Marseille : Comment Business France veut resserrer les liens d’affaires entre la France et l’Egypte ? 

« L’Égypte est un pays de grands comptes, avec très peu de PME. C’est le 27^ème client et 28^ème fournisseur de notre territoire. Tout l’enjeu consiste à réussir à accompagner les entreprises françaises en Égypte en 2025 » annonce Frédéric Ronal, Vice-président de la Chambre de commerce et d’Industrie Aix-Marseille Provence. 

180 entreprises françaises dont six provençales sont présentes en Égypte. Le géant français CMA CGM y multiplie les investissements. Après avoir obtenu une concession de 15 ans à Alexandrie en 2023, l’armateur investit à Ain Sokhna dans une nouvelle concession de 30 ans. 

« Nous allons pouvoir desservir la Jordanie, la Lybie, le Soudan. Après avoir développé le transport ferroviaire en Italie et en Espagne nous allons nous positionner en Égypte et développer des trains de marchandises. Le marché égyptien progresse de 20 % depuis le début de l’année et nos volumes sont en hausse de 5 %. Beaucoup de voitures, de pièces automobile, d’électroménager sont exportés d’Asie », indique Philippe Lesbros, responsable de la ligne Asie Méditerranée. Sur les 11 lignes qui touchent les ports égyptiens, seul le service Asie Adriatique touche Alexandrie via le Canal de Suez sous escorte de la force navale « Aspides ».

Photo : Philippe Lesbros, responsable de la ligne Asie Méditerranée ©NBC

Depuis la crise en Mer Rouge et la multiplication des attaques des Houtis contre les navires transitant via le canal, l’Égypte a perdu 6 milliards de dollars de recettes. « Nous avons perdu 75 % de nos recettes », précise Yahya El Wahik, Bellah, directeur du service commercial au ministère du commerce égyptien. 

Le canal de suez par lequel transite 12 % du commerce mondial est affecté par la baisse de 40 % des trafic en Mer Rouge. La moitié des navires transite par le cap de Bonne Espérance. « Malgré les turbulences régionales l’Egypte connaît un nouvel élan avec des fonds du FMI, de 7,4 Mds USD de l’UE et 35 Mds USD d’investissements émiratis », souligne Frédérique Lefevre, responsable de la région Sud et Corse de Business France. 

Pour l’Ambassadeur de France en Egypte, Eric Chevallier, le pays se positionne comme « un pôle de stabilité dans une région où règne le chaos ». La croissance est inférieure à 3 % et seuls les investissements directs étrangers peuvent asseoir le développement du pays qui devient un hub manufacturier. 

Principaux atouts ? La qualité du capital humain et le potentiel de développement des énergies renouvelables propices à l’exportation de carburants verts. Un premier projet d’hydrogène vert a vu le jour en novembre 2022. Au total une vingtaine de projets sont en cours portant sur de la production d’ammoniac, d’hydrogène et de méthanol.  

Les investissements de Valeo sont souvent cités en exemple.  « 3000 ingénieurs travaillent au Caire pour Valeo, ils produisent les ressources informatiques vendues aux constructeurs automobiles », complète Eric Chevallier. 

L’Égypte compte 6 ports, 9 zones franches et en projet la construction de 6 nouvelles zones, des nouvelles infrastructures de transports, le développement des télécommunications. Des secteurs porteurs dans l’industrie agroalimentaire, le tourisme, la santé, l’agriculture, la restauration, sont autant de débouchés potentiels pour les entreprises françaises. Il faut cependant que le pays poursuive ses réformes pour alléger la fiscalité, réduire le temps nécessaire pour les formalités douanières de 14 à 7 jours.    

Photo 1) Business France a organisé un roadshow destinés à stimuler les relations d’affaires entre la France et l’Égypte le 1^er octobre à Marseille.  ©NBC