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#Agriculture #Emploi #EmploisSaisonniers #LotEtGaronne #NouvelleAquitaine
Fiona Urbain
25 mars 2024 Dernière mise à jour le Lundi 25 Mars 2024 à 08:30

Chaque année, les producteurs de fraises du Lot-et-Garonne font face à un défi récurrent : le manque de main-d'œuvre qualifiée pour assurer la cueillette à l'approche de la saison. Le secteur agricole, confronté à des mutations importantes, cherche des solutions pour garantir la pérennité de ses exploitations. Zoom sur les dispositifs et méthodes employés par les producteurs pour surmonter ces défis en préparation de la saison 2024.

Le vieillissement des actifs, la transmission délicate des exploitations, et l’agrandissement des exploitations sont autant de facteurs contribuant au besoin croissant de main-d’œuvre. Cependant, recruter devient une tâche ardue en raison de la méconnaissance des métiers agricoles et du manque d’attractivité de ces professions.

La main-d’œuvre représente un poste de charges majeur pour les exploitations (35 à 40% des charges opérationnelles) tout en étant essentielle au bon déroulement de la saison et à la viabilité de l’activité agricole. Le dispositif TODE (Travailleurs Occasionnels-Demandeurs d’Emploi), offrant une exonération de cotisations aux employeurs du secteur agricole, constitue actuellement le principal soutien. Bien que maintenu jusqu’au 31 décembre 2025, son avenir demeure incertain.

Sylvie Delaurier, présidente de l’Association des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne, souligne l’impact potentiel sur les exploitations en cas de disparition du dispositif TODE, prédisant des conséquences telles que la diminution des surfaces et des changements de production.

Sébastien Pessotto, producteur de fraises Label Rouge, met en avant la nécessité de réduire le coût du travail pour assurer l’avenir du secteur. Il exprime des inquiétudes quant à la pérennité de la fraise française face à une augmentation constante du SMIC et à d’éventuelles suppressions de réductions de charges.

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Recrutement de main-d’oeuvre saisonnière : défis et solutions

Chaque année, entre 15 000 et 18 000 travailleurs saisonniers affluent dans le Lot-et-Garonne, notamment pour la récolte de la fraise Label Rouge entre mars et mai. La majorité de ces travailleurs viennent de l’étranger, motivés principalement par des considérations financières.

En dépit de la forte présence de travailleurs étrangers, les travailleurs français restent minoritaires, représentant seulement 20% des saisonniers selon la Chambre d’agriculture 47. Les métiers agricoles souffrent d’un manque d’attractivité en France, attribué à des salaires jugés bas, des tâches perçues comme ingrates, et des problèmes de logement en milieu rural.

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Stratégies pour améliorer l’emploi agricole

Améliorer l’image et la connaissance des métiers agricoles apparaît essentiel pour répondre à la crise de l’emploi. Les agriculteurs espèrent que les manifestations récentes démontrant le soutien des consommateurs au secteur agricole auront un impact positif. Selon un baromètre IFOP réalisé en octobre 2023, 85% des Français estiment que les agriculteurs jouent un rôle majeur dans leur alimentation.

La révision de la grille de salaire nationale, comportant six paliers pour les ouvriers agricoles, pourrait constituer un autre levier. Certains producteurs, comme Sébastien Pessotto, soulignent l’importance d’offrir des primes et une stabilité d’emploi pour motiver et fidéliser les travailleurs.

Malgré les défis persistants, les producteurs du Lot-et-Garonne espèrent attirer une main-d’œuvre qualifiée pour la saison 2024. La qualité exceptionnelle des fraises, favorisée par des températures hivernales douces, promet une saison fructueuse, à condition de surmonter les obstacles liés à la main-d’œuvre.

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