A la veille de l’ouverture, au Parc Chanot à Marseille, de l’Acte V de Méditerranée du Futur, le Prince Albert de Monaco s’est rendu à l’Hôtel de Région sur l’invitation du président Renaud Muselier qui a annoncé la création d’une facilité financière d’investissement qui devrait atteindre un milliard d’euros sous trois ans. Des fonds destinés à soutenir des projets à impact autour du développement durable et de la Méditerranée.
Si la construction d’un espace euro-méditerranéen s’avère complexe du point de vue politique, la Méditerranée des projets est en marche en particulier sur les enjeux du développement durable et de la protection de la mer méditerranée contre toutes les formes de pollution. C’est le sens de la Charte du « fonds d’infrastructures pour une Méditerranée exemplaire à l’horizon 2030 » qui est signée le 6 décembre, engagement fort de cette cinquième édition de Méditerranée du Futur.
Un milliard d’euros sous trois ans
L’initiative de créer une facilité financière en Méditerranée, vouée à soutenir des projets concrets et réunissant plusieurs fonds d’investissements, est née de la rencontre en février 2022 entre la fondation Suisse G20 (abondée par Jeff Bezos et Michal Bloomberg notamment) et le président de la Région Sud. Huit mois plus tard, le projet est présenté à Charm-el-Cheick en Égypte durant la Cop 27 avec les premiers signataires contributeurs, l’Agence Française de développement et son homologue espagnole l’AECID.
L’objectif étant de réunir un md d’euros d’ici 2026 avec des fonds d’investissements, des banques privées, des assurances et de financer des projets sous forme de dons, de prêts, de prise de participation au capital.
« Nous faisons des choses concrètes et qui servent. Tout l’enjeu consiste à être opérationnel et à financer des infrastructures dans l’ensemble du bassin Méditerranéen », a lancé Renaud Muselier. Le président de la Région Sud, a donc lancé le PLIFF pour Pamex Local Investment Finance Facility qui financera des projets de 5 à 75 M€ sur trois axes : le transport maritime zéro émission, la gestion des déchets et l’assainissement zéro plastique, la préservation de la biodiversité marine et terrestre.
Parmi les projets concrets, la capacité de fournir du courant de quai sur les ports de la rive sud de la Méditerranée ou encore la réhabilitation du lac Bardawill en Égypte près de la côte nord de la péninsule du Sinaï. « Les sédiments de dragage seront destinés à reverdir le Sinaï, un vaste projet qui à lui seul représente 2 mds €, expliquent Olivier Darrason, ancien député et ancien patron de la CEIS et Christophe Nuttall, fondateur et conseiller stratégique du R20. Les deux experts de la finance portent la création du PLIFF. Le secrétariat permanent sera Marseille et il sera géré par un comité politique sous le contrôle d’un comité scientifique.
Une initiative saluée par Albert de Monaco : « Nous sommes tous appelés à regarder tous azimuts en direction de toutes les rives de la Méditerranée. Les sujets nutritionnels et de l’énergie arrivent au premier plan de nos préoccupations. Les ressources de la Méditerranée sont en péril si nous ne prenons pas la mesure de notre responsabilité. Je suis un militant de la défense des mères et des océans et convaincu de la nécessité de fédérer les efforts de la société civile. Avec ma fondation, nous avons soutenu le Pamex, lancé le 3 septembre 2021 à Marseille en marge du congrès UICN », a déclaré le prince Albert de Monaco, président de la Commission internationale pour l’exploration scientifique en Méditerranée.
Il a également annoncé la création à Monaco « d’une Académie de la Mer, une plateforme éducative à l’attention des professionnels et universitaires » et a invité la Région sud à adhérer à son projet. Reste à savoir si la Fondation monégasque abondera à son tour au PLIFF.