Les mobilités Erasmus+ s’ouvrent aux apprentis et stagiaires de la formation professionnelle à l’Afpa Provence-Alpes-Côte d'Azur

Pendant quelques jours, les centres Afpa de Provence-Alpes-Côte d’Azur ont vibré aux couleurs de l’Europe. Grâce au programme Erasmus+, la formation professionnelle n’est plus une affaire strictement hexagonale : elle devient une aventure sans frontières, tissée de rencontres et d’échanges concrets.

“Nous sommes ici pour célébrer l’événement Erasmus Days, un événement international qui se déroule chaque année. Compte tenu que nous sommes accrédités Erasmus, nous célébrons cet événement tous les ans pour promouvoir le dispositif Erasmus et informer sur la mobilité internationale“, explique Mouna-Lise Mahé, responsable de la mobilité internationale à l’Afpa PACA.

Le programme ne date pas d’hier. “Erasmus a été l’apanage des grandes universités, grandes écoles françaises et européennes, voire internationales. Aujourd’hui, le programme s’appelle Erasmus+, car depuis une vingtaine d’années, il est élargi au secteur de la formation professionnelle et des adultes“, précise Mouna-Lise Mahé.

Cette extension est cruciale : “Le programme Erasmus+ permet à des stagiaires de la formation professionnelle de partir en mobilité à l’international, à l’étranger. Et ce programme soutient financièrement tous les frais de voyage, de logement, les frais annexes, et les frais de vie, quand cela est possible.“

À l’Afpa Provence-Alpes-Côte d’Azur, la mobilité n’est pas une simple expérience à l’étranger : elle s’insère dans un parcours d’accompagnement global. “Nous avons conçu une offre d’accompagnement complète à la mobilité pour nos stagiaires. Nous nous occupons de rechercher les entreprises d’accueil, de réserver les logements, de leur apporter un soutien individuel pendant toute la mobilité et de les accompagner jusqu’au retour“, détaille Mouna-Lise Mahé.

Cet accompagnement s’avère d’autant plus nécessaire que l’Afpa accueille des publics souvent oubliés par les dispositifs de mobilité traditionnels. “L’accompagnement est important, tout autant que la formation professionnelle. C’est essentiel pour les amener à s’insérer professionnellement, rapidement, dans des secteurs et des métiers très ciblés, très prisés. Pour nous, l’objectif essentiel de cette mobilité, ce sont les acquis des compétences techniques, professionnelles, mais aussi des compétences interculturelles, linguistiques“, souligne la responsable.

Les résultats justifient cette approche. « Nous sommes satisfaits parce que les gens reviennent ravis de leur mobilité. Certains hésitaient à partir au départ et finalement, se sont même installés à l’étranger.“

À Istres, Abdelaziz Bouaïss, formateur expert en maintenance industrielle, incarne cette transformation. “J’ai fait une mobilité sur l’hydrogène dans le monde automobile. Cela a été une expérience très enrichissante. J’ai pu découvrir tous les métiers liés autour de l’hydrogène, notamment dans le domaine automobile. J’ai rencontré des gens passionnés, des professionnels. C’était une expérience que je n’oublierai pas de sitôt. J’ai pu découvrir un autre monde.“

Chez les apprenants, l’enthousiasme est tout aussi palpable. Yanis, en formation de technicien de maintenance à Istres, voit dans la mobilité une opportunité majeure : “Cela nous permet d’avoir une expérience à l’étranger, de voir de nouvelles choses, une nouvelle culture, une nouvelle langue aussi. Ça peut nous faire sortir de nos zones de confort. Je trouve que c’est une bonne expérience. On nous paye le logement et le transport, donc c’est très agréable.“

Sevan, dans la même formation, partage cette vision. “Cela peut être une bonne opportunité, surtout pour partir, voir autre chose, sortir d’ici, même si la France est un beau pays ! Ça donne plus envie que peur, je trouve.“

“L’expérimentation de la mobilité Erasmus en PACA a commencé au mois de septembre 2023. Nous avons fait partir 40 personnes, dont cinq de nos personnels, des assistantes de formation, des formateurs, des managers de formation qui sont partis pour des stages d’observation professionnelle avec leurs homologues dans les organismes partenaires que nous avons“, précise Mouna-Lise Mahé.

Ce statut de région pionnière n’est pas anodin. “La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est la région expérimentale en termes de mobilité Erasmus. Nous sommes les seuls aujourd’hui en France qui accompagnons des stagiaires en mobilité, et notamment, des adultes qui ont une vie de famille, pour qui la mobilité n’est pas la plus facile à entreprendre“, souligne Mouna-Lise Mahé.

Une délégation italienne du réseau AECA, regroupant vingt centres de formation en Émilie-Romagne, a récemment visité les centres d’Istres, Toulon, Marseille Saint-Jérôme, Nice, Gap et Avignon confirmant l’intérêt européen pour ce modèle français.

Au-delà de l’épanouissement personnel, la mobilité Erasmus+ représente un atout professionnel incontestable. « Ç’est un atout indéniable dans leur parcours pour un emploi dans un grand groupe, dans des entreprises très spécialisées », affirme Mouna-Lise Mahé.

Ces compétences acquises – techniques, interculturelles, linguistiques – façonnent des professionnels plus adaptables et plus attractifs sur le marché du travail européen. Au moment où les questions de main-d’œuvre qualifiée se posent avec acuité, la mobilité Erasmus+ offre une réponse : des stagiaires revenus enrichis, confiants et outillés pour relever les défis d’un marché du travail de plus en plus international.