La Communauté de Communes du Pont-du-Gard a franchi un cap important dans sa démarche environnementale. Ce mois d'octobre, sept crèches de son territoire – cinq crèches et deux micro-crèches – ont été labellisées Écolo-Crèche par l’organisme Label Vie. Ce label valorise les efforts réalisés pour réduire l’impact écologique des structures et améliorer le bien-être des enfants et des professionnels. Reportage !
Un engagement écologique structurant
Laurence Trapier, Vice-présidente en charge de l’enfance et la jeunesse, a souligné l’importance de cette initiative dans le cadre du plan climat de la communauté de communes, démarré en 2021. « Nous avons à cœur d’améliorer l’accueil des enfants et le bien-être du personnel tout en réduisant notre impact environnemental », a-t-elle expliqué.
Pour un enfant accueilli durant ses trois premières années, c’est environ une tonne de couches qui est utilisée. « L’objectif était de réduire ces déchets, ainsi que les gaz à effet de serre sur l’ensemble des structures », a-t-elle précisé.
Ce projet s’inscrit dans une démarche globale visant à changer les habitudes des enfants dès leur plus jeune âge. « On ne va plus jouer avec un jeu en plastique. On va aller en forêt avec les parents pour chercher un morceau de bois ou des feuilles », illustre Laurence Trapier, convaincue que ces gestes auront un impact durable sur leur développement.
Depuis 2009 Label Vie accompagne les lieux de vie et professionnel.le.s de la petite enfance dans la transition écologique et sociale.
Un projet soutenu par la CAF
Ce processus de labellisation représente un investissement conséquent. Le coût des formations et des audits nécessaires pour obtenir le label s’élève à 28 000 euros, dont 80 % sont financés par la CAF. En plus de ces coûts, des mesures concrètes ont été mises en place, comme le changement des éclairages en LED et l’achat de produits d’entretien écologiques.
Alison Marillat, responsable développement chez Label Vie, précise que ce label repose sur une démarche d’amélioration continue, tant sur le plan environnemental que social. « Nous accompagnons les crèches à concevoir des bâtiments plus éco-conçus, à intégrer la nature dans les activités, et à réduire les toxiques et polluants. »
Une mobilisation collective
Le succès de cette initiative repose aussi sur l’implication des familles, qui ont été sollicitées pour contribuer, que ce soit en apportant des matériaux naturels pour les activités ou en s’engageant dans le projet. « Nous avons eu une très bonne participation des parents, et c’est sur cet engagement que nous comptons pour l’avenir », a indiqué Laurence Trapier.
Pour l’association Label Vie, cette démarche va au-delà du simple respect des normes écologiques. « Notre objectif est de créer un changement systémique dans le secteur de la petite enfance, en impliquant tout le monde – enfants, familles, professionnels – dans la dynamique écologique », souligne Alison Marillat.
Ce projet de labellisation s’inscrit dans une vision plus large du développement durable, au service des nouvelles générations. « Parier sur les nouvelles générations, c’est les éduquer dès maintenant à des pratiques respectueuses de l’environnement », conclut Laurence Trapier, en rappelant l’ambition de la communauté de communes de continuer sur cette voie pour les années à venir.
Quel impact ?
L’impact du label Écolo-Crèche, promu par l’association Label Vie, est loin d’être uniquement symbolique. En plus d’améliorer le cadre de vie des enfants et du personnel, il génère des résultats concrets en matière de consommation de ressources et de santé. En moyenne, les crèches labellisées parviennent à réduire leur consommation d’eau de 5%, avec des baisses pouvant atteindre 81%. La consommation d’électricité, quant à elle, chute en moyenne de 26%, avec des réductions allant jusqu’à 89% dans certaines structures. Par ailleurs, 34% de la nourriture servie est issue de l’agriculture biologique, et 37% des crèches proposent même plus de 50% de produits bio.
Les effets positifs se ressentent également sur la réduction du gaspillage alimentaire (67% en moyenne), et sur le bien-être des équipes avec une baisse de l’absentéisme du personnel de 34% et de 68% pour les enfants. Ces améliorations contribuent également à des économies significatives : pour la Sécurité sociale et les Mutuelles de santé, on estime un potentiel de réduction des coûts de 492 000 euros sur deux ans. Quant aux gestionnaires de crèches, ils pourraient économiser entre 500 et 12 000 euros par an par structure.
Ce modèle écoresponsable démontre que la transition écologique dans les crèches n’est pas seulement bénéfique pour l’environnement, mais aussi pour la santé publique et la gestion économique des structures.