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Thomas Dupleix
20 April 2023 Dernière mise à jour le Thursday, April 20, 2023 At 7:50 PM

Le Président de la République se rendait dans le département de l'Hérault, ce jeudi 20 avril, pour une intervention sur le salaire des enseignants et une table ronde dans le collège Louise-Michel de Ganges. Une visite officielle perturbée par de nouvelles manifestations contre la réforme des retraites. Reportage.

Nouvelle journée mouvementée pour le chef de l’Etat. Déjà chahuté la veille, en Alsace, Emmanuel Macron se déplaçait ce jeudi 20 avril dans l’Hérault pour y évoquer l’éducation et rencontrer des enseignants et parents d’élèves. À ses côtés : le ministre de l’Education Pap Ndiaye et la secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, l’Héraultaise Patricia Mirallès.

Arrivé sur les lieux aux alentours de 11h30, le Président a été accueilli sur place par le député La France Insoumise de la quatrième circonscription de l’Hérault Sébastien Rome, le député Renaissance de la neuvième circonscription Patrick Vignal, le sénateur Jean-Pierre Grand ou encore le président du Département Kléber Mesquida ; le tout sous la supervision du préfet Hugues Moutouh.

Crédit photo ci-dessous : ©Élysée

Le chef de l’Etat était attendu, en particulier, sur la rémunération des enseignants. Un sujet qu’il a largement abordé en visite dans le collège gangeois Louise-Michel. « L’idée de ce déplacement est à la fois de parler éducation et ruralité, justifie l’entourage du Président. L’établissement se trouve dans une zone considérée comme précaire, mais parvient à obtenir d’excellents résultats, avec des élèves qui ont ensuite de très beaux parcours. »   

Crédit photo ci-dessous : ©Denys Bedarride

Cinq professeurs, sept parents, quatre élèves, un par section, le principal du collège et son adjointe, ainsi que la rectrice de l’académie de Montpellier et de la région académique Occitanie, Sophie Béjean, ont participé à cette table ronde et aux échanges avec le chef de l’Etat, le ministre de l’Education, la secrétaire d’Etat Patricia Mirallès et toutes les personnalités publiques sur place.

Crédit photo ci-dessous : ©Denys Bedarride

Des pistes pour transformer l’école publique

Le président de la République en a profité pour préciser les axes évoqués lors de son allocution télévisée du 17 avril. Il avait alors promis que l’école allait changer « à vue d’œil » dès septembre, avec des enseignants « mieux rémunérés », des élèves « davantage accompagnés » en français et en mathématiques, et un « remplacement systématique des enseignants absents ».

Il a finalement annoncé « entre 100 et 230 euros net en plus par mois » pour les enseignants, a confirmé les 2.000 euros nets dès la rentrée, ainsi que des paliers de revalorisation pour les autres enseignants. Une mesure chiffrée à trois milliards d’euros.

Crédit photo ci-dessous : ©Élysée

Le chef de l’Etat a également évoqué un système inédit de remplacement des professeurs testé, justement, au collège Louise-Michel de Ganges et qui semble porter ses fruits. Autre annonce : l’extension du dispositif « Devoirs faits » à 80 % des classes à la rentrée ainsi que le soutien maths-français en plus en classe de sixième dès la rentrée prochaine.

Manifestations et tensions

Plus d’un millier de manifestants, dans une ville qui en compte moins de 4000, sont venus sur place. Parmi eux Serge Ragazzacci, secrétaire de la CGT de l’Hérault, qui s’est confié à nos confrères de Midi Libre : « Ce n’est pas lui qui va décider la fin de la colère et il va falloir qu’il le comprenne. Emmanuel Macron dit que c’est courageux ce qu’il fait mais ce n’est pas courageux, c’est injuste. La dureté de la réforme, c’est pour ceux qui sont en train de prendre trois mois, six mois, un an de plus avant de pouvoir prendre leur retraite. On s’en prend à leur santé, à leur projet de vie. Le courage n’est pas à l’Elysée, il est dans la rue. »

Crédit photo ci-dessous : ©Denys Bedarride

Les manifestants, justement, avaient réussi à passer un premier barrage dans la matinée mais très vite ils ont été repoussés par du gaz lacrymogène et maintenus à quelques centaines de mètres de l’établissement scolaire. Plus tard, le courant électrique a été coupé dans le collège Louise-Michel, obligeant la table ronde avec les enseignants et personnels de l’administration à se dérouler dans la cour de récréation. Au final, le chef de l’Etat n’aura pas été à la rencontre des protestataires venus de Montpellier, Alès, Narbonne, et autres communs occitanes alentours.

Un dispositif qui a fait ses preuves

Mais alors que ces manifestants opposés à la réforme des retraites se sont fait entendre toute la matinée, le chef de l’Etat en est allé de sa petite phrase, face caméra : « Les œufs et les casseroles, c’est pour faire la cuisine. » Drôle de coïncidence, justement, l’un des derniers sujets évoqués lors de la table ronde aura été celui de la cantine à 1 €, salué conjointement par le député Patrick Vignal et le maire de Ganges Michel Fratissier. « Un dispositif d’Etat mis en place pour le primaire, a rappelé ce dernier, dont plus de la moitié de nos élèves bénéficient. »

Crédit photo ci-dessous : ©Denys Bedarride

Enfin, en plus de l’augmentation des salaires des enseignants, le chef de l’Etat a annoncé une augmentation des salaires des AESH – les accompagnants d’élèves en situation de handicap – de 10 % à la rentrée et aussi une possibilité de monter leur contrat à 35 heures pour un service complet, intégrant un temps de préparation à la cantine des élèves dont ils ont la responsabilité.

Une étape surprise à Pérols

Après la fin de sa visite gangeoise, sur les coups de 14h30, le chef de l’Etat a fini par contourner les barrages improvisés des manifestants pour gagner la direction l’aéroport de Montpellier. Toutefois, Emmanuel Macron a pris le temps de faire escale à Pérols pour s’attabler à un restaurant de la commune, en compagnie du préfet, de la secrétaire d’Etat Patricia Mirallès et du maire de Pérols Jean-Pierre Rico.

Il en a ensuite profité pour échanger avec les riverains dont certains ne se sont pas faits prier pour l’interpeller. « Vous n’en avez rien à battre de ce que le peuple veut revendiquer », lui a ainsi lancé une femme qui exprimait son désaccord. « Je ne vais pas démissionner, je vous rassure, ça n’arrivera pas », lui a encore rétorqué le locataire de l’Elysée jusqu’en 2027.

Crédit photo ci-dessous : ©Élysée

Au terme de cette visite officielle achevée aux alentours de 17 heures, le sénateur de l’Hérault Jean-Pierre Grand a indiqué que le Président Macron reviendrait potentiellement dans l’Hérault, fin octobre, pour assister à l’inauguration de l’école Jacques-Chirac de Castelnau-le-Lez ainsi qu’au centième anniversaire de l’Institut du Cancer de Montpellier prévu le 26 octobre prochain. Affaire à suivre.

Crédit photo ci-dessous : ©Denys Bedarride