Alors que l’été n’est pas encore là et qu’on parle déjà de la sécheresse et des restrictions d’eau, la Ville d'Antibes et la communauté d’agglomération Sophia Antipolis relèvent le défi : économiser d'un côté l'eau potable et de l'autre continuer à nettoyer les rues et arroser les espaces verts publics avec les eaux usées.
Dans un contexte de changement climatique, de stress hydrique et d’appauvrissement des ressources en eau, la ville d’Antibes et la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis expriment une forte volonté politique de travailler sur les enjeux environnementaux. « Antibes a le privilège d’avoir l’eau potable la moins chère de France, rappelle Jean Leonetti, maire d’Antibes et Président de la Casa. On avait une abondance en eau, on nettoyait les rues et on arrosait avec cette eau potable ! » Aujourd’hui, avec la sécheresse, il fallait envisager les choses autrement et la réponse est venue de Veolia.
Les nouvelles technologies de Veolia
L’entreprise qui intervient à chaque étape du cycle de l’eau propose alors les nouvelles technologies et mettra dans quelques semaines en œuvre, sur sa station d’épuration antiboise, un système de réutilisation des eaux usées traitées. « Le principe est de récupérer l’eau déjà traitée en sortie de station d’épuration, de poursuivre le traitement de manière à l’affiner et de pouvoir avoir une utilisation de cette eau pour des usages extérieurs » explique Mickael Boucher, directeur du territoire Alpes Maritimes.
« Cette eau sera utilisée pour arroser les espaces verts, explique le Président de l’Agglo. Cela se fait déjà, pas tellement en France, mais en Europe et dans le monde. Et surtout cette eau sera utilisée pour nettoyer les rues. L’an dernier, en raison de la sécheresse, il était interdit d’utiliser l’eau en période d’été pour laver les rues, rappelle le Maire de la cité balnéaire. Désormais, et à partir du mois de juin cette récupération des eaux va nous permettre et d’arroser et de nettoyer les rues ! »
Récupérer 200 m³ par jour
Concrètement, grâce à la nouvelle unité de réutilisation, les eaux déjà traitées seront retraitées grâce à un filtre à billes de verre, une désinfection UV et une chloration. A la sortie de la station de l’épuration, un dispositif permettra de récupérer 200 m³ par jour de ses eaux répondant aux normes de la sécurité sanitaire.
« Pour nettoyer les rues, nous avons besoin de 30 à 40 mètres cubes, précise Jean Leonetti. Si on englobe les espaces verts, on arrive à 60 mètres cubes, donc on en aura suffisamment ! » Si cette borne sera utilisée dans un premier temps uniquement par les services municipaux, il est envisageable de permettre aussi aux grands organismes tel le Golf ou le port de venir chercher cette eau pour leurs besoins.
Les économies sont importantes ! En plus de ses 60 à 70 m³ d’eau potable économisée tous les jours, les négociations financières ont déjà été opérée et la ville conserve le prix d’eau le plus bas de France, le Maire d’Antibes ne cache pas sa fierté : « les 40 premiers m³ à 1 € et 120 m³ à 1,50 € ce qui représente la moitié ou le tiers de la moyenne en France ».
Les installations techniques sont en cours, les dossiers d’autorisation pour pouvoir utiliser cette eau sur le domaine public attendent le feu vert. Le dispositif devrait être mis en place fin juin début juillet et être utilisé tout au long de l’année en offrant des économies considérables (60 à 70 m3 d’eau par jour soit 70 millions de litres d’eau par an). Et ce n’est qu’un début car, selon Mickael Boucher, dans les années à venir avec ce dispositif la production de ces eaux usées traitées devrait doubler.
Réagissez à cet article