Une nouvelle ère s’ouvre au conseil départemental de la Haute-Garonne avec l’élection de Sébastien Vincini à la présidence. Concertation, partenariat et intelligence collective sont les maîtres-mots du successeur de Georges Méric.
Par 45 voix sur 54, les conseillers départementaux ont élu, mardi 13 décembre, Sébastien Vincini à la présidence de la Haute-Garonne. Cinq d’entre eux ont adressé leur vote au second candidat, Jean-Marc Dumoulin, conseiller du canton de Villemur-sur-Tarn (UDI). S’y ajoutent quatre bulletins blancs, parmi lesquels celui du nouveau président.
À 44 ans, Sébastien Vincini devient « l’un des plus jeunes présidents de Département de France », rappelle-il. « Je succède à un grand président qui a pris une décision courageuse. ». Le 29 novembre dernier, Georges Méric, annonçait sa démission, la motivant par des raisons de santé et son âge (75 ans). À la suite de quoi Sébastien Vincini, alors premier vice-président, avait assuré l’intérim.
Se préparant à la fonction, ce dernier avait cédé sa place à la tête de la fédération départementale du parti socialiste en mai dernier. Un poste qu’il occupait depuis 2014. Élu dans le canton d’Auterive depuis 2015, il a également démissionné de son mandat de maire de Cintegabelle (2020), tout en restant conseiller municipal.
Continuité adaptative
« La méthode que je vous propose est d’aller chercher l’innovation », énonce Sébastien Vincini.
Évoquant une « filiation », un « compagnonnage », avec Georges Méric, il parle de « continuité adaptative », notamment dans le domaine de l’intelligence collective. Ainsi, il prévoit de « donner plus de délégation aux vice-présidents, tout en donnant d’avantage de place aux élus de la minorité (N.D.L.R. l’opposition) en leur confiant la fonction de rapporteur général du budget ».
Le nouveau président ne dévoilera sa feuille de route qu’au moment des traditionnels vœux, mais déjà il évoque des défis sociaux (dont la précarité et l’énergie) et climatiques. Ingénieur dans l’environnement et l’eau, il a rappelé l’importance de la sécurisation de l’alimentation en eau potable.
Bien sûr, il sera attendu sur le domaine sensible des transports sur la zone toulousaine. « Les mobilités empoisonnent notre quotidien quand on vient sur Toulouse, lâche-t-il. Le Département est prêt à bâtir des réponses à côté de celles et ceux qui ont les compétences pour améliorer les trains et les transports collectifs du quotidien. Il y a des décisions qui ne peuvent plus attendre ». Évoquant « la concertation » et « la simplification des relations avec les uns et les autres », il ajoute : « Je crois au cumul des forces ».
Politique nationale
« Je suis passionné de politique nationale, mais j’ai à faire ici », dit ce membre de la direction nationale du Parti socialiste depuis 2018, qui fut le porte-parole d’Anne Hidalgo pendant la dernière campagne présidentielle, ainsi que l’un des représentants du PS avant les législatives pour les négociations préalables à la formation de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) .
Petit fil de métayer italien et enfant de l’école républicaine, comme il le rappelle, Sébastien Vincini a voulu citer Paul Éluard : « Le hasard n’existe pas, il n’y a que des rendez-vous ».
© Photos : CD31 – Aurélien Ferreira