La mobilité est un enjeu majeur pour la population ainsi que pour le développement économique et encore davantage à la technopôle azuréenne qui compte aujourd'hui 42 000 salariés. Les chefs d’entreprises expriment leurs attentes et la CCI et la communauté d’agglomération, chacune dans son domaine travaillent main dans la main sur des solutions.
Les enjeux de la mobilité, sur la technopôle sophipolitaine, dont le nombre de salariés est passé de 28.000 à 42.000 en 15 ans, sont de l’ordre écologique, social, environnemental et économique. Lors des 19èmes rencontres économiques CASA-CCI-UPE06, des entreprises ont exprimé leurs besoins en la matière et la Communauté agglomération Sophia Antipolis et la chambre consulaire ont fait le point sur les actions et solutions à mettre en place.
Comment aller plus vite ?
Pour les entreprises, l’enjeu numéro un de la mobilité est la fluidification des transports des salariés.
« L’objectif c’est moins de circulation, plus de confort et moins de temps passé dans la voiture. Le temps passé dans la voiture, ce n’est pas agréable, ça fatigue et donc c’est un risque pour les entreprises de perdre des talents qui vont aller chercher du travail plus proche de leur domicile », explique Pierre Ippolito, Président de l’UPE 06.
Le deuxième enjeu selon lui est la transition écologique notamment en ce qui concerne les voitures électriques. Le Président de l’union patronale du département estime qu’il faut accompagner les entreprises dans les installations des bornes de recharge et de l’adaptation de la capacité du réseau électrique.
« Dans le monde de l’entreprenariat et encore plus des start-ups, tout va vite, très vite. Parfois on peut ressentir une frustration par rapport à l’avancement de la fluidification des transports mais les entrepreneurs sont, tout de même, conscients du progrès qui a été fait au niveau des infrastructures, au niveau de l’écologie et du véhicule électrique », indique Jean Leonetti le président de l’Agglomération Sophia Antipolis.
Leurs souhaits et desiderata sont entendus par la Chambre de commerce et d’industrie qui se sert des études et des analyses afin d’apporter des propositions concrètes en étroite collaboration avec les collectivités territoriales.
Une chose est sûre : Les chefs d’entreprise estiment que les améliorations ne vont pas assez vite mais Jean-Pierre Savarino, président de la CCI des Alpes-Maritimes est conscient de la complexité de la situation, de grand nombre de sujets, de contextes différents, de différents partenaires.
« Nous souhaitons que la collectivité territoriale soit très active et que la mise en œuvre soit faite dans les temps. C’est essentiel ne pas assurer la mobilité du territoire, c’est ne pas assurer la croissance des entreprises », précise le Président de la CCINCA.
Quelles sont les solutions possibles ?
La Communauté d’agglomération Sophia Antipolis travaille intensément sur la mobilité et son président Jean Leonetti assure : « il n’y a pas une seule solution mais c’est un ensemble de solutions. » L’un des enjeux est de diminuer l’impact de la voiture via le covoiturage. 10 000 personnes sont actuellement inscrites sur le site de covoiturage cofinancé par la communauté d’agglomération. Le bus-tram qui part du cœur d’Antibes jusqu’à Sophia Antipolis sera terminé en site propre en 2025. Les travaux importants ont été réalisés et les lignes A et B, entièrement gratuites, permettent un cadencement de 15 à 20 minutes.
La CASA mise aussi sur le vélo qui serait, selon Jean Leonetti, la solution du dernier kilomètre. En plus d’une piste cyclable qui longe le littoral, le Président de la CASA estime qu’il faut continuer, « de manière considérable à développer les pistes cyclables là où c’est possible ».
Quand on parle de la mobilité, on ne peut pas oublier le télétravail. Sur la communauté d’agglomération Sophia Antipolis 10 à 15 % des salariés sont concernés au moins un voire un jour et demi par semaine ce qui diminue sensiblement le nombre de véhicules sur les routes.
Les principales difficultés que la collectivité territoriale rencontre sont de l’ordre financier : seul le budget du bus-tram s’est élevé à 150 millions d’euros. Il y a aussi l’acceptabilité de la population vis-à-vis des travaux. Jean Leonetti souligne aussi des difficultés techniques et administratives.
L’avenir sous le signe de la mobilité réussie
« En 2025, il y aura deux lignes gratuites de bus-tram en site propre. La boucle de Sophia à vélo sera doublée par une autre boucle. On aura également d’autres lignes de transport en commun », précise le Président.
D’autres projets majeurs sont à venir tel que la possibilité que les bus qui empruntent l’autoroute roulent sur la bande d’arrêt d’urgence ou encore l’accélération du projet du TER afin d’avoir un train toutes les 10 minutes, cela apporterait une fluidité dans la mobilité du département des Alpes-Maritimes.
Réagissez à cet article