Lors de ses vœux, le 31 janvier, le président de la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence, Jean-Luc Chauvin, a présenté les grands enjeux de 2024 pour l’économie régionale. Sa priorité ? Accélérer la décarbonation de la zone industrialo-portuaire de Fos et prévoir les investissements en infrastructures nécessaires pour l’accueil de nouveaux salariés et leurs familles mais aussi de nouvelles entreprises innovantes.
Centre-ville, Jeux Olympiques, foncier économique, emploi… Parmi les nombreux dossiers que le Président de la CCI Aix-Marseille-Provence Jean-Luc Chauvin a passé en revue pour l’année 2024, c’est indiscutablement celui de la décarbonation dela zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer qu’il a défendu avec verve et conviction auprès des journalistes. L’enjeu est de taille, il consiste à passer d’une industrie fossile à une industrie verte.
« Entre 11 et 15 milliards d’euros d’investissements frappent à notre porte, ce qui n’était jamais arrivé depuis la création du port et de sa zone industrielle. Elle va doubler de taille avec l’arrivée des grands projets tels que Carbon, H2V, GravitHy et la création de 14.000 emplois nouveaux. Il faudra construire des infrastructures lourdes, prévoir les contournements autoroutiers d’Arles, de Martigues, Port-de- Bouc, bâtir des écoles, des lycées, des logements, des hôpitaux, des commerces.
Pour réussir ce momentum, il faut investir dans des projets structurants. Sans alimentation électrique supplémentaire, nous perdrons à terme notre industrie actuelle. Nous avons 12 à 24 mois pour annoncer aux investisseurs que nous sommes prêts à les accueillir. Si nous jouons ensemble, l’avenir des 40 à 50 prochaines années sera radieux. Nous devons être unis pour faire des choix historiques », a déclaré l’élu consulaire à l’adresse de l’État et des collectivités locales.
Avec l’initiative du Laboratoire territorial industrie Fos-Berre, le territoire est d’ailleurs le premier en France à mener un débat de cette envergure sur la transition énergétique dans le cadre de la nouvelle loi Industrie verte qui a été votée en octobre 2023.
« Connecter Rhône-Saône au Rhin et au Danube »
Unies, les collectivités locales le sont donc depuis un an sous l’égide du Préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et du sous-préfet d’Istres qui ont en effet porté la création du Laboratoire territorial industrie, une instance collégiale qui associe des élus, des entreprises et des citoyens dans une démarche de prospective partagée d’aménagement de la zone. Cette décarbonation de la zone industrialo-portuaire a débuté avec la création d’un hub GNL, porté par le Port de Marseille Fos, TotalEnergies, CMA CGM.
Aujourd’hui, de nouveaux projets sont confirmés notamment la construction d’une usine d’hydrogène vert par H2V pour un investissement de 910 millions d’euros soutenu par la Banque des Territoires et avec une marque d’intérêt de CMA CGM pour alimenter sa flotte.
Quand le président Emmanuel Macron appelle à un rapprochement des ports de l’axe Rhône-Saône, Jean-Luc Chauvin ambitionne d’aller plus loin en se basant sur le modèle du Canal Seine-Nord Europe qui connectera Le Havre aux ports du Range nord-européen (Anvers-Zeebrugge). « Seulement 3% du trafic fret du port de Marseille passe par le fleuve. Il faut connecter Rhône-Saône au Rhin et au Danube afin d’améliorer l’hinterland », plaide l’élu.
Il a également rappelé l’influence grandissante de Marseille dans l’univers de la donnée, des télécoms et du cloud avec la présence de 16 câbles sous-marins et des data centers. L’or noir. « Câbles et data centers sont le nouvel or noir et il faut créer une filière bord à quai. Nous allons bientôt passer du 7ème au 5ème rang mondial des hubs numériques », souligne-t-il. 19.100 établissements sont recensés sur la métropole Aix-Marseille Provence dans le numérique et 53.000 emplois y sont associés.
Crédit photos : ©Denys Bedarride/Ecomnews