La sécurité sous toutes ses formes, qu’il s‘agisse de criminalité, de cybercriminalité, ou de la protection des citoyens contre les catastrophes naturelles ont ponctué la cinquième édition de la Convention des maires de la région Sud qui s’est tenue le 13 novembre au Parc Chanot à Marseille. De nouveaux moyens pour soutenir l’action des édiles ont été annoncés par l’État et la Région Sud.
Triste coïncidence. Ce 13 novembre 2023, jour de commémoration des attentats terroristes au Bataclan, s’est tenue la 5ème convention annuelle des maires organisée par la Région Sud sur le thème de la sécurité.
2023 fut une année particulièrement éprouvante pour les élus de la république lors des émeutes du mois de juin. « Nous connaissons une explosion de violence. Nous avons enregistré au premier semestre 2023 une hausse de 284% comparée au premier semestre 2021 et une hausse des violences de 37 % comparé à 2022 (menaces, outrages) exprimées vis-à-vis des institutions, des enseignants. Des chiffres démontrant une situation exceptionnelle et insupportable. Les violences physiques sont en hausse de 7,2% au premier semestre », a souligné Frédéric Vaux, directeur général de la police nationale devant 1400 participants réunis dans le grand auditorium du Parc Chanot toute la matinée.
« Région sud, la région sûre acte 2 »
Parmi les maires ; issus des 946 communes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le maire de Briançon. Arnaud Murgia estime nécessaire de renforcer davantage la protection de la vie privée des élus et de leur famille avec quelques interrogations pratiques. « Le coût d’installation d’une vidéo protection au domicile est-il déductible des frais de mandat ? », questionne-t-il tout en soulignant l’explosion des flux migratoires via le col du Montgenèvre et le manque de capacité des centres d’hébergement.
En réponse aux questions et craintes des élus, Renaud Muselier, président de la Région Sud, a « apporté des réponses concrètes » aux côtés de la Secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville Sabrina Agresti-Roubache en signant une convention expérimentale pour sensibiliser 2 000 lycéens par an à la prévention de la radicalisation. Mesure inédite en France, les formateurs de la région seront formés par des agents du ministère de l’intérieur. Par ailleurs, le territoire va bénéficier du renfort des effectifs de gendarmerie annoncé par le président de la République en début d’année.
« 239 nouvelles brigades dans l’Hexagone et 15 en Région Sud, 8 fixes et 7 mobiles. Nous allons densifier le maillage de 172 à 187 brigades jusqu’en 2027 », a annoncé Arnaud Browaeys, général de gendarmerie de la Région Sud. « Les maires peuvent faire appel à un fonds spécial de 20 M€ pour équiper leurs communes en vidéo surveillance. Nous avons créé un dispositif alarme élu, créé un pack sécurité avec 3400 référents à l’attention des élus », a précisé Renaud Muselier.
Dans les transports, la formation, la lutte contre les incendies, la Région sud a mobilisé depuis 2016, 271 M€ pour la sécurité quotidienne de ses habitants. Pour aller encore plus loin, la collectivité a signé, ce 13 novembre avec les maires, le dispositif « Région sud, la région sûre acte 2 ».
Parmi les principales décisions : l’installation de 15 bornes d’appel d’urgence devant les lycées et les gares en 2024, le développement des travaux d’intérêt général « jeune » en lien avec les services du ministère de la justice, la mise à disposition auprès des maires de formateurs du RAID et du GIPN et les référents sûreté du ministère de l’intérieur, la création d’un cyber campus régional pour sensibiliser former les élus et les entreprises.
Ce cyber campus réunira à la fois des acteurs privés (CMA CGM, Naval Group, Amadeus, La Française des Jeux..) et la Région sera actionnaire de cette société qui débutera son activité à Marseille au premier trimestre 2024.
Il est également prévu dans le dispositif l’installation de mille boutons d’alertes distribués aux associations qui luttent contre les violences faites aux femmes. Enfin, la collectivité prévoit un soutien financier auprès de l’école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers pour devenir un centre européen de gestion de crise.
D’ici 2028, la Région Sud doublera son engagement soit 280 millions d’euros mobilisés pour la sécurité des 5 millions d’habitants. Depuis 2018, la région est engagée dans la lutte contre les incendies et mobilise une garde forestière composé de 221 gardes déployés sur 18 collectivités du territoire régional et alloue un fond d’aide de 5 millions d’euros destiné à l’achat de matériels pour l’ensemble des SDIS de la région. Le renouvellement de la flotte Canadair et la réhabilitation du pélicandrome de Hyères.
Le fonds d’adaptation de 5 millions d’euros au changement climatique pour accompagner les collectivités touchées par les sinistres, les inondations, la sécheresse et les incendies.