Cette année, l'Institut du Cancer de Montpellier (ICM) célèbre son centenaire. L'occasion de revenir sur un siècle de progrès dans la lutte contre le cancer. Quelles sont les avancées réalisées et les perspectives futures dans la recherche et les soins aux malades ? Reportage au coeur de la lutte contre le cancer.
2023 est une année exceptionnelle qui marque le 100ème anniversaire de l’ICM, un jalon majeur dans l’histoire de l’institut. « Le 26 octobre 1923, c’était la naissance du Centre régional de lutte contre le cancer à Montpellier, au sein de l’hôpital public suburbain, qui deviendra plus tard l’hôpital Saint-Eloi. En l’espace d’un siècle, cette petite unité de cinq lits dans le contexte hospitalier montpelliérain s’est métamorphosée en un campus de renommée internationale » explique Marc Ychou, directeur général de l’ICM.
L’Institut fait aujourd’hui partie des seuls trois centres nationaux hors Paris à être labellisé SIRIC pour la recherche contre le cancer, c’est le seul centre labellisé dans le sud de la France.
L’ICM est devenu un “Comprehensive Cancer Centre,” une institution qui englobe l’ensemble de la lutte contre le cancer, de la prévention aux soins, en passant par la recherche clinique et la recherche en laboratoire.
Pour continuer d’innover, ICM peut compter sur la générosité du secteur privé et des entreprises locales, qui comprennent que l’ICM est un atout majeur pour Montpellier, tant en termes de soins que de développement de la recherche, de brevets, de start-up, et de croissance économique.
François-Xavier Lauch, Préfet de l’Hérault et Président du Conseil d’Administration de l’ICM a souligné l’importance d’un investissement financier massif dans la recherche en cancérologie. Il a également mis en avant la nécessité de structurer et développer l’écosystème de recherche autour de l’ICM. Les collaborations entre chercheurs, institutions universitaires, et entreprises privées sont essentielles pour continuer à faire progresser la lutte contre le cancer.
Lamine GHARBI, Président de la Fédération de l’Hospitalisation Privée, a mis en exergue l’importance de la collaboration entre les institutions publiques et privées dans le domaine de la santé. Il a mis en avant l’importance de la qualité des soins et de la recherche, notant que lorsque le centre hospitalier universitaire est performant, les cliniques privées en bénéficient également.
De son côté, Henri Pujol, Président d’honneur du centenaire de l’ICM et ancien Directeur Général de l’ICM a exprimé sa fierté pour l’ICM, classé parmi les trois ou quatre meilleurs centres anticancéreux en France. Il a rappelé que la recherche en cancérologie est désormais internationale et que les avancées scientifiques circulent rapidement, ouvrant la voie à des traitements de plus en plus efficaces.
Le Pr David Azria, Coordonnateur du Département de Radiothérapie Oncologique et Directeur Scientifique de l’Institut du Cancer de Montpellier, a expliqué comment la recherche fait partie de l’ADN des médecins de l’ICM. L’objectif est d’appliquer rapidement de nouvelles molécules et technologies au bénéfice des patients. Il a également mis en avant l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle pour améliorer la prise en charge des patients.
Michaël Delafosse, Maire de Montpellier et Président de la Métropole rappelle que Montpellier est résolument tournée vers l’avenir, notamment avec Med Vallée, un grand projet visant à soutenir l’excellence en matière de recherche et d’innovation dans le domaine de la santé.
« On parle beaucoup d’immunothérapie, de chirurgie moins invasive, de radiothérapie guidée par l’imagerie médicale, et Montpellier est très performante en la matière, mais au-delà de cet effort de recherche, la prévention est primordiale. Nous devons marteler que 40 % des cancers peuvent être évités par des gestes de prévention simples et également en faisant des gestes de détection précoce des cancers » a expliqué le Préfet.
Michaël Delafosse a également mis en avant les efforts de prévention, notamment à travers la promotion du sport et des actions de sensibilisation dans les quartiers défavorisés.
« On a de moins en moins de mortalité pour certains cancers, c’est un exploit fabuleux de la recherche. On parle de guérison maintenant, alors qu’on ne le faisait pas il y a 20 ans. Il y a 25 ans, on était à 40 % de guérison totale, et on est à 65 % maintenant. On a des traitements de plus en plus sophistiqués, adaptés, qui ciblent parfaitement les tumeurs, qui protègent les tissus sains, que ça soit la chimiothérapie, l’immunothérapie, la radiothérapie, les chirurgies robotiques, tout un panorama de traitements de plus en plus ciblés. On va guérir et on va guérir tout le monde » assure le Professeur Azria avec optimisme.