Sept ans après son lancement à Marseille, le Smart port Challenge, concours d’innovation dédié à la filière maritimo-portuaire, étend son influence le long du Rhône avec une démarche rebaptisée Le Smart Port en Grand. Un clin d’œil au plan Marseille en Grand et au projet d’intégration des ports de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône (MeRS). Porteurs de projets et start-up ont deux mois pour relever les neuf défis, révélés le 4 juillet dernier.
Pour la première fois dans l’histoire du Smart Port Challenge, les présidents du Port de Marseille-Fos, de la Chambre de commerce et d’Industrie Aix-Marseille Provence et d’Aix-Marseille Université, partenaires fondateurs de la démarche Smart Port en Grand, se sont réunis le 4 juillet, au Palais de la Bourse à Marseille, pour présenter la cinquième édition du concours d’innovation maritime et fluvio-portuaire.
Neuf défis portant sur la préservation de la biodiversité, la réutilisation des eaux pluviales, sur le traitement des friches polluées, ou encore l’interface entre le navire et les autres modes massifiés (fer et fleuve) mais aussi sur la rupture de charge entre le bateau amarré dans un port fluvial et la livraison en mode doux au destinataire en cœur de ville. D’autres défis sont voués à développer de la co innovation sur le terrain des énergies renouvelables (photovoltaïque, houlomotrice).
Photo ci dessus : Pour la première fois dans l’histoire du Smart Port Challenge, les présidents d’Aix-Marseille Université, de la Chambre de commerce et d’Industrie Aix-Marseille Provence et du Port de Marseille-Fos, Eric Berton, Jean-Luc Chauvin et Christophe Castaner, respectivement, partenaires fondateurs de la démarche Smart Port en Grand, se sont réunis le 4 juillet, au Palais de la Bourse à Marseille. ©GPMM
Le port lance des défis pour améliorer ses fonctions régaliennes et commerciales
Pour cette nouvelle édition, le port de Marseille-Fos est impliqué dans plusieurs défis liés à la fois à ses fonctions régaliennes et commerciales. Deux d’entre eux portent sur l’amélioration de la gestion des escales de navires du point de vue informatique (que ce soit à travers la capitainerie et son logiciel Neptune) ou en collaboration avec les services portuaires (pilotage, lamanage et remorquage).
Un troisième défi, présenté par Corsica Linea et La Méridionale (CMA CGM), vise à améliorer l’information voyageurs sur les terminaux passagers Corse et surtout Maghreb avant l’embarquement sur les navires. « Nous avons l’ambition de faire de Marseille-Fos le premier port de Méditerranée et le port des énergies décarbonnées de demain. Il faut investir dans l’innovation, dans les transitions, pour avoir un coup d’avance », souligne Jean-Luc Chauvin, Président de la CCI Aix-Marseille-Provence.
L’élu consulaire a également dressé le bilan du Smart Port depuis sa création en 2017 avec 32 défis lancés et 180 start-up ayant fait acte de candidature. « 34 lauréats et 480 000 € de dotations ont été distribuées », a-t-il précisé. Cette année encore, 15 000 € de dotations sont prévues pour les futurs lauréats. L’été promet d’être studieux pour les start-up et entreprises innovantes. Elles ont jusqu’au 28 août prochain pour soumettre leurs candidatures.
Avec le Smart Port, le port de Marseille-Fos joue l’ouverture sur le territoire comme le rappelle Christophe Castaner : « Le Smart Port rassemble à la fois les acteurs du port, les institutionnels, académiques, les industriels. Il agit comme un laboratoire d’innovations collectives. Nous sommes à un moment historique de la décarbonation. Comment créer de la valeur et des emplois ? Il faut travailler à l’échelle territoriale car le port est sur l’axe Méditerranée Rhône Saône avec une logique des corridors (… ) ».
Le groupe Bouygues marque son grand retour en 2024, avec deux challenges, après avoir lancé en 2021 un défi portant création d’un jumeau énergétique du port. « Le défi de notre filiale Colas touche à la biodiversité du port et à la récupération de l’eau de pluie, son stockage dans les sous-sols du port qui permettrait d’irriguer les plantes et d’abaisser la température de la zone portuaire. Le deuxième défi cette année vise à exploiter l’énergie des vagues pour produire de l’énergie renouvelable. Au niveau mondial, 15% de la production d’énergie pourrait provenir de la force houlomotrice », souligne Christophe Lienard directeur central de l’innovation du Groupe Bouygues.
S’il était relevé, le défi lancé par CMA CGM cette année pourrait résoudre bien des problèmes et accélérer le report modal en veillant à mieux organiser la rencontre entre le navire et les transports ferroviaires et fluviaux à l’heure où le port de Marseille-Fos souhaiterait proposer un départ quotidien de barge contre quatre départs par semaine actuellement et ce dans le cadre des travaux du Conseil interportuaire de l’axe Rhône-Saône.
« Notre défi porte sur l’utilisation de l’IA pour nous aider à développer des solutions intermodales plus fiables vers et depuis le port de Marseille-Fos jusqu’à Lyon et le Grand Est. Un tiers de volumes transportés sur les mers et océans par CMA CGM ont également une partie de transport terrestre, soit 7 M Evp dont 70% sont transportés par train et barge, le reste étant effectué par camion. Notre ambition consiste à développer le train, la barge et le camion décarbonné tout en coordonnant les escales de navires », souligne Philippe Alix, directeur transport multimodal de CMA CGM.
Devenu opérateur ferroviaire en début d’année en se portant acquéreur de Continental Rail en Espagne, le troisième armateur et 5ème logisticien mondial (qui vient de racheter Bolloré Logistics) se prépare à de nouveaux développements ferroviaires en Italie en partenariat avec GTS Rail pour la traction de trains de marchandises entre Gênes et Milan avec des ambitions de développement en Autriche, en Suisse et en Allemagne depuis les ports de Méditerranée.
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