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Fiona Urbain
6 octobre 2023 Dernière mise à jour le Vendredi 6 Octobre 2023 à 09:02

La 1ère édition des Rencontres de la Transition Alimentaire a rassemblé à Auch élus, experts et citoyens venus de tout le Grand Sud-Ouest. Organisé par Gers Développement, cette première édition s’est tenue dans un contexte inflationniste et de changement climatique inédit plaçant la souveraineté et la sécurité alimentaire en cœur des débats. Alimentées par de nombreux retours d’expériences, les conférences et tables rondes ont révélé le potentiel de chaque territoire à conduire le changement : évolution des pratiques agricoles, circuits-courts, restauration collective, projets alimentaires territoriaux (PAT), les leviers et outils de la transition sont nombreux. 

Auch : capitale des ambassadeurs français de la souveraineté alimentaire et de l’agroécologie 

3 conférences et 4 tables rondes ont permis de mettre en perspective l’urgence de la transition alimentaire. Muriel Abadie, présidente de Gers Développement et vice-présidente de la Région Occitanie a ouvert la journée en rappelant qu’en cas de nouvelle crise, « ce sont les producteurs qui assureront la viabilité de nos territoires ». Des propos étayés tout au long de la journée par des ambassadeurs prestigieux. 

Benoît Biteau, agriculteur et député européen a insisté sur la nécessité de replacer l’agriculture dans un débat de société: « L’agriculture n’est pas que le sujet de l’alimentation, c’est aussi celui du climat, de la biodiversité et de la santé. » 

Avec la faconde qu’on lui connaît Arnaud Daguin, vice-président de l’Association « Pour une Agriculture du Vivant », a quant à lui défendu un concept de son cru : celui de Bonheur Intérieur à la Ferme (BIF) en mettant en évidence que « nous avons besoin d’une agriculture qui rende les agriculteurs heureux », gage de pérennité d’une alimentation qualité. 

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Enfin, Alain Canet, fondateur d’Arbres et Civilisation et Christian Couturier Directeur Général de Solagro ont parlé d’une même voix pour alerter sur l’appauvrissement agronomique des sols, partout en France quel que soit le mode de production et Alain Canet de renchérir sur la nécessité d’évoluer vers une « agriculture de la proposition » qui place les producteurs au cœur de l’expérimentation de pratiques agroécologiques. 

L’occasion pour Bernard Malabirade Président de la Chambre d’agriculture du Gers de revenir sur la transition agricole dans le département : « Dans le Gers, le bio c’est 1⁄4 de notre SAU et 1/3 de nos agriculteurs : nous avons la culture des sols vivants ». Il a également tenu à envoyer un message positif à destination des producteurs engagés : « La crise du marché bio est conjoncturelle, il faut tenir, le marché va se rééquilibrer. » 

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Les circuits courts au centre de la sécurité alimentaire et du désir de consommation

Nancy Fauré, directrice d’Interbio Occitanie, a souligné les changements de comportements du fait de la crise sanitaire. Globalement la moitié des français font des arbitrages en faveur du prix mais 66% des consommateurs se disent prêts à acheter plus de produits locaux et made in France quitte à les payer plus chers (-5% par rapport à 2020). 

Même intention d’achat pour les produits bio pour 36% des consommateurs (-8%). Il reste cependant du chemin à parcourir pour développer l’offre alimentaire en circuits courts, à domicile comme en restauration collective. 

Sur ce point, Elodie Bonnemaison, cofondatrice de Terra Alter, réseau de coopératives de production, distribution & transformation de fruits et légumes BIO, interpelle les élus et gestionnaires : « La demande en bio locale est supérieure à l’offre mais à un prix largement insuffisant. A 1,05€ le menu en maison de retraite, ça ne permet pas d’offrir une alimentation de qualité aux résidents ni de rémunérer les producteurs. » 

Cathy Daste Leplus insiste quant à elle sur la formation des personnels : « Il faut former les agents qui font la cuisine et en faire des chefs cuisiniers car ça ne suffit pas d’avoir des bons produits, il faut savoir les cuisiner. » La Vice-Présidente du conseil départemental du Gers rappelle certaines évolutions en marche à travers les projets alimentaires territoriaux « PAT » qu’elle a la charge de fédérer à l’échelle du département. 

Pour Nicolas Méliet, Maire de Lagraulet-du-Gers, la démarche va bien au-delà des PAT : « On accueille les gens – population, entrepreneurs – sur les valeurs qu’on l’on porte. » 

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Un « Défi Locavore Bas Carbone » associant l’Ecole des Métiers du Gers


Avec la participation de Stéphane Linou, à l’origine du mouvement Locavore, l’organisation d’un « Défi Locavore Bas Carbone » s’imposait. L’élu audois milite en effet pour « faire parler l’assiette », en résistance à l’hyperspécialisation agricole des territoires autant qu’à notre « incapacité à gérer la frustration ». Le cahier des charges imposés aux apprentis de l’Ecole des Métiers du Gers était le suivant : des ingrédients sourcés dans un rayon de 51km, un budget de 9 €/convive et un bilan carbone approchant de 1.6 Equivalent CO2 émis/personne.

Elaboré à partir de produits fermiers emblématiques de la gastronomie gersoise, le repas servi aux élus rassemblés en formation sur la question de la sécurité alimentaire territoriale n’a rempli que partiellement les objectifs. Pour autant, ce défi a eu le mérite d’identifier des pistes d’amélioration pour les apprentis de l’Ecole des Métiers du Gers comme pour les élus. 

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