Cela a fait office d’une bombe hier, ce 18 octobre, Air France a annoncé l'arrêt de plusieurs lignes depuis Orly vers Toulouse, Nice et Marseille. Une décision que la compagnie justifie par sa volonté de regrouper ses activités sur l'aéroport de Charles De Gaulle.
Ce seront donc au total six lignes qui n’existeront plus dès 2026. Une liaison qui touche l’Occitanie avec l’aéroport de Toulouse-Blagnac. L’aéroport de Montpellier ne serait pas concerné et deux liaisons en Provence-Alpes-Côte d’Azur avec Marseille et Nice.
Dans son communiqué la compagnie, indique que : « Air France opèrera l’ensemble de ses vols domestiques et internationaux au départ de son hub de Paris-Charles de Gaulle. Seule exception, et conformément au cahier des charges de la Délégation de Service Public (DSP) : les liaisons Air France de/vers la Corse resteraient assurées depuis Paris-Orly. Air France respectera ses engagements et a soumis une candidature conjointe avec Air Corsica pour le renouvellement de cette DSP à compter de 2024, souhaitant ainsi s’inscrire dans une desserte durable de la Corse. »
Air France justifie son choix de quitter l’aéroport d’Orly pour regrouper ses opérations à Paris-Charles-de-Gaulle et précise « Le développement de la visioconférence, la réduction des déplacements professionnels sur le domestique et le report vers le train, sous l’effet conjugué des recommandations de sobriété et des politiques RSE des entreprises, conduisent à une chute structurelle de la demande sur le réseau domestique point-à-point d’Air France. Entre 2019 et 2023, le trafic sur les liaisons domestiques au départ d’Orly a baissé de 40%, et même de 60% pour les allers-retours journée. ». Les liaisons vers la Corse ne seraient pas concernées.
Outre Toulouse, Marseille et Nice, les autres lignes concernées seront trois liaisons vers l’Outremer : Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Saint-Denis de La Réunion.
Cette décision s’inscrit dans une situation engagée depuis ces dernières années avec un désengagement au profit de sa filiale low-cost Transavia.
Le Maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a réagi très rapidement à cette décision :
« Je prends acte avec une extrême vigilance de la décision du groupe Air France-KLM de confier la liaison entre Toulouse et Paris à sa filiale Transavia à horizon 2026. Qu’il soit bien clair que cette évolution ne saurait avoir pour conséquence une diminution du niveau de service, notamment de la fréquence, des vols entre Toulouse et la Capitale. Au moins jusqu’à la mise en service de notre future LGV. Je demande donc qu’un engagement solennel soit pris publiquement dans ce sens.
Pour les habitants et acteurs économiques de Toulouse et de sa métropole qui n’ont d’autre choix pour de se rendre physiquement à Paris, l’offre et la qualité de cette liaison aérienne sont essentielles. «
De son côté, Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie a indiqué :
« Le Grand Sud, c’est loin ! Une fois encore, nos deux régions, les plus éloignées de Paris, sont pénalisées dans leurs relations et leurs connexions avec la Capitale, dans l’attente des Lignes à Grande Vitesse (LGV) pour lesquelles nous sommes mobilisés.
Dans l’attente d’une desserte ferroviaire nationale complète, des liaisons aériennes assurant un service de qualité restent simplement indispensables. Qu’il s’agisse de qualité de vie pour nos habitants, de développement économique pour nos entreprises ou d’attractivité pour nos deux régions. Cette décision est un nouveau coup dur pour nos territoires. Les expériences passées plaident en ce sens. La bascule des lignes vers Toulon et Montpellier sous la bannière Transavia aentrainé une baisse criante de la qualité de service, multipliant les retards et les annulations.
Actionnaire d’Air France, l’Etat peut peser dans ce type de décisions prises au seul regard d’intérêts financiers, au détriment d’une vision de l’aménagement du territoire national. Particulièrement quand elles impactent directement plusieurs millions d’habitants. Particulièrement quand elles ne contribuent qu’à entretenir, chez nos concitoyens, un sentiment de déclassement. Dès aujourd’hui, le ministre des Transports, Clément Beaune, s’est engagé auprès de nous à travailler à une desserte efficace pour nos territoires, et nous le remercions pour la qualité du dialogue engagé. »
Martine Vassal, la présidente du Département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille a aussi réagi. La présidente du Département parle d’une « décision non concertée qui serait inacceptable. On parle d’une ligne reliant Paris à la 2ᵉ ville de France, 2ᵉ Métropole, capitale de la Méditerranée ».
Affaire à suivre …