Serre espalion Aveyron ©Jérémy Flament
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redaction
14 février 2024 Dernière mise à jour le Mercredi 14 Février 2024 à 09:40

Chaque année, à l’occasion de la Saint-Valentin, de nombreux couples s’offrent des bouquets de fleurs, souvent composés de la populaire rose rouge. Cependant, les événements récents, tels que les accords commerciaux entre l’Union européenne et le Kenya (le plus grand fournisseur de roses), ainsi que les mouvements sociaux des agriculteurs, ont mis en évidence la nécessité de réviser nos systèmes agricoles. Malgré ces défis, la production française a des avantages qui pourraient la placer en tête, surtout dans un contexte où les prix de l’énergie augmentent… à condition que tous les acteurs de la chaîne travaillent ensemble.

La Saint-Valentin 2024 promet de mettre une fois de plus en avant le marché international des fleurs coupées, ainsi qu’une forte demande de roses, les préférées des consommateurs.

Selon une étude de FranceAgrimer réalisée par Kantar, la rose, fleur printanière mais consommée toute l’année, reste la reine incontestée des bouquets, représentant 58 % des fleurs achetées par les Français et plus de 42 % des fleurs importées.

rose

Une offre de fleurs françaises limitée, entraînant une prédominance des fleurs importées sur le marché

La concurrence internationale et l’obligation de produire en grand volume pour être rentable, rendent aujourd’hui la floriculture en France difficile. La majorité des fleurs provenant de l’importation entraîne une chute des producteurs français, passant de 8000 exploitations spécialisées en 1985, à plus que 278 aujourd’hui selon les données de FranceAgrimer.

Xavier Désiré, fleuriste et producteur en Ile-de-France témoigne : « J’ai été contraint de cesser mon activité, car le faible volume de ma production ne me permettait tout simplement pas d’en vivre : sur les dix dernières années, je n’ai pu me rémunérer qu’une seule année. Comme j’ai l’habitude de le dire, il faut travailler dans l’horticulture par passion et non par appât du gain ».

Des initiatives prises pour la floriculture française

Pour mettre en valeur les forces de la production florale française et déterminer comment la relancer, les autorités publiques ont lancé des initiatives visant à mieux comprendre l’état de la filière : des labels, des initiatives de recensement et le soutien constant des floriculteurs français. En effet, grâce à un climat très favorable et à des producteurs qui anticipent l’évolution des normes environnementales, les fleurs françaises ont de nombreux atouts pour le marché français.

Parmi les initiatives mises en place, le projet Bleu Blanc Fleurs, porté par Excellence Végétale, dont l’un des objectifs est de recenser une population de floriculteurs encore mal connue. « Nous avons mené une étude de fond pour comprendre la nouvelle démographie des producteurs de fleurs coupées, par le biais d’une enquête menée auprès des producteurs », précise Malorie Clair, responsable du projet.

tulipes

Sessile.fr : mettre en relation les consommateurs avec des artisans fleuristes locaux

Avec les préoccupations environnementales des consommateurs, de plus en plus de consommateurs seraient prêts à acheter des fleurs locales et de saison si on leur en donnait la possibilité.

Afin d’encourager la floriculture française, la plateforme Sessile.fr propose des bouquets de fleurs locales et de saison, en mettant en relation les consommateurs avec des artisans fleuristes locaux de France, Belgique et du Luxembourg.

La plateforme a d’ailleurs pu remarquer que les consommateurs étaient même prêts à se passer des roses. En effet, pour la Saint-Valentin 2023, 80 % des bouquets vendus à cette occasion étaient des bouquets de fleurs de saison sans roses.

fleuriste

Un marché à l’impact environnemental significatif

Les fleurs coupées et l’horticulture en général sont des secteurs avec des enjeux environnementaux avérés, notamment en raison de l’importation de la plupart des fleurs consommées.

« Les horticulteurs français sont engagés depuis longtemps dans une réflexion sur l’impact environnemental de leur activité, en entreprenant par exemple des démarches de certification comme Plante Bleue. De plus, l’utilisation de produits phytosanitaires fait l’objet de démarches de réduction », souligne Véronique Brun, déléguée du syndicat Verdir.

D’autres projets pourraient permettre d’aller plus loin dans l’évaluation de l’impact environnemental de la production de fleurs, notamment la mise en place d’une analyse du cycle de vie, qui permettrait d’identifier les segments de production qui émettent beaucoup de CO2 ou qui consomment beaucoup de ressources.

« Une telle initiative permettrait de mettre en valeur de nouvelles pratiques de production, plus en accord avec les enjeux de transition écologique, et sur lesquels les producteurs français sont déjà en avance », ajoute Laurent Ronco d’Astredhor.

Si l’affichage environnemental et l’information des consommateurs sont indispensables, il est en revanche nécessaire de permettre des transformations concrètes au sein des itinéraires de production pour que la fleur de demain coïncide avec les enjeux de transition écologique d’aujourd’hui.

Champ de fleurs

Un article de Lucie Millet – photo principale ©Jérémy Flament

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