Ce 21 février le premier ministre Gabriel Attal a proclamé une série de mesures concrètes visant à répondre aux demandes des agriculteurs et agricultrices.
Le Premier ministre a détaillé les « principales orientations » du projet de loi agricole visant à inscrire « l'objectif de souveraineté » alimentaire et a présenté « le suivi et l'exécution » des mesures gouvernementales. Les négociations commerciales entre les producteurs, les distributeurs et les industriels, ainsi que le respect des lois EGAlim, visant à assurer une rémunération équitable aux agriculteurs ont aussi été abordés.
Pour le premier ministre Gabriel Attal : « L’exception agricole française, c’est hisser au plus haut cet objectif de souveraineté, et c’est assumer d’aider notre agriculture. Parce que notre exception agricole française, ce n’est pas une question de budget mais de fierté et d’identité. Et cette exception agricole française, elle repose sur deux principes : assumer de produire, et protéger. »
Protéger et produire : Les deux objectifs clés des 6 mesures gouvernementales énoncées pour les agriculteurs
En présence de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, la série de priorités annoncée pour les agriculteurs suit 2 grands objectifs : protéger et produire.
- Préservation de la souveraineté agricole et alimentaire
- inscription de la souveraineté agricole et alimentaire dans la loi
- reconnaissance de l’agriculture comme intérêt général
- élaboration et déploiement de plans de souveraineté alimentaire pour chaque territoire ultra-marin.
2. Reconnaissance accrue du métier d’agriculteur
- inscription dès que possible de la proposition de loi sur les troubles du voisinage à l’ordre du jour du Sénat
- soutien du gouvernement pour une évolution de l’activité de l’exploitation agricole dans des conditions normales
- discussions dans les prochaines semaines sur les retraites et la question des 25 meilleures années.
3. Valorisation de notre alimentation et augmentation du revenu des agriculteurs
- établissement d’une législation européenne concernant la dénomination de la viande synthétique
- encouragement intensif de l’étiquetage de l’origine des produits au niveau national et européen
- accélération de la mise en œuvre des objectifs EGAlim dans le secteur de la restauration collective.
4. Protection contre la concurrence déloyale
- refus du Premier ministre de la signature de la France au traité actuel UE-Mercosur et proposition d’une réflexion sur la création d’une force européenne de contrôle contre la fraude, notamment sanitaire
- mise en place d’une clause de sauvegarde sur le thiaclopride (insecticide utilisé par les agriculteurs pour lutter contre les insectes tels que les pucerons et les doryphores).
5. Simplification de la vie quotidienne des agriculteurs et lutte contre la surtransposition
- renforcement de la loi EGAlim (Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous) au sujet du revenu des agriculteurs et réfléchir à un « EGAlim européen »
- mise en place dès que possible de 150 millions d’euros en soutien fiscal et social pour les éleveurs dès 2024
- mise en place de mesures d’urgence à hauteur de 80 M€ pour la viticulture en 2024
- mise en place de 50 M€ supplémentaires alloués à l’agriculture biologique
- suspension temporaire du plan Ecophyto visant à réduire l’utilisation des pesticides en France, afin de retravailler certaines facettes du plan
- lancement d’un mois de simplification dans tous les départements pour évaluer la pertinence des normes à partir de l’expérience de l’utilisateur ou du demandeur d’aide et compléter le projet de loi agricole.
6. Garantir la Continuité des Générations dans le Secteur Agricole”
- inscription dans la loi de mesures ambitieuses pour favoriser la transmission des exploitations aux jeunes, y compris trois mesures d’exonération déjà arrêtées lorsqu’il y a transmission pour une installation
- augmentation du budget d’accompagnement de l’installation transmission à l’agriculture (AITA) de 13 à 20 M€
- présentation de la loi Souveraineté agricole et alimentaire avant le Salon de l’agriculture, pour un vote au 1er semestre 2024.
Colère des agriculteurs : Ce qu’il faut retenir de cette conférence de presse
Suite à la conférence de presse tenue ce matin, Gabriel Attal est revenu sur les différentes mesures visant à améliorer les conditions de vie et de travail des agriculteurs.
- Gabriel Attal a annoncé qu’un nouveau texte de loi EGAlim sera présenté d’ici l’été. L’objectif du gouvernement est de renforcer le dispositif EGAlim pour améliorer la rémunération des agriculteurs dans le contexte des négociations entre les distributeurs et les fournisseurs agro-industriels.
- La France prévoit de renoncer à l’indicateur de mesure Nodu, actuellement utilisé pour évaluer la réduction de l’utilisation des pesticides. Soutenu par les ONG environnementales, cet indicateur est néanmoins contesté par le syndicat agricole majoritaire FNSEA et l’industrie des pesticides.
- Gabriel Attal a également annoncé que l’arrivée de travailleurs saisonniers étrangers serait facilitée. La production agricole sera déclarée comme un « secteur en tension » lors du Salon de l’agriculture, ce qui facilitera grandement l’attribution de visas pour l’arrivée de travailleurs saisonniers étrangers dans les fermes françaises.
- En ce qui concerne les « aides de base » de la PAC, 99,6% ont déjà été versées. Le Premier ministre a fixé l’objectif d’atteindre 100% d’ici le 15 mars.
- Gabriel Attal a exprimé le souhait de placer l’agriculture au « rang des intérêts fondamentaux » de la France, au même titre que sa sécurité ou sa défense. Il a réaffirmé que « l’objectif de souveraineté agricole et alimentaire » serait clairement inscrit dans le futur projet de loi d’orientation agricole.
Source : Gouvernement.fr
Un article de Lucie Millet