Selon une étude publiée par SeLoger en juillet 2025, les prix de l’immobilier dans les stations balnéaires françaises se stabilisent après cinq années de fortes hausses. Une accalmie générale, sauf en Corse, où les prix continuent de grimper fortement. Analyse.
Avec l’été et ses fortes chaleurs, le rêve d’une maison ou d’un appartement au bord de l’eau séduit toujours autant les Français. Pourtant, le marché immobilier des stations balnéaires connaît un coup de frein inédit après plusieurs années d’euphorie.
Selon les dernières données publiées par SeLoger, les prix n’augmentent plus que de +0,2 % sur un an, contre +0,4 % à l’échelle nationale. Une situation qui ouvre de nouvelles opportunités pour ceux qui souhaitent investir.
Ci-dessus : Palavas-Les-Flots ©Jérémy Flament
Cette stabilisation marque la fin d’un cycle où les stations balnéaires jouaient le rôle de locomotive pour l’ensemble du marché français. En deux ans, les prix ont même reculé de -1,6 %, signe d’un réajustement plus qu’une crise. « Les incertitudes économiques et la hausse des taux d’intérêt ont freiné les ardeurs des acheteurs, même pour les résidences secondaires », explique Imane Selmane, économiste chez SeLoger.
Malgré cette accalmie, le littoral français reste globalement très cher, avec un prix moyen de 4 888 €/m², bien au-dessus de la moyenne nationale (3 108 €/m²). Les zones les plus prisées restent la Provence-Alpes-Côte d’Azur (5 980 €/m²) et la côte Atlantique (5 380 €/m²).
Les disparités régionales sont cependant marquées. Le Languedoc-Roussillon affiche une baisse notable de -4,4 % sur un an, malgré un prix encore accessible (3 799 €/m²). Certaines stations, comme Palavas-les-Flots, résistent (+1,6 % à 5 634 €/m²), tandis que Collioure (-6,2 %, 4 934 €/m²) ou La Grande-Motte (-7,2 %, 4 866 €/m²) subissent des corrections importantes.
En Bretagne et sur la Manche, les prix progressent légèrement (+0,6 % et +1,3 %), tout en restant plus abordables (respectivement 4 078 €/m² et 4 017 €/m²). Ces régions, appréciées pour leur douceur estivale, continuent d’attirer un public en quête d’authenticité et de calme.
La Corse fait exception
La grande exception de cette année reste la Corse, qui déjoue toutes les tendances. Avec une flambée de +8,6 % sur un an et un prix moyen de 4 244 €/m², l’île séduit de plus en plus, grâce à son cadre naturel préservé et son climat favorable. Moins chère que la Côte d’Azur, la Corse attire ceux qui cherchent un compromis entre luxe et authenticité.
Enfin, les écarts restent impressionnants entre les stations les plus chères et les plus abordables. À l’extrémité haute, on retrouve Saint-Jean-Cap-Ferrat (17 754 €/m²), la ville la plus chère de France, suivie de Ramatuelle (15 805 €/m²) et Lège-Cap-Ferret (15 652 €/m²).
À l’opposé, certaines communes bretonnes, comme Ploéven (1 786 €/m²), Geffosses dans la Manche (2 029 €/m²) ou Woignarue (2 048 €/m²), restent relativement accessibles, bien qu’elles restent au-dessus des moyennes départementales.
Ci-dessus : Ile de Bréhat ©Jérémy Flament
Si le marché ralentit, il conserve un attrait certain et reste synonyme de rêve pour beaucoup. Les disparités régionales, plus fortes que jamais, confirment que l’achat d’un bien en bord de mer reste avant tout une affaire de coup de cœur… et de budget.