum Bonnes Nouvelles d’Afrique est l’occasion de mettre en lumière les nombreuses initiatives entrepreneuriales réalisées dans les domaines de l’entrepreneuriat féminin, des Industries Culturelles et Créatives, de l’innovation et de l’agriculture durable à travers le continent africain.
Cette année, l’édition était axée sur le thème de « L’Afrique, terre d’innovations pour les entrepreneurs de demain ». Il s’agit de « bâtir des ponts entre l’Europe et l’Afrique de manière qualitative pour une économie prospère là-bas et ici », indique Charlotte LIBOG, Fondatrice de Afrique Grenier du Monde, une plateforme faisant la promotion de l’agrobusiness et de la révolution agricole en Afrique.
Co-construire une agriculture durable en Afrique… et en Europe
L’une des tables rondes de ce Forum était consacrée à l’agriculture. Secteur primordial, s’il en est, car tenu de nourrir 9 milliards d’individus à l’horizon 2050, selon l’ONU, dont le quart sur le seul continent africain. Pour autant, certains pays africains détiennent le savoir en la matière, assure Charlotte LIBOG, et sont prêts à partager leurs initiatives avec une Europe de plus en plus sujette aux crises agricoles.
« En France, il y a actuellement une crise agricole qui pourrait trouver les solutions relativement efficaces en Afrique étant donné que les besoins du secteur sont structurels ; en matière d’industrialisation, de formation, de transfert de compétences, etc. De nombreux domaines dans lesquels les entreprises françaises pourraient se déployer voire créer de la richesse de manière qualitative. »
Libérer les initiatives africaines en matière d’innovation
Autre sujet incontournable de ce Forum Bonnes Nouvelles d’Afrique, l’innovation. Ou comment doper le changement d’échelle des projets continentaux et favoriser la montée en puissance des entreprises. Des perspectives larges, estime Gérardine MAHORO, Fondatrice de Act05,cabinet de conseil africain spécialisé dans les questions africaines en France et en Belgique.
« Nous avons besoin de travailler sur l’environnement opérationnel pour offrir un cadre favorable aux investisseurs et aider les entrepreneurs à se structurer et se formaliser. Mon mot de la fin lors de cette table ronde, c’était surtout de créer des instruments qui permettent de répondre à ce qui existe déjà ; c’est-à-dire des entreprises établies, qui ont déjà des clients, et qui cherchent juste des investissements, des ressources financières ou techniques, pour répondre à des appels d’offres plus rapidement. Ce sont des instruments directs qui peuvent être créés aujourd’hui pour financer ces entreprises et ces projets-là. »
Rompre avec la solitude de l’entrepreneur
« En Afrique comme en Europe, le problème du jeune entrepreneur, c’est la solitude face à toutes les complexités, déplore Jean-Pierre RAFFARIN, Président de la Fondation Prospective et Innovation et ancien Premier ministre. Construire des réseaux, partager les projets avec d’autres personnes, c’est très important. Ici, il y a des jeunes du monde entier qui peuvent discuter avec les jeunes entrepreneurs africains. Ils construisent des familles d’amis qui bâtissent ensemble des projets et les partagent. Partager un projet, c’est faire un pas vers la réussite. »
Clare HART, Vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, déléguée au Rayonnement international, confirme cette volonté de co-construction gagnant-gagnant : « Nous sommes très convaincus à Montpellier que notre voisin le plus proche, c’est l’Afrique. Nous pensons que nous pouvons augmenter la cadence des échanges et être encore plus proches en matière entrepreneuriale de ces entreprises africaines. Mais, il y a quelques verrous à faire sauter. »
Accompagner et informer l’entrepreneur, plaide Caroline Libog. S’adapter au contexte, comprendre l’entrepreneuriat local, alerte Gérardine Mahoro. Les solutions sont là. L’innovation aussi.
À propos du Campus des Jeunes Entrepreneurs Africains
Après le succès des deux premières éditions en 2022 et 2023, le Campus des Jeunes Entrepreneurs Africains co-porté par la Fondation Prospective et Innovation et Montpellier Méditerranée Métropole, revenait pour la troisième année consécutive à Paris et à Montpellier du 17 au 28 juin prochains, en partenariat avec Tropisme, l’Université Paul Valéry, le CIRAD, l’Institut Agro, Agropolis Fondation, le BIC et MEDVALLÉE.
Cette année, 10 entrepreneurs originaires de 6 pays africains innovants et impactants, issus des Industries Culturelles et Créatives (ICC), de la Santé globale, de l’agro-alimentaire, de l’environnement et des technologies sont venus à la rencontre d’entrepreneurs, d’investisseurs et de personnalités publiques de la région pour présenter leurs projets et ainsi étoffer leur dynamique.
L’objectif ? Valoriser l’entrepreneuriat et l’innovation panafricaine et tisser des liens avec l’écosystème français et montpelliérain. Depuis le début du programme, plus d’une trentaine de participants issus d’une dizaine de pays africains sont venus à Montpellier.
Retrouvez aussi notre reportage sur l’édition 2023 du Campus des Jeunes Entrepreneurs Africains via ce lien.
Retrouvez aussi notre reportage sur l’édition 2022 du Campus des Jeunes Entrepreneurs Africains via ce lien.
Réagissez à cet article