Le 18 février 2025 marque donc une étape décisive pour le sport français avec le lancement officiel du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP) des Alpes Françaises 2030. Cette initiative, fruit d'une collaboration entre l'État, les Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) et le Comité International Olympique (CIO), vise à organiser des Jeux d'hiver exemplaires et respectueux de l'environnement. Reportage vidéo.
Accueillie par David Lappartient, président du CNOSF et ouverte par Michel Barnier, ancien premier ministre et représentant spécial, cette première assemblée générale a réuni les membres fondateurs : le mouvement sportif, David Lappartient, président du CNOSF et Marie-Amélie Le Fur, présidente du CPSF, Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. En présence également de Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux Olympiques du CIO, et Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, l’Assemblée générale s’est conclue par la signature des statuts et la désignation officielle du président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Alpes Françaises 2030, Edgar Grospiron.
Sa nomination intervient après le retrait de Martin Fourcade, légende du biathlon français, en raison de divergences avec les autorités locales. Edgar Grospiron s’est engagé à orchestrer des Jeux “impeccables et irréprochables”, en mettant l’accent sur une empreinte écologique minimale malgré un challenge de taille :
« C’est un long champ de bosses qui va durer cinq ans. Il va falloir avoir les cuisses, il va falloir avoir les genoux et ne vous inquiétez pas pour mes genoux, tout va bien encore. Ce que j’ai appris dans les bosses, c’est très simple en fait, c’est que la bosse n’est jamais le problème. La bosse, ça peut être l’opportunité, selon la manière dont on la regarde. Et donc je sais qu’il va y en avoir des bosses. Je sais qu’on va rencontrer des problèmes, des difficultés, et notre enjeu à tous, ça va être de transformer ces obstacles en opportunités. Parce que si on avait l’idée saugrenue de se trouver des excuses pour ne pas affronter les obstacles et les difficultés, alors à ce moment-là, on passerait dans le camp des spectateurs. Mais on est là tous ensemble pour être acteurs de ces Jeux, pour les vivre, et j’ai envie de fédérer tout le monde pour justement faire en sorte que, oui, ça va être à certains moments compliqués, oui, il va y avoir des décisions qui ne vont pas plaire à tout le monde, mais c’est ce qui va nous faire avancer. Et donc c’est à ça qu’on va s’attaquer tous ensemble. » a annoncé l’ancien champion olympique de ski acrobatique lors de sa prise de parole.
Les Jeux Olympiques et Paralympiques des Alpes Françaises 2030 se dérouleront du 1er au 17 février 2030, principalement dans les Alpes françaises et à Nice. Le projet prévoit la rénovation d’infrastructures existantes, gérées par un établissement public inspiré de la SOLIDEO des Jeux de Paris 2024. Cette approche vise à minimiser les coûts et l’impact environnemental, tout en laissant un héritage durable pour les régions hôtes.
Le budget total des Jeux est estimé à 3 milliards d’euros, répartis entre 2 milliards pour l’organisation et 1 milliard pour les infrastructures. L’État français a déjà manifesté son soutien en proposant une garantie financière initiale de 520 millions d’euros, couvrant divers risques, dont une éventuelle annulation des Jeux.
Un engouement que Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas hésité à mettre en avant : « Ces Jeux Olympiques et Paralympiques sont une formidable opportunité pour accompagner notre domaine alpin vers une montagne plus durable qui conserve toute son attractivite touristique.Ces Jeux doivent aussi être le grand évènement, sportif, festif, inclusif, dans lequel la France s’illustre par le nombre de médailles récoltées par ses champions. A nous tous de créer les meilleures conditions pour faire éclore les talents de demain. Ces JOP sont enfin une aventure collective à laquelle je souhaite associer chaque habitant de notre Région, mais bien au-delà, chaque Français. C’est un immense défi que nous relèverons tous ensemble ! »
Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur est revenu sur l’histoire de ces Jeux : « J’avais évoqué les Jeux d’hiver en janvier 2022 lors de mes voeux. J’ai fédéré les Alpes du Sud. Mais le CIO nous a dit: vous ne pouvez pas gagner seuls ! Nous nous sommes donc mariés avec Auvergne-Rhône-Alpes, avec Laurent Wauquiez. C’était difficile, on voulait les mêmes choses ! Donc, on a fallu partager. Donc, finalement cela a été très facile, avec une méthode simple et de bon sens, de gens qui veulent gagner. »
Les retombées économiques attendues sont significatives, avec la création estimée de 48 000 emplois équivalents temps plein à travers la France, dont 5 500 dans les Hautes-Alpes. Les sites de Serre-Chevalier et Montgenèvre accueilleront plusieurs épreuves olympiques et paralympiques, tandis que le village olympique sera implanté au Fort des Têtes à Briançon, offrant une opportunité de réhabilitation pour ce monument historique.
La question de l’installation du siège du Comité d’organisation étant validée, plusieurs autres devraient se poser, comme le lieu de la cérémonie d’ouverture. Là, encore, le Groupama Stadium est pressentie.