C’est dans une salle comble que le maire d’Aigues-Mortes, Pierre Mauméjean a présenté ses vœux à la population. L’occasion pour lui de faire un bilan sur l’année 2024 et de se projeter sur 2025.
C’est comme si tous les Aigues-Mortais s’étaient donnés rendez-vous au même endroit. La salle de l’Oustaou était bien remplie en ce vendredi 24 janvier à l’occasion des vœux du maire de la ville Pierre Mauméjean.
Alors que les derniers venus se retrouvaient au fond de la salle juste à côté de l’entrée, le maire a, durant près d’une heure, présenté ses vœux à la population avec ses priorités pour 2025.
Une cérémonie des vœux conviviale et chaleureuse. Après un discours présentant les avancées réalisées en 2024 ainsi que les futurs projets pour 2025, Pierre Mauméjean a récompensé 8 Aigues-Mortaises et Aigues-Mortais qui ont, durant l’année 2024, fait rayonner la ville.
Un bilan « positif » dans un contexte difficile
L’année 2024 vient de se terminer avec ses succès et ses déboires sur le plan national comme international.
À l’échelle plus locale, le constat semble bien plus positif pour Aigues-Mortes avec des résultats touristiques, surtout en dehors de la période estivale, impressionnants : « Le bilan, moi, je le trouve assez positif il y a eu des temps très forts sur cette année-là. Le printemps en Camargue qui a amené plus de 22.000 personnes sur Aigues-Mortes en un week-end. » explique Pierre Mauméjean
Le Noël en Camargue a également eu du succès avec plus de 120.000 visiteurs sur la semaine entre Noël et le jour de l’An.
Outre ces succès touristiques, la mairie a également réalisé d’importants projets comme le déclare le maire : « Il y a pour moi un point très fort qu’est la deuxième tranche de restauration de l’église de Notre-dame des Sablons. »
Des projets qui ne sont pas toujours facile à réaliser pour les mairies qui font face à des restrictions budgétaires.
Un budget serré, mais des solutions trouvées par la Mairie
À l’heure où les collectivités font face à des restrictions budgétaires importantes, la Mairie d’Aigues-Mortes ne fait pas figure d’exception.
Afin de poursuivre les projets déjà entamés et de démarrer de nouveaux chantiers, la Ville a ainsi dû prévoir un budget « rigoureux » et trouver de nouvelles sources de recettes : « On gère en essayant d’avoir un budget le plus rigoureux possible, le plus prudent possible, mais en restant quand même sur une ambition qui est encore de développer ce que l’on a amorcé ou de créer de nouvelles dynamiques locales » explique Pierre Mauméjean
Afin de continuer à se développer, la Mairie peut compter sur son attrait touristique.
La commune attire d’ailleurs plus de 3 millions de touristes chaque année : « Nous, à Aigues-Mortes, nous avons notre patrimoine historique avec les remparts. Nous avons le plus grand vignoble bio d’Europe avec maintenant le domaine royal de Jarras qui a remplacé l’Istel. Nous avons le plus grand salin d’Europe avec la compagnie des Salins du Midi et nous avons la Camargue, la Bouvine qui attire toujours des visiteurs venus de maintenant toute l’Europe. Donc si vous voulez, ça crée une richesse économique pour les commerçants, mais également pour la Mairie parce qu’il y a toujours les retombées pour la Ville » révèle Pierre Mauméjean
Des retombées dont la mairie sait profiter : « La taxe de séjour avec 3 millions de visiteurs, ça commence à donner des recettes très intéressantes. Je crois qu’on est passé en quelques années de 50 000 euros à maintenant près de 450 000 euros. »
Outre la taxe de séjour, les recettes des parkings sont également « très importantes » selon Pierre Mauméjean.
Malgré les critiques contre les prix des parkings, le maire s’en défend : « J’entends souvent dire les parkings sont trop chers. Il faut aller voir un peu à côté combien ils coûtent au Baux-de-Provence, par exemple, ou à la Grande Motte. »
Avant de rappeler leurs importances dans le budget de la commune : « Ce sont les recettes des parkings qui font qu’on peut investir dans la voirie et avoir des dépenses que l’on ne pourrait pas faire parce que c’est notre seule recette propre en dehors des subventions, des dotations de l’État et des impôts éventuellement. ».
Des impôts qui, malgré les baisses des dotations de l’État, ne grimpent pas en flèche : « C’est vrai que les impôts n’augmentent pas depuis plusieurs années maintenant. » Et malgré tout cela, la commune réussie même le tour de force de réduire sa dette de 45 % en 10 ans.
La délinquance, un sujet prioritaire pour la commune
Chaque année, des millions de touristes viennent profiter de la région, avec eux, certaines personnes malintentionnées commettent des larcins au risque de rendre les villes touristiques moins sûres.
Afin de contrer ce problème, Aigues-Mortes investie depuis des années pour lutter contre la délinquance.
Des actions qui aujourd’hui portent leurs fruits : « Le renforcement de la police municipale, de la vidéo protection, la collaboration plus étroite avec la Gendarmerie fait qu’en 10 ans, on a fait tomber la délinquance de voie publique de 61 %. »
Des politiques qui sont de plus en plus difficile à mener pour les mairies qui font face à des coupes budgétaires drastiques : « Les maires ont surtout peur des coupes budgétaires et des compétences qu’on leur confie de plus en plus, mais sans les moyens. Donc ne serait-ce que pour la délinquance, augmenter la police municipale, faire de la vidéo protection, mais l’argent qui est-ce qui le paie ? C’est le contribuable local. » dénonce Pierre Mauméjean.
Avec un attrait touristique certain, la ville d’Aigues-Mortes parvient à développer de nouvelles recettes et arrive même à faire diminuer sa dette. Un succès que certains politiques à l’échelle nationale aimerait bien réussir.