Il y avait plus de 100 personnes qui s’étaient réunis ce 17 juillet à Beaulieu Monteux sur le territoire de l’agglomération des Sorgues du Comtat pour la pose de la première pierre de la Maison des agriculteurs de Vaucluse. Beaucoup d’agriculteurs coopérateurs de la SCIC, le président Régional de la chambre des Métiers et de l’artisanat, la Chambre des agriculteurs du département, le directeur territorial de la Banque des Territoires qui soutient financièrement le projet, le Crédit Agricole, France Active, les Président des Caves coopératives Clauvalis et Vignerons du Mont-Ventoux, bien sur Christian Gros le Président de l’agglomération et le sous-préfet de Carpentras.
Christina Gros en tant que Maire et président de la Communauté d’Agglomération a permis à ce projet de se réaliser en imaginant il y a plusieurs années, qu’à cette endroit de Monteux, un jour il y aurait toute une activité économique et touristique.
« Il y a toujours cru et aujourd’hui, grâce à lui se concrétise cette maison des agriculteurs dont le modèle est unique en France » a d’ailleurs souligné le Sous-Préfet.
Les présidentes de la Chambre d’agriculture départementale et régionale, Georgia Lambertin et Sophie Vache ont malheureusement été retenues par une visite de la Ministre de l’Agriculture dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Christian Gros a tenu un discours engagé et volontariste sur le rôle de l’agriculture pour le territoire et pourquoi il était important de s’engager dans ce projet de cette Maison :
« Ce n’est pas aux agriculteurs ici présents que je vais apprendre que rien ne se fait d’un claquement de doigts. Ils savent mieux que quiconque ce qu’est le temps long, l’importance de choisir sa terre, de semer avec soin — pas n’importe quoi et pas n’importe comment — puis d’arroser régulièrement, de faire face aux intempéries… avant d’espérer récolter. Cette Maison des Agriculteurs n’a pas échappé à cette règle du temps long … Dès le départ, notre objectif était clair : valoriser nos atouts pour créer de l’attractivité, notre situation géographique stratégique, nos paysages, le soleil, l’eau, le terroir, nos savoir-faire, valoriser nos atouts et y adjoindre des équipements non délocalisables comme le lac, les loisirs, les parcs d’attraction, des commerces. Il est clair qu’en posant cette première pierre, nous ne lançons pas simplement un chantier. Nous semons une nouvelle graine, dans des terres fertiles. Et nous savons qu’avec de l’attention, du soin, de la volonté, nous en récolterons de beaux fruits. Rien de tout cela n’aurait été possible sans un vrai travail collectif, une vision partagée entre acteurs publics et acteurs privés, et surtout in fine, sans la foi des producteurs qui ont accepté de s’engager pleinement dans la SCIC. Je veux leur dire ici ma gratitude et mon respect pour leur engagement. »
L’agriculture joue un rôle économique majeur dans le département du Vaucluse, représentant un pilier essentiel de son économie locale.
Voici les points clés qui illustrent son importance économique :
En termes de poids économique et d’emploi :
L’agriculture vauclusienne génère un chiffre d’affaires annuel supérieur à 1 milliard d’euros, représentant environ 34 % de la richesse agricole de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle emploie directement et indirectement près de 39 000 personnes, dont 12 700 emplois directs (4 300 dirigeants, 2 800 salariés permanents et 5 600 salariés non permanents, comme les saisonniers). Cela représente 29 % de l’emploi agricole régional.
L’industrie agroalimentaire, étroitement liée à l’agriculture, constitue la première filière industrielle du département, avec près de la moitié des entreprises du top 10 vauclusien, contribuant à 17,07 % du chiffre d’affaires total de l’économie départementale en 2024.
Les exploitations et surface agricole :
Le Vaucluse compte 5 210 exploitations agricoles (chiffre de 2018, légèrement en baisse avec un recul de 1,3 % par an). Les surfaces agricoles occupent 115 000 hectares, soit 32 % du territoire départemental, avec une forte orientation vers la viticulture (50 % des exploitations régionales et 70 % des productions en AOP) et l’arboriculture (fruits et légumes représentant 90 % du chiffre d’affaires agricole avec la viticulture).
Les Productions phares et leadership national :
Le Vaucluse est un leader national pour plusieurs productions agricoles : 1er producteur français de cerises, raisins de table, ail, lavande, potiron et truffes ; 2e pour la poire guyot, les pommes golden et granny, la figue, le melon sous serre et les plants de pépinière ; 3e pour la fraise, les autres pommes, le lavandin, la pastèque et les vins d’appellation. La trufficulture est particulièrement notable, avec le Vaucluse représentant 70 % de la production française de truffes (Tuber melanosporum), notamment via les marchés de Carpentras et Richerenches.
La viticulture est dominante, avec des appellations prestigieuses comme Châteauneuf-du-Pape, Côtes-du-Rhône, Ventoux et Luberon, produisant 1,8 million d’hectolitres de vin, dont 70 % en AOP.
L’agriculture biologique :
Le Vaucluse est le 3e département français en surface agricole biologique, avec 22 761 hectares certifiés bio (20,8 % de la surface agricole, contre une moyenne nationale de 7 %) et plus de 880 fermes bio ou en conversion, ce qui en fait le 1er département bio de la région.
Les soutiens institutionnels et initiatives :
Le Conseil départemental du Vaucluse investit massivement dans le secteur, avec une aide annuelle de 6,3 millions d’euros pour soutenir les agriculteurs, promouvoir les produits locaux et moderniser les infrastructures, notamment l’irrigation (4 millions d’euros sur 2023-2028 pour des projets comme Hauts de Provence Rhodanienne et l’extension des réseaux d’irrigation dans le sud du département).
Des initiatives comme la plateforme Agrilocal84.fr favorisent les circuits courts en connectant producteurs et acheteurs publics (ex. : 9 000 repas/jour servis dans les collèges avec des produits locaux).
Le département soutient également les CUMA (Coopératives d’Utilisation de Matériels Agricoles), avec 60 000 € de subventions accordées à 13 structures en 2023, et promeut les produits vauclusiens lors d’événements comme le Salon International de l’Agriculture à Paris.
Les enjeux
L’agriculture vauclusienne est confrontée à des défis comme le changement climatique, la gestion de l’eau (100 % des terres de maraîchage et d’arboriculture équipées de systèmes de gestion d’eau connectés) et la concurrence déloyale due aux importations.
Des initiatives justement comme la Maison des Agriculteurs à Monteux, prévue pour ouvrir en novembre 2025, visent à renforcer la vente directe et la visibilité des produits locaux, s’inspirant du succès du Mas des Agriculteurs de Nîmes (7,3 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024).
Le secteur bénéficie d’une modernisation continue, avec des projets d’irrigation (ex. : réseaux sur l’Ouvèze) et l’adoption de technologies connectées pour une agriculture plus durable.
L’agriculture dans le Vaucluse est donc un moteur économique essentiel, caractérisé par une forte productivité, une diversité de productions de qualité et un engagement marqué dans la durabilité et les circuits courts. Elle contribue significativement à l’emploi, à l’identité territoriale et à la compétitivité régionale, tout en s’adaptant aux défis environnementaux et économiques.