Alors que le nombre d’exploitations agricoles n’a cessé de baisser ces dernières années, en France métropolitaine, la question de la transmission de ces exploitations reste fondamentale. Pour tenter d’endiguer le phénomène, le PETR Vidourle Camargue a décidé de se saisir du sujet. Pour cela, des ateliers d’apprentissage sont effectués auprès d’élus du territoire afin de mettre en avant le sujet de la transmission. Reportage vidéo.
Rémunération insuffisante, surplus de normes, le métier d’agriculteur ne séduit plus. Alors qu’il existait plus d’un million d’exploitations agricoles en 1988, le nombre a chuté à 390 000 au début des années 2020. Un déclin du nombre d’exploitations qui s’explique en partie par les difficultés économiques rencontrées par les agriculteurs : « On est obligé de faire un constat. Il y a un désengagement en grand nombre des agriculteurs par manque de revenus. C’est le revenu qui impacte le devenir économique de l’agriculture. » déplore Jacques Gravegeal, vice-président du PETR Vidourle Camargue, et président des vins du Pays d’Oc.
Un déclin du nombre d’exploitations au niveau national, que l’on retrouve également sur le territoire du PETR Vidourle Camargue : « Au niveau national, il y a à peu près la moitié des exploitants qui partiront à la retraite d’ici 2030. Et sur le territoire Vidourle Camargue, ça suit à peu près ces mêmes tendances, avec même une population d’agriculteurs un peu plus âgés dans l’Hérault. Aujourd’hui, il y a une problématique, il y a un vieillissement de la population agricole et malheureusement, il n’y a pas suffisamment de personnes qui reprennent les fermes. Il y a une ferme sur trois qui n’a pas de repreneur suite à un départ en retraite », explique Emma D’Aviau, chargée de mission « Agriculture/Alimentation » au PETR Vidourle Camargue.
Le PETR agit pour l’agriculture grâce à des ateliers-formation à destination des élus
Pour tenter d’inverser la tendance, le PETR Vidourle Camargue se mobilise malgré son manque de pouvoir décisionnaire à ce sujet. Pour cela, des rencontres et des ateliers sont régulièrement organisés afin d’agir sur le renouvellement des générations agricoles sur le territoire.
Des ateliers qui rassemblent différents élus du territoire afin de les inciter à agir : « L’idée, c’est de pouvoir monter en compétence sur ce sujet-là et puis de réfléchir collectivement à ce qu’on peut faire à notre niveau. Le but, c’est que le territoire se saisisse des outils, des animations qui lui semblent les plus adaptées. » déclare Emma D’Aviau.
Philippe Renou, agriculteur et adjoint au maire, chargé de l’environnement et des services techniques à Villevieille (Gard) le reconnait, pour que la tendance s’inverse : « il faut une mobilisation à tous les niveaux, des élus, des accompagnants, des organismes qui sont créés pour que ce problème soit une priorité. »
Fils de viticulteur, n’ayant pas pu reprendre l’exploitation familiale, Ludovic Riviere, adjoint au maire dédié à l’urbanisme sur la commune de Montpezat (Gard) connait bien le sujet. Accompagné du PETR Vidourle Camargue, il tente d’apprendre, en tant qu’élu, à mieux gérer le sujet de la transmission agricole afin de mieux conseiller ses administrés :
« Avec le PETR et la Chambre d’agriculture, on travaille en harmonie. On fait des ateliers comme aujourd’hui. On apprend. Nous sommes des élus, mais on ne connaît pas tout. Donc on apprend, c’est important. »
Un apprentissage important pour l’ensemble des élus, qui se sentent parfois seuls et impuissants face à ce phénomène. « On est tout seuls et c’est important de se servir du PETR, de la Chambre d’agriculture, de la SAFER pour apprendre. En tant qu’élu, on a besoin de ces soutiens », déclare Ludovic Ribiere.
Impulser une nouvelle dynamique sur le territoire
Grâce au dialogue et à la rencontre entre ces différents acteurs du territoire, le PETR Vidourle Camargue espère bien impulser une nouvelle dynamique afin d’inverser la tendance et de faciliter la transmission d’exploitation agricole : « C’est un sujet qui nécessite un portage politique fort où les élus peuvent se saisir de cette problématique et avec des outils qu’ils ont à disposition. » argumente Emma D’Aviau.
Un challenge pour le territoire, pour lequel le PETR agit en donnant les clés d’apprentissage aux acteurs et politiques locales.
La mission “Pôle foncier” est financée dans le cadre de l’appel à projet PSN Occitanie “Coopération territoriale” d’un montant de 58 480€ FEADER et par la Région Occitanie d’un montant de 9 747€ pour la période 2025-2026.
Projet cofinancé par :
Le département du Gard (19 494€)
L’Agence de l’Eau RMC (9 747€)