Avec l’inauguration de cette IRM 3 Tesla, l’Institut du Cancer de Montpellier (ICM) franchit une étape clé dans le développement de son offre de soins et se dote d’un matériel de pointe adapté aux pathologies que traite l’établissement. Cet équipement va permettre de grandement améliorer le diagnostic des cancers, d’ouvrir de nouvelles perspectives de traitement et de recherche tout en assurant la prise en charge des patients. Reportage exclusif.
Construit par l’entreprise allemande Siemens Healthineers, leader dans le domaine de l’imagerie médicale, c’est un véritable bijou de technologie que vient d’acquérir l’ICM. Cette IRM 3 Tesla vient compléter l’lRM 1.5 Tesla déjà en fonction au sein de l’établissement et permet à l’ICM de rester à la pointe de la recherche et du traitement du cancer.
Représentant un investissement de près de 2 millions d’euros, cette IRM a été financé par l’ICM, le groupe de médecins radiologues du Centre Radiologie et Physiothérapie (CRP) et par l’ARS Occitanie. Cela permet également à l’ICM de soutenir la mise en œuvre du Schéma Régional de Santé 2023/2028 de l’ARS Occitanie.
Une technologie de pointe au service des patients
Grâce à son champ magnétique plus puissant, cette IRM permet d’obtenir des images en haute résolution et de traiter plus rapidement les données.
« Les IRM sont depuis des années un des éléments indispensables dans le diagnostic et le traitement des cancers. Celle que nous inaugurons aujourd’hui est deux fois plus sensible que les IRM plus anciennes. » précise le Professeur Marc YCHOU, Directeur Général de l’Institut du Cancer de Montpellier.
Par ailleurs, l’arrivée de cette nouvelle unité d’IRM va permettre d’accueillir une quarantaine de patients supplémentaires par jour, de réduire les délais de rendez-vous. Il permet également de réduire la durée des examens et donc d’améliorer le confort du patient.
C’est un dispositif parfaitement adapté pour les pathologies que traite l’ICM avec notamment des pathologies plus complexes telles les tumeurs cérébrales, les maladies du péritoine ou les cancers pelviens. « Elle va servir à la fois pour le diagnostic, la thérapeutique puisqu’elle complète notre appareillage de technologies de radiothérapie guidées par IRM-Linac » poursuit-il.
« Ici à Montpellier nous sommes le seul établissement de France où l’IRM diagnostic est intégré au service de radiothérapie, ce qui permet d’éviter la partie scanner et de faire un processus tout-IRM du début du diagnostic jusqu’au traitement du patient. » explique le Professeur David Azria, Coordinateur du département de Radiothérapie Oncologique et Directeur scientifique de l’Institut du Cancer de Montpellier
Un outil de Diagnostic oui, mais aussi une plateforme de recherche
Il ne faut pas oublier que l’ICM n’est pas seulement un institut, il intègre également un département de recherche avec l’Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier (IRCM) qui accueille des chercheurs de l’INSERM.
Le perfectionnement des IRM est une avancée majeure pour la prise en charge des patients en clinique, surtout sur certains cancers dont ceux du pancréas, du rectum, du colon ou des ovaires. Ils permettent d’établir un diagnostic très précis de la pathologie des patients et d’analyser les tumeurs sans avoir à recourir à une biopsie.
« Cette IRM 3 Tesla nous permet de faire une meilleure cartographie des lésions, cela améliore grandement la prise en charge chirurgicale et ça guide vraiment le chirurgien » estime le Professeur Stéphanie Nougaret, Médecin radiologue et cheffe d’équipe d’unité INSERM.
L’arrivée de cette IRM permet également de se projeter dans la chirurgie de demain, en incluant de la réalité augmentée afin de faciliter les opérations. « l’idée c’est de faire appel à de la réalité virtuelle embarquée. Une fois la cartographie du bilan lésionnel effectuée, le chirurgien aurait recours à des lunettes 3D lui permettant d’afficher dans le contexte opératoire la cartographie de la lésion en réalité augmentée » explique Stéphanie Nougaret.
L’IRM 3 Tesla va également permettre à l’équipe du Pr Nougaret de développer de nouvelles séquences d’imagerie afin d’améliorer la compréhension des réponses aux traitements notamment en radiothérapie.
« Sur les cancers du pancréas on sait que l’hypoxie tumorale joue énormément dans la réponse à la radiothérapie, on a mis au point des nouvelles séquences qu’on va implémenter sur cette nouvelle IRM pour essayer de mieux comprendre ce qui se passe chez les patients. L’objectif étant de toujours avancer dans le traitement du cancer et d’améliorer le pronostic des patients » conclut Stéphanie Nougaret