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Nathalie Bureau du Colombier
12 décembre 2023 Dernière mise à jour le Mardi 12 Décembre 2023 à 11:00

Pour la première fois, les citoyens peuvent s’exprimer simultanément sur l’avenir des façades maritimes françaises dans le cadre d’un débat public d’ampleur jusqu’au 26 avril 2024. Tous les sujets liés à la mer sont abordés et notamment le défi d’accélerer l’installation de fermes éoliennes en mer avec l’annonce du président Emmanuel Macron d’atteindre 45 GW d’ici 2050 soit une dizaine de parcs.

Une démarche inédite « La mer en débat » vient de débuter en France avec le lancement, en novembre, d’un débat public national sur la planification de l’espace maritime et le développement de l’éolien en mer. 

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© Nathalie Bureau du Colombier

Dans le cadre de cette consultation nationale, une réunion de débat public sur la façade Méditerranée s’est tenue, en mer, le 7 décembre au large de Port-de-Bouc où trois éoliennes de la ferme pilote « Provence Grand Large » sont installées à 17 Km des côtes. Elles devraient produire, à compter de 2024, l’équivalent de la consommation électrique d’une ville de 40 000 habitants. 

« Le débat public vise à faire entendre la voix des citoyens. Toute personne a le droit de participer aux décisions qui impactent l’environnement et de s’exprimer sur la protection de la biodiversité, de la mer, l’évolution et la cohabitation des usages », explique Floran Augagneur, vice-président de la CNDP et président des débats publics sur la planification maritime qui se tiennent du 20 novembre au 26 avril 2024.

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Florent Augagneur © Nathalie Bureau du Colombier

La ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher qui était du voyage a rappelé les enjeux du développement de l’éolien offshore dans un contexte de transition et de souveraineté énergétiques. 

« Nous devons reprendre en main notre indépendance énergétique et économique. Notre dépendance au gaz et au pétrole est mortifère. Notre stratégie consiste à diminuer notre consommation d’énergie de 25 à 30 % et à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. L’éolien marin permettra en 2050 de produire l’équivalent en capacité de production de 13 nouveaux réacteurs nucléaires. La Méditerranée et l’Occitanie jouent un rôle essentiel dans l’avenir de la transition énergétique ».

 

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Agnès Pannier-Runacher © Nathalie Bureau du Colombier

4 à 7,5 Gw en Méditerranée d’ici 2050 

Avec seulement deux parcs installés, la France accuse un certain retard vis-à-vis du nord de l’Europe dans le domaine de l’éolien. Le nom des lauréats de l’appel d’offres numéro 6 (AO6) qui devait être connu fin 2023 sera finalement révélé au printemps 2024. Ce grand projet qui porte sur l’installation de deux parcs de 250 MW chacun en Méditerranée et dans le Golfe du Lion (avec environ 13 à 20 éoliennes dans chaque zone) fera l’objet d’une extension à 500 MW dans les mois à venir » a annoncé Gilles Odone, délégué RTE en Méditerranée. Le débat public devrait permettre à l’état de décider de la localisation des champs éoliens commerciaux.  

« De nouveaux projets seront décidés à l’issue de la procédure, l’ambition de l’Etat étant d’installer entre 4 et 7,5 Gw en Méditerranée d’ici 2050 », précise Matthieu Laurent, chef de projet sur les parcs éoliens flottant en Méditerranée à la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC). Une ambition qui est loin d’être partagée par les élus locaux et les pêcheurs. 

« Nous sommes contre les projets commerciaux qui vont nous exclure de ces zones. Quelle place va-t-il nous rester pour le travail ? Ces projets auront un impact à la fois sur la ressource et sur les habitants sachant que la pêche représente 5000 emplois induits en Occitanie pour 1200 navires », a averti Thomas Sérazin, chargé de mission au comité régional des pêches maritimes et des élevage Marins d’Occitanie. 

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Thomas Sérazin © Nathalie Bureau du Colombier

France Nature Environnement s’inquiète pour sa part pour les futures opérations d’atterrages de câbles électriques sur la Côte Bleue sur la zone de Martigues classée Natura 2000 et sur la réserve marine de Cap Couronne.     

« Sur les 9 000 ha de la commune de Fos-sur-Mer, 7500 ha sont consacrés à l’industrie et demain 8 000 ha seront encore pris sur la Crau et la Camargue. Le positionnement d’un parc éolien commercial représentera 15 000 ha de totale interdiction. Le Golfe de Fos est un lieu de stationnement des navires de commerce. Cet été nous avons été secoué avec l’installation de Provence Grand Large donc si vous voulez que les projets soient acceptés il faudra agir d’une autre façon », a prévenu le maire de Fos René Raimondi. 

La synthèse des débats publics contribuera à la mise à jour de la stratégie de planification stratégique de façade. 

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