Toulouse : Le Quartier Monges - Croix du Sud à Cornebarrieu, une vision avant-gardiste pour un quartier durable où il fait bon vivre

Situé à proximité du centre de Cornebarrieu, le quartier Monges – Croix du Sud s’intègre dans un paysage marqué par des cours d’eau et des boisements, avec un lien très fort à la nature. Ce quartier accueille 1 600 logements, dont 60 % de logements collectifs, répartis autour d’un parc central de 12 hectares. Il comprend également plusieurs équipements publics, dont un pôle culturel et un pôle enfance, renforçant son rôle de lieu de vie complet pour ses habitants.

Un projet conçu par l’architecte urbaniste Bruno Fortier qui s’est entouré d’une équipe de maitrise d’œuvre pluridisciplinaire, dont l’architecte Frédéric Bonnet, le paysagiste Michel Desvigne et le bureau d’études Ingerop.

Ce qui a particulièrement convaincu le jury, c’est l’approche novatrice du projet, notamment sa conception tournée vers la nature. Annette Laigneau, Vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’urbanisme et Présidente d’Oppidea, souligne que le quartier s’est construit en parfaite harmonie avec l’environnement existant : « Ce qui a fait l’ADN de ce projet, c’est qu’il s’intègre dans le paysage local. Les 12 hectares de parc, qui ne sont pas artificiels, reflètent la nature environnante du quartier. »

Cette intégration paysagère est le fruit du travail du paysagiste Michel Desvigne, qui s’est inspiré des parcs américains. « Le parc n’est pas une destination, mais l’élément structurant du quartier. Les habitants y circulent, s’y rencontrent, et leur vie quotidienne s’organise autour de cet espace partagé. » Ce concept a contribué à faire du parc un véritable lieu de vie, accessible à tous, et non réservé aux seuls habitants du quartier.

Dès ses débuts, le projet s’est inscrit dans une démarche avant-gardiste en matière de durabilité. Annette Laigneau rappelle que ce quartier a été conçu avec des normes environnementales très strictes, dès les années 2000 : « Dès le départ, nous avions intégré des logements traversants, des matériaux biosourcés et des dispositifs pour la gestion des eaux pluviales, favorisant l’infiltration naturelle. »

Le quartier a également mis en place des solutions énergétiques innovantes, comme le solaire et la géothermie, dans une démarche globale de transition énergétique. Cette approche a permis de créer un environnement où la biodiversité peut s’épanouir, tout en assurant un confort thermique pour les habitants, notamment grâce à la présence d’eau et de grands arbres.

Si le quartier a séduit le jury, il a également conquis ses habitants. Le paysagiste Michel Desvigne et l’architecte Frédéric Bonnet soulignent tous deux l’importance de la relation entre l’architecture et la nature. Les logements ont été conçus de manière à offrir une vue sur le paysage depuis chaque fenêtre, créant une continuité entre l’espace domestique et le parc. « J’ai croisé des habitants allant à la pêche aux écrevisses dans le ruisseau du quartier. Cela montre à quel point la nature fait partie intégrante de leur quotidien », explique Frédéric Bonnet.

La qualité de vie dans le quartier repose aussi sur la proximité avec les services essentiels. Frédéric Bonnet précise que l’aménagement a favorisé les déplacements à pied : « Les enfants peuvent aller à l’école à pied dans un environnement paysager magnifique, tandis que les pistes cyclables facilitent les déplacements doux. »

Bien qu’initié il y a 20 ans, le quartier Monges – Croix du Sud répond aujourd’hui aux enjeux contemporains de transition écologique et d’urbanisme durable. « Ce quartier, visionnaire à l’époque, mérite d’être observé car il incarne parfaitement les problématiques contemporaines, » conclut Frédéric Bonnet. En alliant innovation, biodiversité, et une qualité de vie exceptionnelle, le quartier est devenu un modèle d’aménagement durable.

« L’objectif était d’accompagner l’attractivité de la ville à travers son aéroport et surtout sa zone d’activité liée à l’aéronautique et Airbus. Ce n’est pas une opération d’aménagement nouvelle, sans âme, mais qui, au contraire, s’intègre dans le paysage existant » souligne Annette Laigneau.

Le Trophée de l’Aménagement Éco-responsable Argent 2024 vient ainsi saluer un projet audacieux, pensé sur le long terme et qui démontre que l’urbanisme éco-responsable peut réellement améliorer le quotidien des habitants tout en respectant l’environnement.