Avec 700 millions d'euros de chiffre d'affaires et 550 créations nettes d'emploi en 2024, cette filière paysage confirme son rôle de moteur de l'économie verte régionale, tout en faisant face à des tensions persistantes sur le recrutement.
Le secteur du paysage en Nouvelle-Aquitaine affiche une santé florissante. Selon la douzième étude biennale de l’Union Nationale des Entreprises du Paysage (Unep), dévoilée le 13 novembre, la branche a enregistré une croissance de 12,9% de son chiffre d’affaires depuis 2022, atteignant 700 millions d’euros en 2024. Avec 3 880 entreprises et 13 100 actifs, ces chiffres témoignent de la vitalité d’un secteur devenu incontournable dans la transformation écologique des territoires.
Une croissance portée par la demande de nature
En deux ans, l’activité a progressé de 12,9% tandis que le nombre d’actifs augmentait de 8,2%. Ces indicateurs confirment la solidité d’une filière en renouvellement constant : au niveau national, plus d’une entreprise sur trois a été créée ou reprise depuis 2020. Au total, près de 60% des structures en activité ont moins de huit ans, témoignant du dynamisme entrepreneurial de la profession.
À l’échelle nationale, le chiffre d’affaires de la branche a connu une progression quasi continue au cours de la dernière décennie, bondissant de 60% en dix ans pour passer de 5,3 milliards d’euros en 2014 à 8,5 milliards en 2024. Après un rebond exceptionnel post-Covid de 21% entre 2020 et 2022, la croissance s’est stabilisée à un rythme plus modéré de 10% entre 2022 et 2024, signe d’une structuration durable de la filière.
Les particuliers, premiers clients du secteur
Les travaux de création de jardins et d’espaces verts représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur dans la région (58%), devant les travaux d’entretien (39%). Les particuliers génèrent à eux seuls 48% du chiffre d’affaires de la profession en Nouvelle-Aquitaine, confirmant leur rôle de moteur principal de la demande en aménagement paysager.
Les marchés publics représentent près d’un quart du chiffre d’affaires (23%), tandis que la part des entreprises privées s’établit à 28% dans la région. Cette répartition illustre la diversité des débouchés du secteur, entre commandes publiques et demande privée.
L’essor des Services à la Personne
Les entreprises de Services à la Personne (SAP) poursuivent leur progression et représentent désormais 23% des sociétés de paysage en Nouvelle-Aquitaine. Au niveau national, ces structures mobilisent plus de 18 000 actifs pour 6 850 entreprises. Si leur poids économique reste limité (7% du chiffre d’affaires), leur rôle de proximité auprès des ménages renforce leur ancrage dans le tissu entrepreneurial.
“Ces prestations encadrées, pédagogiques et accessibles, sont un puissant levier de transformation écologique des espaces privés“, souligne l’étude, qui met en garde contre toute réduction de ces services, essentielle pour garantir un avenir plus respectueux de l’environnement.
Un vivier d’emplois stables malgré les tensions de recrutement
Le paysage confirme en 2024 son rôle de secteur employeur majeur dans la région, avec plus de 13 100 actifs, dont 9 700 salariés. Les postes proposés sont particulièrement stables : 89% en CDI et 95% à temps plein, couvrant l’ensemble des niveaux de qualification. En 2024, le secteur a créé 550 emplois nets dans la région.
La filière joue également un rôle clé dans la formation des jeunes générations, avec 14 500 apprentis attendus en 2025 au niveau national. Plus de la moitié des entreprises projettent de recruter au moins un apprenti dans les douze prochains mois.
Mais cette dynamique s’accompagne d’un défi majeur : 44% des entreprises en Nouvelle-Aquitaine déclarent avoir rencontré des difficultés à recruter. Malgré ces tensions, les chefs d’entreprise demeurent confiants : 35% envisagent d’augmenter leurs effectifs salariés à court terme au niveau national, contre seulement 2% qui prévoient une baisse. Dans la région, 38% des entreprises ont des perspectives d’embauche.
“Le paysage est bien plus qu’un secteur qui recrute : c’est un vivier d’emplois durables, porteurs de sens et ancrés dans les territoires“, commente Geoffrey Pacaud, président de l’Unep Nouvelle-Aquitaine. “En formant les jeunes de notre région, en valorisant les parcours et en innovant au quotidien, les entreprises du paysage préparent activement l’avenir.”
Un levier de santé publique et de transition écologique
Au-delà des chiffres économiques, le secteur s’inscrit dans une évolution sociétale profonde : la recherche d’espaces de nature et de bien-être au cœur des territoires. Les entreprises du paysage contribuent à cette transformation en créant et entretenant des espaces qui améliorent le cadre de vie, participent à l’adaptation des villes au changement climatique et renforcent la présence du végétal dans les environnements urbains.
Les bénéfices sont mesurables : en 2023 en France, 22 000 vies ont été sauvées grâce aux espaces verts en milieu urbain, selon les données citées dans l’étude. En plaçant la nature au cœur de la ville, les entreprises du paysage accompagnent une véritable transition culturelle vers des territoires plus vivables, plus durables et plus inclusifs.
“Les chiffres 2024 témoignent d’un secteur solide, créateur de valeur et d’emplois, mais aussi d’un levier de transformation durable des territoires“, conclut Geoffrey Pacaud. “Le paysage est désormais reconnu comme une composante essentielle des politiques de transition écologique.”
Cette dynamique devrait se poursuivre dans les années à venir, portée par une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux et sanitaires liés à la présence du végétal en milieu urbain, et par des politiques publiques qui font de plus en plus appel aux compétences des professionnels du paysage pour accompagner la transformation écologique des territoires.
L’étude a été menée entre mars et juillet 2025 par l’institut Xerfi-Specific auprès de 1 084 entreprises représentatives de la profession, rassemblant 10 360 salariés.
































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