Considéré comme le plus gros chantier d’infrastructure de transport français sur la décennie à venir, le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) qui prévoit la création de la ligne nouvelle Toulouse-Bordeaux-Dax répond à la fois aux enjeux de mobilité longue distance, de développement des trajets du quotidien et du fret ferroviaire. Le démarrage des travaux des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse, première étape du GPSO, marque ainsi le coup d’envoi de ce grand projet d’infrastructure.
Situé dans les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, le Grand Projet ferroviaire du Sud- Ouest (GPSO) s’inscrit dans la continuité de la ligne Sud Europe Atlantique Tours-Bordeaux, mise en service en 2017.
Il a pour ambition d’améliorer l’offre globale de services ferroviaires dans le grand Sud- Ouest et les mobilités transfrontalières avec la péninsule ibérique. Il répond à la fois aux enjeux de mobilités longue distance, de développement des transports du quotidien et du fret ferroviaire.
Intégrant les objectifs les plus exigeants en matière de préservation de l’environnement, le GPSO comprend la création d’une ligne et de gares nouvelles sur les trois axes Bordeaux-Toulouse, Toulouse-Dax-Espagne et Bordeaux-Dax-Espagne, ainsi que les aménagements ferroviaires de la ligne existante Bordeaux-Toulouse au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse.
Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie, est le préfet coordonnateur du GPSO. SNCF Réseau et SNCF Gares & Connexions sont les maîtres d’ouvrage.
24 collectivités territoriales d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine ont signé aux côtés de l’État, de SNCF Réseau et SNCF Gares & Connexions, le plan de financement de la phase 1 du GPSO, déclarée d’utilité publique (AFNT, AFSB, lignes nouvelles Bordeaux-Toulouse et Sud-Gironde-Dax).
Ce plan prévoit un financement à parité entre l’État et les collectivités à hauteur de 40 % chacun, les 20 % restants seront apportés par l’Union européenne (plan de financement détaillé en annexe).
L’estimation des coûts d’investissement est de 14 milliards d’euros courants pour la phase 1. Le coût d’investissement de la phase 2, ligne nouvelle Dax- Espagne, s’élève à 4 milliards d’euros (constants, valeur août 2013).
Les 418 km de ligne nouvelle des deux phases ainsi que les 3 gares nouvelles et 2 haltes permettront de renforcer l’accessibilité et l’attractivité des territoires du Sud-Ouest, jusqu’à l’Espagne.
Un projet européen qui relie les corridors Atlantique et Méditerranéen
Pour le transport de voyageurs
Les liaisons entre l’Europe du Nord, la péninsule ibérique et entre les façades atlantique et méditerranéenne vont être améliorées et favoriser une mobilité plus durable pour tous les voyageurs.
Les lignes nouvelles participent pleinement au renforcement du maillage national et européen, avec des temps prévus sur l’axe Paris-Bordeaux-Toulouse comparables à ceux sur l’axe Paris-Lyon-Marseille.
Ce maillage sera complété et l’intermodalité renforcée avec la création de dessertes intermédiaires au travers des gares nouvelles de Mont-de-Marsan, Agen et Montauban, ainsi que les haltes SRGV Sud-Gironde et côte Landaise.
Pour le transport de marchandises
Le GPSO s’inscrit plus largement dans le développement du maillage ferroviaire national et européen et dans la stratégie nationale de développement du fret ferroviaire avec un objectif de 25 % de fret par le train en 2050.
Composante du GPSO, les Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT) ont pour objectif de répondre aux enjeux de desserte du territoire face à l’augmentation du trafic voyageurs et fret en compatibilité avec la future ligne nouvelle entre Bordeaux et Toulouse.
Ils permettront d’accueillir dans de bonnes conditions les circulations TGV depuis l’extrémité de la LGV jusqu’à la gare de Toulouse-Matabiau, et de développer l’offre de service des trains du quotidien (TER) de 58 en 2024 à 92 en 2032, en cohérence avec les ambitions affichées pour le Service Express Régional Métropolitain (SERM) de l’aire toulousaine.
Quatre voies ferrées pour augmenter la capacité ferroviaire
La mise à 4 voies de Toulouse à Saint-Jory consiste à proposer à terme 2 voies rapides (160 km/h) et 2 voies lentes (130 km/h), avec les aiguillages nécessaires pour assurer les communications entre elles.
