Marseille : La Nomination de Jacques Witkowski, un nouveau Préfet pour les Bouches-du-Rhône et la région PACA, au cœur de la lutte contre le narcotrafic 

Âgé de 62 ans, Jacques Witkowski est un haut fonctionnaire chevronné, issu de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Sentinelle, 1983). Administrateur de l’État de troisième grade, il cumule plus de trente ans de carrière au sein des services de l’Intérieur, marquée par des postes exigeants en outre-mer et en métropole. 

Connu pour son style direct et son engagement sans faille, Witkowski est perçu comme un “saint-cyrien” apportant une rigueur militaire à l’administration. Lors de sa conférence de presse à Strasbourg le 18 novembre, il a commenté sobrement : “La nomination n’est pas encore intervenue”, confirmant à demi-mot l’imminence de son départ pour Marseille. Sa prise de fonction effective est attendue dans les prochains jours, sous l’autorité du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Cette nomination intervient dans un timing critique. Depuis le 20 octobre 2025, la préfecture régionale est orpheline : Georges-François Leclerc, nommé en janvier dernier en remplacement de Christophe Mirmand, a été rappelé à Paris pour devenir directeur de cabinet d’Emmanuel Macron. Leclerc, en poste moins d’un an, avait déjà dû affronter une région en ébullition, avec une escalade des violences liées au trafic de drogue.

Le 18 novembre, jour même de l’annonce, Emmanuel Macron a réuni à l’Élysée une task force exceptionnelle sur la lutte contre le narcotrafic, à laquelle Witkowski a participé. Cela souligne l’urgence : quelques jours plus tôt, le jeune Mehdi Kessaci a été assassiné dans un “crime d’avertissement” à Marseille, selon le procureur de la République. 

Les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes enregistrent une multiplication des règlements de comptes, avec plus de 50 homicides liés aux stupéfiants en 2025. La région, porte d’entrée méditerranéenne pour les flux illicites, concentre 40 % des saisies de cocaïne en France.

Jacques Witkowski hérite d’un mandat aux contours bien définis, aligné sur les priorités nationales. En tant que préfet de région, il coordonne les services de l’État sur six départements, gère les crises (comme les feux de forêt récurrents) et pilote la zone de défense Sud, englobant la Corse et l’Occitanie pour les questions sécuritaires. 

Pour les Bouches-du-Rhône, département le plus peuplé de France après Paris (2 millions d’habitants), il supervisera aussi le rôle de préfet de police, renforcé par un décret de mars 2025.

Dès son arrivée, il rencontrera les élus locaux, comme la présidente du Conseil régional Renaud Muselier, qui s’est félicité sur X : “Un message clair pour renforcer la sécurité en PACA.” Martine Vassal, présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, a salué un “choix fort pour la région”.

La nomination de Witkowski est saluée comme un signal fort de l’exécutif : un préfet expérimenté, non un novice, pour un poste vacant trop longtemps. Dans un contexte où le narcotrafic représente une menace “systémique” selon le président, il incarne la volonté d’un “choc d’autorité” prôné par l’Élysée. Des observateurs, comme ceux de France Bleu, soulignent que cette arrivée coïncide avec des mobilisations locales, comme les rassemblements du 22 novembre en soutien à la Palestine.

À l’horizon 2026, avec les élections municipales à Marseille en vue, Witkowski aura pour défi de restaurer la confiance des citoyens. Son mandat, potentiellement jusqu’en 2027, pourrait redéfinir la gouvernance d’une région où l’État doit affirmer sa présence face aux trafics et aux inégalités territoriales.

Jacques Witkowski, saint-cyrien de conviction, arrive ainsi à Marseille non comme un administrateur distant, mais comme un stratège de terrain. PACA, terre de contrastes entre calanques azurées et cités sous tension, attend de lui un équilibre entre fermeté et dialogue. Un chapitre se ferme, un autre s’ouvre – avec l’espoir d’une Provence plus sereine.