Occitanie-Nouvelle-Aquitaine : Comment évolue la filière aérospatiale ? A-t-elle retrouvé son niveau d’avant crise ?

L’Insee vient de rendre publics les chiffres relatifs à l’industrie aérospatiale dans le Grand Sud-Ouest, en 2021. Une année marquée par « un redémarrage de l’activité », selon le mot des analystes qui relèvent une croissance de 6 % du CA, mais signalent que la filière n’est cependant pas parvenue à retrouver son niveau d’avant la crise Covid.

Dans la nomenclature Insee, la filière aérospatiale rassemble « toutes les entreprises qui participent à la construction d’aéronefs, d’astronefs ou de leurs moteurs », incluant « les activités d’études, de fabrication, de commercialisation, maintenance lourde » qu’ils soient civils ou militaires, et qui occupe 143 700 salariés (dont 109 600 exclusivement dédiés à l’activité aérospatiale).

Ainsi, après avoir subi un recul de 33 % en 2020, le CA de la filière a crû de 6 % en 2021 atteignant en cela 95 402 Md€, ce qui le laisse à – 30 % au regard de l’année 2019. Les 1 288 entreprises associées par l’Insee à la filière ont « tenu le coup » aux prix, parfois, selon leur activité, de suppressions d’emplois.

Des réalités malgré tout contrastées

Il faut toutefois relever que la répartition du CA entre activités industrielles et tertiaires supporte quelques nuances, d’autant que les secteurs aéronautique et spatial présentent eux-mêmes des différences. Ainsi, l’activité industrielle dédiée à l’aéronautique enregistrait une inflexion de + 5,3 % sur la période 2020-2021, alors que dans le même temps, l’industrie du spatial relevait sa courbe de + 11,1%.

A contrario, et sur la même période, les activités tertiaires dédiées à l’aéronautique ont bondi de + 11,5 % alors que, le secteur tertiaire appliqué au spatial restait stable à +0,1 % à peine.

Pour les entreprises, l’impact de l’année 2020 a eu des incidences reportées en 2021. D’une part, la demande a faibli notamment pour le secteur aéronautique au sein duquel le secteur de la métallurgie a continué à essuyer les effets de la crise pour une seconde année consécutive (− 16 % en 2021 après − 24 % en 2020), et d’autre part elles ont sensiblement entamé leur trésorerie, freinant en cela les investissements.

Territorialement, avec une surreprésentation de Toulouse sur le volume d’activité de l’ensemble de la filière, ce sont les zones d’emploi de taille moyenne qui ont subi des revers alors que la ville-phare a connu une embellie en 2021, la reprise induisant la création d’un peu plus de 1 000 emplois.

Au final, les indices à la hausse ont rendu les chefs d’entreprises optimistes. En termes d’emplois, la demande est forte mais, là encore, elle se heurte à des difficultés de recrutement, ce qui constitue, relève l’Insee, « un défi majeur pour la filière ».