2022 fut une année exceptionnelle pour les agents immobiliers des Alpes-Maritimes, seul département qui marque une hausse des ventes. Les prix sont en progression, mais bien moins que dans les autres départements de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Suite à un mois de janvier 2023 assez nerveux, on devrait assister à un atterrissage en douceur de l'activité immobilière pour les mois à venir.
Contrairement au reste de la France ou aux autres départements de la région, les agents immobiliers des Alpes-Maritimes sont plus que contents de l’année 2022. L’année fut exceptionnelle notamment sur le marché de l’existant (ou l’ancien) au point où c’est avec une image tirée d’Astérix que Cyril Messika, Co-Président de la FNAIM 06, souligne cette exception maralpine : « Plus de 31 600 ventes ont été réalisés en 2020. Notre département fait office de village gaulois en région Sud et en France puisque en termes de volume de ventes, on a eu une augmentation de 5,7 % alors qu’en France on a été à – 3,4 % », souligne-t-il sans cacher sa fierté.
L’attractivité du territoire a joué à plein pour maintenir un nombre de ventes quasi égal à 2021. « C’est un signe de dynamisme du secteur immobilier, le taux de rotation du parc est plus élevé que la moyenne nationale », a-t-il souligné lors de présentation des résultats.
Alors que depuis 2015 les départements des Alpes-de-Haute-Provence, Haute-Alpes et Vaucluse stagnent ou marquent une minime progression, tandis que les Bouches-du-Rhône et le Var marquent une baisse des ventes dans l’ancien, les Alpes-Maritimes ont continué leur progression de manière significative notamment sur le premier trimestre 2022, le second ayant été sur le signe d’un ralentissement du volume des ventes depuis septembre 2022.
Le mètre carré qui approche les 5000€
La quasi pénurie de production de logement neuf dans les Alpes-Maritimes et la diminution du stock en revente suite aux bons chiffres des cinq dernières années sont les principaux facteurs qui ont alimenté la poursuite de la hausse des prix en 2022, mais pas les seuls.
La demande est de plus en plus importante et l’amélioration du cadre de vie initiée par les politiques publiques de rénovation, notamment des cœurs de ville, contribuent également à l’augmentation des prix.
Alors que le prix moyen au mètre carré de la région Sud ne dépasse pas 4000 €, dans les Alpes-Maritimes, on approche en moyenne les 5000 €. A Antibes on les dépasse largement avec 5705 € le mètre carré ! Et pourtant il ne s’agit pas du département où les prix ont augmenté le plus. Au contraire, c’est celui qui marque la plus faible augmentation qu’il s’agit d’une évolution sur trois mois (+2,5%), un an (8,4%), deux ans (14,7%) ou cinq ans (25,1%).
Les locations, une histoire à part
En ce qui concerne les locations, le prix moyen des loyers dans les Alpes-Maritimes se stabilise même s’ il reste au-dessus de la moyenne régionale : 16 €/m2 contre 10,7 dans les Alpes-de-Haute-Provence ou 13,1 dans les Bouches-du-Rhône.
Mais le problème des locations dans les Alpes-Maritimes est un problème complètement à part. De plus en plus de logements vides, qui pourraient être destinés à la location, finissent en Airbnb ! « Une affaire à suivre ! », lance Cyril Messika.
Quelles prévisions pour 2023 ?
« Compte tenu de la hausse du taux d’intérêt, les primo-accédants seront impactés, on va donc assister à un atterrissage en douceur de l’activité immobilière dans le département, explique le coprésident de la FNAIM06. Les volumes d’achat et de vente de logement devraient baisser très légèrement, par rapport à 2022, et les prix arrêter leur progression. Le début janvier est plutôt nerveux en termes de transaction, on a toujours des acquéreurs présents car la Côte d’Azur attire toujours beaucoup de Français et d’étrangers. Une stabilisation de prix serait un point positif »
Trois types de marché, trois scénarios pour 2023.
Si les secteurs à forte clientèle à haut pouvoir d’achat et les marchés des primo-accédants et des personnes seules devraient s’en sortir, avec un grand dynamisme pour les premiers et un impact pour les deuxièmes, le troisième type, celui de l’investissement locatif risquent d’être plongés dans un attentisme mortifère, que seul un décalage du calendrier gouvernemental sur l’indécence des logements pourra lever.
Pour aider les primo-accédants, la FNAIM soutient deux mesures coups de pouce accession : Réintroduire la déduction des intérêts d’emprunt pour résidence principale et introduire la portabilité des prêts.
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