À Sainte-Marie-de-Ré, Charente-Maritime, avec le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, le groupe Relais Thalasso veut consommer moins d'énergie et produire moins de déchets pour devenir « la première thalasso écoresponsable de France »
Second employeur privé de l’île de Ré avec 135 salariés en haute saison, le Relais Thalasso situé à Sainte-Marie-de-Ré en Charente-Maritime s’est engagé dans un vaste chantier de décarbonation de ses activités. Son ambition : devenir « la première thalasso écoresponsable de France ».
Près d’un million d’euros d’investissements publics et privés a ainsi été injecté dans cet établissement de 97 chambres pour accélérer sa transition écologique et énergétique, avec le soutien technique et financier de la Région Nouvelle-Aquitaine.
« La rénovation de ce Relais Thalasso nous a offert une véritable opportunité. Nous avons entamé ici une démarche environnementale sincère et globale liée à une prise de conscience, celle de notre fragilité écologique », avance Sylvain Morin, le directeur de ce site de 5 hectares implanté entre mer et vignes.
Baptisé « Mer’sea », ce projet a été conçu autour de quatre piliers majeurs rappelant la feuille de route Néo Terra de la Région Nouvelle-Aquitaine : énergie et climat, biodiversité, écotourisme et sobriété numérique. Pour chacun d’entre eux, le groupe Relais Thalasso a été épaulé par différents organismes comme l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) ou Charentes Tourisme pour établir ses priorités.
Objectif : zéro déchet
En matière d’écotourisme, l’établissement rétais a ainsi bénéficié du fonds « Tourisme durable » de l’Ademe afin de financer le bilan de ses activités hôtelières et de restauration. Celui-là a permis d’établir un cahier des charges pour accentuer la transition écologique. Réduction de sa consommation d’eau, approvisionnement en circuit court, réduction de son empreinte carbone, mobilité douce des salariés via du covoiturage domicile-travail : plusieurs chantiers ont d’ores et déjà pu être engagés par ce Relais Thalasso qui entend également réduire les plastiques à usage unique et parvenir au « zéro déchet ».
Le groupe Relais Thalasso a aussi rejoint la Coopérative carbone de La Rochelle, une première pour une entreprise du secteur touristique. Cette société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) regroupe entreprises, associations, citoyens et entités publiques pour parvenir à la neutralité carbone du territoire à l’horizon 2040. La thalasso rétaise s’est appuyée sur cette coopérative pour conduire un premier bilan carbone. « Nous émettons 2269 tonnes de CO2 par an. L’équivalent de 9 millions de kilomètres en voiture ou de 227 Français par an », rappelle Sylvain Morin.
Ces données ont permis à l’établissement de cibler ses priorités et d’engager des actions de compensation comme la plantation d’arbres dans le Marais poitevin.
Pompe à chaleur et géothermie
En matière énergétique, la principale avancée réside dans l’installation d’un système de pompes à chaleur basé sur un procédé géothermique. Opérationnelle d’ici la fin de l’année, cette innovation permettra de réduire de 35 % la consommation énergétique. Son intérêt ? Chauffer l’eau de mer utilisée par la Thalasso tout en récupérant le froid pour rafraîchir l’établissement.
Autrement dit : combiner simultanément chaud et froid pour ne perdre aucune calorie. Le coût de cette technologie avoisine les 500 000 euros, souligne Jean-Pascal Phélippeau, le président du groupe Relais Thalasso. « Les économies réalisées permettront de supporter cet investissement qui devrait être amorti d’ici 5 ans », abonde-t-il.
La biodiversité a, elle, fait l’objet d’un travail conjoint avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Plusieurs aménagements ont été réalisés sur le site afin de favoriser les espèces végétales endémiques et la nidification d’oiseaux. Enfin, le Relais Thalasso rétais planche sur la sobriété numérique pour réduire là aussi son impact. Une démarche a été initiée en lien avec la Région Nouvelle-Aquitaine pour obtenir en 2023 le label « Numérique Responsable ».
Un site pilote
Entreprise familiale à la tête de quatre établissements littoraux, le groupe Relais Thalasso a désigné celui de Sainte-Marie-de-Ré comme un site-pilote. « L’objectif est de dupliquer ce modèle ailleurs. Nos trois autres établissements pourront bénéficier des connaissances engrangées sur ce site », confirme Jean-Pascal Phélippeau qui pourrait choisir prochainement la thalasso de Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) pour y déployer ces technologies et axes de développement. « Il faut amorcer ces changements, montrer que nous avançons et ne pas avoir peur de solliciter les collectivités publiques », insiste le président de Relais Thalasso qui en est convaincu : « Le critère environnemental va réellement devenir l’un des tout premiers choix de nos clients ».
Source : Région Nouvelle-Aquitaine
© Photos : Relais Thalasso