Outre les travaux de terrassement, la pose de nouveaux rails, traverses, ballast et l’adaptation des réseaux hydrauliques, 12 ouvrages devront être adaptés ou reconstruits en vue de l’élargissement de la plateforme ferroviaire ou de la réalisation d’accès aux quais de gare. Une galerie couverte sera construite au-dessus des voies afin d’assurer la protection des voies vis-à-vis des risques industriels générés par le site Seveso du dépôt d’hydrocarbures de Lespinasse.
Le projet comprend la construction de 3 km de murs de soutènement afin de minimiser l’impact foncier et la réalisation de 7,7 km de murs antibruit pour réduire l’impact lié à l’augmentation du trafic.
La création de voies nouvelles impose également d’importantes modifications des installations de signalisation ferroviaire et de télécommunications. Les travaux consistent à mener de front la création/modification de postes d’aiguillages et l’adaptation de la signalisation latérale, d’une part, et les installations de télécommande au sein de la commande centralisée du réseau (CCR) de Toulouse, d’autre part.
L’opération AFNT prévoit aussi la mise en œuvre d’une nouvelle technologie de caténaire pour renforcer la fiabilité de l’infrastructure et répondre aux standards internationaux d’interopérabilité. L’élargissement de la plateforme ferroviaire nécessite ponctuellement de légers décalages de la voirie adjacente ainsi que la déviation de réseaux de toutes natures (transport d’électricité, de gaz, d’eau, fibre optique, …) par leurs concessionnaires.
« Je me réjouis de l’engagement des travaux des AFNT, en ce début d’année 2024, qui sont les premiers résultats des efforts conjoints de l’État et des collectivités territoriales partenaires pour réaliser ce projet ferroviaire d’ampleur. C’est une première brique du futur GPSO qui se matérialise sur le terrain, avec à terme une desserte à grande vitesse des territoires des deux régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. » a indiqué Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie.
« Le lancement des travaux des aménagements ferroviaires au Nord de Toulouse est une étape cruciale dans l’aboutissement du projet de ligne à grande vitesse Toulouse-Bordeaux-Dax. Dans quelques années maintenant, Toulouse et l’Occitanie seront enfin connectées à la grande vitesse. Vers Paris d’une part, mais aussi vers le Sud de l’Europe. Cette infrastructure nous permettra par ailleurs d’augmenter la fréquence des trains du quotidien sur l’axe Toulouse-Montauban, à la manière d’un RER.
Le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest comme la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan illustrent clairement le new deal ferroviaire que j’appelle de mes vœux, en France comme au niveau européen. » a expliqué Carole Delga présidente de la Région Occitanie.
« L’arrivée de la Grande vitesse est un considérable progrès pour Toulouse et l’ensemble de la Métropole. Cette nouvelle ligne crée de nouvelles opportunités pour les Toulousains, en les rapprochant, tout à la fois, de Bordeaux, de l’Espagne et de Paris.
Elle constitue une puissante alternative décarbonée à la voiture et à l’avion, dans des conditions confortables, propices au travail à bord pour ceux qui voyagent dans un cadre professionnel. » a ajouté Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.
« Nous devons lutter contre les bouchons et protéger les Hauts- Garonnais des pollutions atmosphériques. Développer le rail est un moyen efficace, durable, pour y parvenir et accélérer la nécessaire bifurcation écologique.
Le démarrage du chantier des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse est une étape majeure qui acte le lancement des travaux du GPSO. Le Département est le deuxième plus gros financeur de ce projet en Occitanie. Un projet qui permettra de relier notre territoire au Réseau des lignes à grande vitesse mais également d’offrir aux Haut-Garonnais, ruraux comme métropolitains, une alternative de transport du quotidien compétitive et décarbonée.
C’est en combinant un mix de solutions, le vélo, le covoiturage, le rail, les transports en commun, que nous parviendrons à réduire l’utilisation de la voiture individuelle. C’est le sens du partenariat engagé avec les autres collectivités locales pour développer un Service Express Régional Métropolitain. » a conclu Sébastien Vincini, Président du Département de Haute-Garonne.
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