À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Infogreffe dévoile son baromètre annuel de l’entrepreneuriat au féminin, fondé sur les données des 613 320 entreprises immatriculées au RCS en 2023. Si la part de femmes entrepreneures en France a légèrement diminué par rapport à 2022, les femmes sont en revanche plus nombreuses à diriger des entreprises en 2023.
Un léger recul de l’entrepreneuriat féminin en 2023
Sur les 613 320 entreprises immatriculées en 2023, 190 680 entreprises ont été créées par des femmes, soit un total de 33,1 %. Elles représentaient donc près d’un tiers des entrepreneurs français l’an dernier. Un taux en légère baisse : les femmes avaient en effet été plus nombreuses à entreprendre l’année passée, avec une moyenne de 33,5 % en 2022.
Alors que les Françaises sont passées d’une représentation de plus d’un tiers à moins d’un tiers dans l’entrepreneuriat français, elles ont en revanche progressé dans la direction exclusive des entreprises créées en 2023. En 2022, 21,6 % des nouvelles entreprises étaient exclusivement dirigées par des femmes ; elles étaient 22,5 % l’année suivante.
Comparativement, la part des hommes gérant seuls des entreprises a elle aussi augmenté entre 2022 et 2023, passant de de 61,3 % à 62,5 %. En revanche, le nombre d’entreprises dirigées conjointement par des hommes et des femmes a subi quant à lui une baisse plus significative, passant d’un taux de 17,1 % en 2022 à 15 % un an plus tard.
Le profil type de la dirigeante d’entreprise française : Nathalie, 43 ans
Lorsque l’on se penche plus particulièrement sur les caractéristiques des femmes créant leur entreprise, il apparaît que le profil type, d’une année à l’autre, ne présente que peu de changements. L’âge, tout d’abord, reste identique depuis deux ans : les femmes entreprennent en moyenne à 43 ans – une statistique très proche de celle des hommes (42 ans).
Nathalie, Stéphanie et Sophie : voici les prénoms qui reviennent le plus dans les déclarations d’immatriculation au RCS. Une typologie qui, elle non plus, n’évolue pas ou peu puisqu’on retrouvait ces mêmes prénoms ces dernières années. Les profils masculins restent également constants dans l’entrepreneuriat, représentés par les mêmes prénoms avec Nicolas, Mohamed et David dans le top 3.
Enfin, en termes de statuts juridiques, la préférence des femmes pour les sociétés civiles et les SCI, déjà constatée ces dernières années, se confirme. Elles représentent ainsi 41,2 % et 40,5 % de la création d’entreprise sous ces régimes. À l’inverse, les SAS et SARL sont moins populaires auprès des Françaises, qui entreprennent respectivement à 23 % et 29 % sous ce régime en 2023. L’entreprise individuelle se positionne quant à elle à la croisée de ces modèles de sociétés, avec 33,5 %.
Envolée en Martinique, baisse dans le reste des DROM
Lorsqu’il s’agit de l’identité territoriale des entreprises créées par des femmes, c’est la Martinique qui apparaît en tête de liste, avec 38,8 % de femmes entrepreneures – un taux bien supérieur à la moyenne nationale (33,1 %). Si les DROM représentaient en 2022 les territoires français où l’entrepreneuriat féminin était le plus important, on constate en 2023 un net recul à Mayotte (-12,8 points) et en Guadeloupe (-10,6 points).
En France métropolitaine, c’est en Bretagne et en Normandie ex aequo que les femmes entreprennent le plus, à hauteur de 36,1 %. À l’inverse, les régions métropolitaines comptant le moins de créatrices d’entreprise en 2023 figurent parmi les plus dynamiques de l’hexagone (tous secteurs et sexes confondus) : Île-de-France (33 %) et Auvergne Rhône-Alpes (32,8 %).
Des secteurs sur-représentés et d’autres délaissés
Stables depuis 2021, l’industrie de l’habillement et la fabrication de textiles font partie des domaines dans lesquels les femmes entreprennent le plus, à hauteur de 80,5 % et 80,2 % respectivement, soit une progression de +4,2 et +6,8 points pour ces deux marchés par rapport à 2022. Les hommes, eux, sont moins de 2 sur 10 à entreprendre dans ces domaines. Le social, le médical et la santé humaine font également bonne figure dans l’entrepreneuriat féminin.
C’est dans les domaines les plus techniques que les femmes sont sous-représentées, tout particulièrement dans la réparation et l’installation de machines et d’équipements, ou encore les travaux de construction spécialisés. Pourtant, bien que ces secteurs aient encore du chemin à faire en termes de parité, les femmes s’affirment malgré tout de plus en plus et leur représentation dans ces métiers continue d’augmenter pas à pas, d’année en année. Dans la fabrication de produits métalliques par exemple, alors que 8,4 % des femmes entreprenaient dans ces métiers en 2022, elles étaient 9,9 % en 2023.
Dieudonné Mpouki, Président d’Infogreffe, reste confiant quant à l’avenir de l’entrepreneuriat féminin : « Bonne nouvelle pour la France : les femmes sont plus nombreuses à diriger de nouvelles entreprises. Pourtant, des disparités continuent d’exister, que ce soit de genre, ou de secteur par exemple. Chez Infogreffe, notre slogan est “Entreprendre en confiance”. C’est précisément ce que nous voulons dire à toutes et tous ! Quel que soit votre projet, notre G.I.E. est à vos côtés pour vous rassurer et vous sécuriser. La France a besoin de toutes et tous pour continuer à renforcer notre économie et faire vivre notre société. »
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